À mon plus grand soulagement, je me réveille avant la sonnerie ardente de mon réveil. Je n'aurai pas aimé sortir des songes avec une musique aussi insupportable. Gabriel est déjà devant son ordinateur, vérifiant si sa video d'hier n'est pas si mauvaise et si il peut en faire quelque chose. Notre lycée a la particularité de nous offrir des options interessantes touchant chacun des loisirs des lycéens. Gabriel avait évidemment choisi audio-visuel. Personnellement, je préférais aller en théâtre. C'est le seul cours qui nous sépare, pour la bonne raison.
Le théâtre m'a toujours passionné non seulement dans la complexité de mettre en scène une histoire, des personnages, un décor, des sons, une ambiance... Mais aussi pour ce partage avec le public, avec le 4ème mur. Ma mère nous emmenait souvent, Louise et moi, voir des opéra. Louise hurlait tellement que ça me coupait toujours l'envie d'y aller. Elle détestait passer quatre heures assise à écouter des voix tellement lyrique qu'elle en avait mal à la tête. Je ne dirai pas que cela me plaisait, mais j'y trouvais un certain intérêt à partir du moment ou je me suis rendue compte que des personnes prenaient leur soirée pour aller contempler des jeux d'acteurs et des chants magistraux. J'avais enfin compris que des personnes pouvaient vraiment s'adonner à voir ce type de spectacle. Je pensais aimer l'opéra, mais je me trompais. J'aimais la scène, la structure, les procédures de positions et de jeu théâtral. J'ai alors découvert le théâtre avec les classiques que mon père m'avait fait lire, Racine, Corneille... Mais mon père ne me faisait lire que des tragédies. Quelle horreur ! Hernani, Le Cid, Hamlet... Je voulais crier face à ces histoires mortes, maussades et remplies de drames qui s'écroulaient tragiquement vers une mort horrible et intense. Je voulais du rire, de l'absurde. Je me voyais déjà entendre un public surpris, mais surpris de rire autant face à l'absurdité des personnages qu'aux situations.
J'ai alors commencé à lire Molière et Ionesco. Ce sont mes auteurs préférés et surtout ceux qui ont le chic pour critiquer tout en faisant extrêmement rire les principaux concernés. Surement trop idiots pour s'en rendre compte. J'ai donc commencé à m'y intéresser bien plus profondément que quand je lisais les tragédies de l'Antiquité. Je préfère l'insolence envers la bonne société, l'arrogance auprès des nobles et surtout l'assurance des metteurs en scène et des auteurs. Je me suis toujours imaginé le visage de Molière derrière les rideaux, derrière son oeuvre d'effronterie. Je n'ai jamais su si il arborait une expression fière, effrayée ou moqueuse. Je pense que les trois réunies devaient parfaitement bien marquer les traits de ce dernier.
Mon objectif en m'inscrivant à ce cours était au début de pouvoir découvrir le théâtre, non pas à travers les mots d'un auteur, mais à travers le jeu des acteurs. J'ai finalement été élue metteur en scène. J'ai donc une panoplie de pouvoir afin de rendre la pièce merveilleuse. La professeur nous a laissé le choix du genre. J'ai bien évidemment dirigé la plupart des voix. Ils ne sont pas assez cultivés sur le sujet, je l'avoue. J'ai pu donc les emmener à choisir l'absurde pour que l'on puisse jouer La Leçon de Ionesco.
J'ai d'ailleurs prit un malin plaisir à donner le rôle de la bonne à Maria. Le professeur joué par un garçon plus jeune que je ne connais pas vraiment. Puis le rôle de la jeune fille, assez prédominant dans la pièce, que j'ai offert à une fille s'étant d'abord présentée pour la bonne.
Maria est parfaite pour le rôle. Je voulais que le personnage de la bonne soit mis en valeur. La bonne qui est censée représentée le peuple, est un personnage des plus important afin de pouvoir faire comprendre aux lecteurs l'intensité du mépris envers ces personnes-là. Le professeur représente la classe moyenne mais policée, intelligents, cultivés, et vifs. La jeune fille prendra la place de la haute société afin de faire valoir le ridicule de leurs manières et leurs principes qui transforment une jeune fille en une personne trop naïve pour se protéger.
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JOY
Teen FictionJe ne désire que le corps des femmes, mais cette ambition de cacher mon homosexualité risque de ruiner la vie et l'esprit d'une pauvre âme innocente. EN PLEIN CORRECTION. (je l'ai écrite jeune alors j'essaye de l'améliorer comme je peux...)