« Ne le dis à personne. »
La réalité prend toujours le dessus, surtout chez moi. J'aime vivre dans l'illusion, mais je vis toujours dans la mauvaise, la fausse illusion, celle qui me fera mal au ventre et à la gorge.
Joy me scrute dire ces mots tout en m'analysant. Je ne sais pas si elle me comprend avec pitié ou alors si elle me comprend avec contrariété. Probablement les deux.
« Je ne dirai rien. » me répond-elle la main toujours sur mon cou.
Le monde commence à s'endormir paisiblement. Maria et Thomas se sont rejoins dans le même lit ce qui extirpa une grimace sur le visage de Gabriel. Joy a préféré dormir seule sur le canapé du salon. Nathan dans sa chambre, en invitant personne. Gabriel dort avec moi, dans la chambre des parents de Nathan.
« Si je pouvais, j'éjaculerai ou je pisserai dans les couvertures de ce connard simplement pour lui mettre la honte. » aout Gabriel en s'étalant sur le matelas un sourire aux lèvres
« Oh arrête ! » Gabriel se releva brusquement en me fixant d'un regard noir, « pas dans le lit de ses parents, mais sa chambre est en haut si tu le souhaites ! »
Il explose de rire en se sentant soulager de ma réponse.
« Pour être encore plus pervers, je pourrai faire avaler les couvertures à Thomas. » rajoute-il toujours en souriant
« Va dormir franchement... »
Son endormissement ne mit pas si longtemps. Il retrouva Morphée en même pas cinq minutes. J'espère qu'il lui préviendra des méfaits du cannabis en trop grande quantité...
Je récupère tout de même ce qu'il a laissé par terre et m'enfuit dans le jacuzzi en espérant que Joy me voit y courir.
L'eau est brulante mais tellement apaisante que j'en oublie les pas lourds qui se dirige en ma direction. Le joint déjà allumé, la pénombre me plombant la vue, la buée des bulles brulantes... Je ne vois plus clair ce qu'il se passe en face de moi. C'est seulement lorsque je cligne des yeux plusieurs fois que je remarque sa carrure svelte remplie de taches de rousseur.
La drogue me monte au cerveau très vite, je n'ai plus aucune force pour engager la conversation. Je ne me permettrai jamais de lui dire de me laisser me baigner seule alors que ce jacuzzi lui appartient. Son air de débile me donne pourtant l'envie de le faire. Nathan est un personnage qui m'inquiète, m'angoisse. Il est négatif. Sa présence transperce mon estomac et m'offre des douleurs si intense de stress que je m'enfuis à chaque fois qu'il m'approche. Cependant, il reste ma seule preuve pour cacher mon homosexualité.
Je ne me suis jamais sentie en confiance à ses côtés. Il était ce méchant des écoles qui harcelait volontiers les personnes les plus marginales. Comme Gabriel. Les coups mesquins dans les vestiaires, la caméra qui se noie dans l'eau des douches, le travail de l'enfant Gabriel de 11ans qui flotte dans le reflet du visage vicieux de Nathan... Il nous procure une colère indescriptible. Gabriel pleurait souvent à cette époque, ne pouvant plus apporter sa camera à l'école.
Ce n'est pas à 18ans que l'on s'attendait à être à la soirée de ce connard simplement parce-que Gabriel désire Maria. Et d'autres raisons... Grandir c'est s'engouffrer dans des situations qui nous poussent à assumer nos responsabilités, nos maux, nos personnalités traumatisées... Comme je le fais avec Nathan. Le gouffre de la vérité.
« Tu fais quoi ici toute seule ? » me coupe-t-il dans mes pensées
« Je me suis permise de venir pour fumer. J'ai pensé me sentir à l'aise ici. »
« Et c'est le cas? »
« Pas trop là. »
Il rit en s'installant avec moi.
« Je ne sais pas si tu le penses comme moi, mais j'estime qu'il n'y a pas qu'une nuit entre nous. »
Oh non les hauts le coeur.
« J'étais bourrée Nathan. Tu sais très bien au fond de toi que c'est faux. »
Il baisse la tête en faisant tomber ses paupières lentement. Mon intestin se troue de plus en plus laissant un abysse de douleur.
« Je te comprends pas très bien. Je ne suis pas le seul à essayer de discuter avec toi. Pourquoi tu détestes tout le monde ? »
« Tu me poses vraiment la question ? Tu n'es pas la première personne à qui je pense quand je pense à l'amour et la drague. » je réponds avec cynisme
« Arrête, je parle de tout le monde pas simplement de moi. » il marque une pause me donnant l'impression qu'il n'ose pas dire ce qu'il désire
« Qu'est-ce-qu'il y a ? »
« Tu es gay? »
Mon coeur en rate un coup. Je ne réponds pas à sa question pendant près de 20 longues secondes. Il continue de me scruter d'un oeil tellement interrogateur qu'il m'est presque impossible de sortir un son. Mes mains se mettent à trembler sous les bulles. Le haschich ne m'aide pas. Ma paranoïa s'intensifie.
« Quoi ? Mais pas du tout ! Ne t'inventes pas encore plus d'histoires que tu ne t'en fais déjà ! » ma voix est tremblante et faible
« Joy l'a sous-entendu tout à l'heure. Je sais qu'elle est souvent dans l'extrême mais j'avais l'impression qu'elle pouvait avoir raison. »
« Je ne le suis pas ok? » je réponds avec cette voix emplie de souffrance
Il s'approche de moi en souriant. Son sourire me parait instantanément apaisant. J'ai simplement envie de me sentir en sécurité et ne plus jamais ressentir ce stress du doute des gens. Je veux que l'on me croit, je ne veux pas que l'on me connaisse.
La présence de Nathan me rassure bizarrement. Ma haine se transforme en syndrome de Stockholm en moins de deux minutes. Je ne sais pas si la drogue me touche à ce point mais je ne veux plus bouger de ce jacuzzi et continuer de me faire. croire que toute cette situation soit possible.
« J'aimerais vraiment qu'on apprenne à s'apprécier autrement. »
La frayeur m'aspire dans le mensonge, la toxicité, le danger et surtout le dénis de la souffrance. Je tombe comme une fillette naïve et innocente dans cette situation terrible et meurtrière. Ma chute est si longue, si angoissante que je préfère la confirmer en la stoppant nette.
J'ai donc accepté la proposition de Nathan avec un baiser.
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JOY
Teen FictionJe ne désire que le corps des femmes, mais cette ambition de cacher mon homosexualité risque de ruiner la vie et l'esprit d'une pauvre âme innocente. EN PLEIN CORRECTION. (je l'ai écrite jeune alors j'essaye de l'améliorer comme je peux...)