Ce matin, le Soleil s'est décidé pour me torturer la vue pour me réveiller. Je les ouvre difficilement en essayant d'apercevoir au mieux le temps qu'il fait dehors. Quelle tristesse, quelle mélancolie... Pourquoi la Nature s'efforce de rendre le ciel aussi laid et maussade? Cela ne me donne pas envie d'aller étudier, de voir des visages dont je ne me souviendrai même pas. Le ciel me fatigue et me donne une migraine avant même de commencer la journée. Pour couronner le tout, mon devoir d'espagnol orne toujours mon bureau et la feuille est toujours vierge. C'est malheureux de se dire que je m'en fiche, simplement parce-que je sais que la prof d'espagnol m'adore. J'ai ce don qui me vaut la haine des gens d'avoir de bons résultats sans vraiment y mettre mon âme. Je suis félicitée par mes parents et les professeurs à la fin de chaque trimestre, je n'ai jamais eu de soucis à l'école...surement parce-que tout le monde sait que mes parents vont à l'église.En me levant du lit, je me fais doublement réveillée par le klaxon horripilant de la voiture de Gabriel. Quelle idée de klaxonner à 7:30 alors que la moitié du voisinage dort très probablement. Je n'ai même pas eu besoin de vérifier que ce soit bien Gabriel, je reconnaitrais le bruit de sa voiture entre mille. Puis en toute honnêteté, je n'ai pas envie qu'il me voit encore en pyjama. J'enfile alors des vêtements au hasard, ce n'est pas vraiment mon fort la mode, surtout pour aller au lycée. Je descends à la cuisine ou je récupère une banane pour éviter de faire perdurer ma lourdeur de jambes toute la journée et je sors de chez moi sans vraiment offrir de signe à ma famille. La banane est presque moisie, en fin de vie. J'ai l'impression de la comprendre, moi aussi je suis tout aussi pourrie qu'elle.
« Ce n'est pas légal de manger une banane aussi noire... » lâche Gabriel en regardant le fruit avec dégoût
« Je levais tellement pas les yeux vers mes parents que j'ai pris la première chose qui me venait. »
Gabriel a toujours été une personne facile avec qui parler. Il a toujours eu cette aisance dans la communication, cette aisance dans la compréhension de l'autre.
Ce que je n'ai jamais eu.Bien que sa voiture fasse un bruit d'ogre mourant, j'aime être à l'intérieur. Gabriel avait choisi de s'acheter une épave qui ne roulait presque plus afin de pouvoir la réviser et la réparer de A à Z. Sa famille avait largement les moyens de lui acheter une voiture neuve, propre et surtout de bonne marque. Mais il préfère l'ancien et l'authentique. Je le respecte pour cela. Il a une vieille Mercedes-Benz 240D, une ancienne voiture de collection. J'ai toujours eu cette impression que ma place se trouvait dans cette voiture, j'ai cette fâcheuse habitude de me sentir mal partout ou je m'installe, sauf dans cette voiture. Je suis constamment bien accompagnée, entre Gabriel et cette odeur de poussière chaude et de vieux réglisse. J'aime cette voiture, et j'aime Gabriel. Je n'ai besoin d'aucun autre intervenant dans ma vie, personne.
« Demain soir il y a une soirée chez Nathan. » lance Gabriel
« C'est censé nous concerner ? » je demande
« Nous sommes invités... »
Gabriel n'ose même pas me regarder, il connaissait ma réponse.
« Depuis quand tu veux te retrouver à une fête, surtout chez Nathan...? »
« Depuis que je me suis rendu compte que c'était notre dernière année dans ce lycée pourri, et j'aimerais bien voir ce que ça fait d'être...invité »
Gabriel n'a jamais vraiment eu d'amis à part moi. Je peux d'ailleurs dire la même chose de moi. Nous avons toujours été les deux, jamais de grosse fête, jamais de groupe d'amis, jamais de sorties entre potes. Nous sommes les deux, depuis toujours et nous nous en sommes jamais plaint jusqu'à aujourd'hui.
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JOY
Teen FictionJe ne désire que le corps des femmes, mais cette ambition de cacher mon homosexualité risque de ruiner la vie et l'esprit d'une pauvre âme innocente. EN PLEIN CORRECTION. (je l'ai écrite jeune alors j'essaye de l'améliorer comme je peux...)