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 — Lana ? m'appela Paul à quelques mètres de moi.
Je baissa la tête vers lui, et attendis patiemment.
— Tu es là ! constata le loup-garou en me souriant. Tu n'es pas simple à rattraper quand je suis sous forme humaine.
Je souriais malgré moi. J'oubliais parfois que je pouvais aller plus vite que la normale.
— Tu voulais me parler ? lui demandais-je en souriant.
— Oui... murmura Paul tout à coup mal à l'aise. Je ne sais pas si tu te souviens de tes derniers moments en tant qu'humaine... après ton suicide.
Comment pouvais-je ne pas m'en souvenir ? J'avais entendue Carlisle me dire que j'avais toute la colonne vertébrale broyée, et il disait que c'était un miracle que je ne sois pas morte. Je ne ressentais aucune douleur, jusqu'à ce qu'on me transforme en Vampire. J'entendais pleins de voix autour de moi. Je ne savais pas à ce moment-là, à qui elles appartenaient.
— Oui je m'en souviens, avouais-je en souriant légèrement.
— Alors tu as dû m'entendre parler d'imprégnation...
Comment ne pas oublier ça aussi ? Je ne savais pas de quoi il parlait à ce moment là, et je ne voulais pas y penser non plus. J'avais d'autres préoccupation à ce moment là.
Je me laissais tomber au sol, et atterris juste devant le loup-garou.
— Oui je m'en souviens, je ne comprenais pas de quoi tu parlais.
— Les loups-garous n'obéissent pas aux mêmes règles que les Vampires. On a une particularité. On s'imprègne de personnes. C'est plus qu'un coups de foudre. C'est comme si cette personne était la seule à nous retenir sur Terre. Comme la force gravité. Rien ne compte plus, à part cette personne. On ferait tout pour être ce que veut cette personne. On ferait tout pour elle. On est attiré par cette personne comme un aimant. Elle devient alors une âme sœur. Elle devient tout.
Je le regarda, surprise, comme s'il décrivait un amour comme dans les films. Une attraction impossible dans la réalité.
— J'ai comme l'impression que tu as déjà ressentie ça.
— Oui, je l'ai déjà ressenti une fois. C'était il y a cinq ans. Mais elle est morte d'une maladie. Je croyais ne plus jamais ressentir ça.
Paul frotta le sol avec son pied, arrachant des touffes d'herbes à quelques endroits. Je sentais qu'il avait l'air mal à l'aise de me raconter ça, et il ressentait une profonde tristesse à la suite de cette perte.
— Ce doit être horrible de ressentir ça, murmurais-je tristement. Je suis désolée.
— Je croyais ne jamais avoir la chance de le ressentir à nouveau. Et puis tu es arrivée. Tu es monté dans cette camionnette, tu as croisé mon regard... Et tout à changé. C'était plus puissant que la première fois. Je ne savais pas que je pouvais ressentir une chose pareille.
— Mais tu es un loup, et moi un Vampire... Comment ça se fait que tu ressentes ça ? Ce n'est pas sensé être impossible ?
— Pas depuis que Jacob s'est imprégné de Renesmée. Depuis ce n'est plus interdit... Et puis je me suis imprégné de toi quand tu étais encore humaine Lana. On aurait pu croire que ta transformation en Vampire aurait coupé le lien, mais ce n'est pas le cas.
— Tu as une explication ? lui demandais-je intriguée.
— Pas plus que quiconque. Mais je ne pense pas avoir envie de trouver une explication. Je veux dire... Est-ce qu'il en faut une ? Je suis bien comme ça, et je suis heureux de le ressentir. Pas toi ?
Je regardais Paul surprise, et fis les cent pas devant lui. La vérité c'était que j'étais perdue.
— Paul... Je ne sais même pas ce que je ressens.
Je n'osais pas le regarder en face. J'avais trop peur de lire quelque chose de douloureux dans son regard.
— Tout est confus. Je me sens proche de toi, depuis que tu m'as emmené à l'hôpital, et je me suis sentie mal parce que tu n'étais pas là parfois. Et puis je ressentais cette envie de faire demi-tour au bord de cette falaise pour te retrouver, mais j'avais aussi envie de sauter. Quand on était chez les Cullen j'entendais ta voix qui les suppliait de me sauver, mais je savais qu'il était déjà trop tard. Et maintenant, tout se bouscule dans ma tête parce que je me sens mal à cause de la mort de mon fils et je sais que je peux me raccrocher à toi, même si je ne sais pas pourquoi. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, parce que j'avais envie de passer du temps avec toi, et c'était presque vital !
— Tu dis avais ? me demanda Paul inquiet et horrifié.
— Oui. Maintenant que je sais pourquoi je me sens aussi confuse, j'ai d'avantages envie de passer du temps avec toi. Maintenant que je comprends d'où me viennent ces sentiments, je suis encore plus attirée par cette envie.
Je coule un regard timide vers Paul. Il est abasourdi. Puis tout à coups, il s'approche de moi précipitamment et m'embrasse. En premier lieu, je suis surprise par cette soudaineté que je n'avais pas prévue. Ensuite je ressentis une folle envie de prolonger ce baiser passionné. Mais tout fut gâché par une douleur dans le fond de ma gorge. Une brûlure à laquelle je ne m'attendais pas. Comme si... comme si on m'enfonçait une boule de fer brûlante et rougeoyante.
Je poussais alors un grognement guttural, et reculais vivement me perchant sur un arbre d'un bond. Ébranlé, Paul recula de quelques pas en regardant autour de lui, et réalisa que j'étais en haut.
— Lana ? s'inquiéta aussitôt Paul en levant la tête vers moi.
— Je... Paul désolée, je ne voulais pas... tentais-je d'articuler en bloquant ma respiration péniblement.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Je... Je crois que les choses vont être plus compliquées que je ne le pensais, chuchotais-je en serrant le tronc d'arbre dans mes mains, qui craqua sous ma force. Je suis désolée. Je ne voulais pas...
— Lana ? s'inquiéta aussitôt Alice en rappliquant. Tout va bien ?
Je ne compris pas au départ, pourquoi elle s'inquiétait autant. Puis j'eus la vision qu'elle venait d'avoir : moi, attaquant Paul et le vidant de son sang.
— Non... murmurais-je inquiète en regardant Paul d'un air effrayé.
Je le tuais...
— Lana ? m'appela Paul qui ne comprenait pas ce qu'il se passait.
— Paul, essayes de rester en retrait ! le mit en garde Alice.
— Qu'est-ce qui se passe Alice ? La questionna-t-il en se tournant vers elle.
Il semblait perdu.
— Je t'en prie éloignes-toi ! Je ne veux pas t'attaquer.
— Alice ? intervînt la voix d'Edward qui n'arriva pas seul.
Jacob se posta à côté de Paul, et Carlisle et Emmett se postèrent à côté d'Edward et Alice.
— Lana essayes de te calmer, me demanda Edward.
— J'essaye ! m'écriais-je en luttant contre l'envie de boire le sang de cet homme qui m'aimait.
Mais l'emprise qu'exerçait le sang de Paul sur moi, était trop fort. Je me sentis flancher.
Je me laissais tomber de l'arbre d'un bond, et fermais les yeux en reculant contre le tronc. Si je n'avais été qu'une simple humaine, je me serais ouvert le crâne au choc, mais ce fut l'arbre qui céda.
— Lana, c'est Paul ! Vous êtes liés tous les deux. Essayes de te contrôler !
Je ne savais pas qui venait de parler. Tout s'embrouillait dans ma tête.
— Je dois partir, grognais-je d'un air menaçant.
— Jasper ! s'exclama alors Alice inquiète. Suis-la ! Elle va aller vers la ville !
Je la fusillais du regard, et regardais Paul avec un mélange d'envie et de tristesse, puis je partis en courant dans le sens opposé de celui-ci. Il fallait que je mette de la distance entre lui et moi. Je ne voulais pas le tuer.
Je me sentais suivie, mais je m'en moquais. Je ne voulais pas faire du mal à Paul. J'avais trop de sentiments pour lui pour l'attaquer. Ce fut de cette manière que je décidais m'exiler de Forks encore une fois. Je ne voulais pas faire de mal aux miens. Papa, Paul... Ils n'étaient pas comme les Cullen et moi. Et je ne voulais pas les tuer. Je tenais trop à eux.
— Lana ! s'exclama Paul inquiet.
Je fermais les yeux en faisant appel à toute ma force pour ne pas faire demi-tour. Cette envie d'être près de lui devenait de plus en plus forte.
— Lana ! Arrêtes-toi, me somma Jasper qui me suivait à quelques centaines de mètres de moi. On est assez loin de Forks. On arrive en Alaska.
Je fronça les sourcils, et ralentis ma course avant de m'arrêter. Jasper arriva à mes côtés, et je m'aperçus qu'il était accompagné de Jacob.
— Pourquoi tu as voulu t'éloigner ? me reprocha le loup-garou en fronçant les sourcils.
— C'est ça où elle tuait Paul, lui répondit Jasper à ma place. Je ressens ce qu'elle ressent. Elle se sent mal.
Je coulais un regard vers Jasper.
— Je voulais m'éloigner tant que je ne me contrôle pas, leur expliquais-je. Je ne veux pas lui faire du mal.
— D'accord, mais pourquoi l'Alaska ? de demande Jasper surpris.
— J'aurais pu continuer de courir, mais tu m'as dit qu'on était assez loin. Et puis au cas où, j'ai mon téléphone pour discuter avec Paul.
— On a des cousins du clan Denali. On a qu'à passer leur rendre une visite, me suggéra Jasper. Ils t'apprendront sans doute à te contrôler. On en profitera pour acheter des tenues plus adaptées, parce que sinon la populations du coin vont se poser des questions sur nous parce que nous sommes en t-shirt...
Je hocha la tête, et suivis Jasper qui nous conduisit chez ses cousins.


Twilight Chapitre 5 : RésurrectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant