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Ce mercredi 31 Décembre, mon corps n'arrête pas de s'exciter dans tous les sens. J'appréhende la soirée avec Joy. Je n'ai strictement aucune idée de comment cela pourrait se passer. Je ne sais pas si elle va m'ignorer, je ne sais pas si elle va m'insulter, je ne sais pas si elle va me
provoquer ou je ne sais pas si finalement, elle va me draguer.

Mais dans 20 minutes, elle sera là.

Dans 20 minutes, le drame débutera, et se finira en tragédie.

Une horreur.

- Dépêches-toi ! Je dois prendre mon ruban à cheveux dans la salle de bain ! cri Louise derrière la porte

- J'arrive, deux minutes.

Malgré mon ton doux pour l'avertir de fermer sa bouche et de patienter, je l'entends soupirer très fort et faire bouger sans cesse la poignée.

J'ouvre la porte le plus brutalement possible.

- Fous le toi dans le cul ton ruban à cheveux sale peste. je le dis calmement, mais sèchement.

Je récupère mon maquillage et ma brosse à cheveux pour finir de me préparer dans ma chambre.

- Arrêtes de me parler comme ça! elle lâche, comme une victime

Je lui fais un doigt, et je m'enferme à clés.

Je m'installe devant mon miroir qui me grossit énormément le visage. Je peux apercevoir toutes mes imperfections. Je me répugne. Je suis aussi moche de l'extérieur que de l'intérieur.
Je me cache alors avec tout le maquillage que je peux trouver de potable. Je ne veux pas que Joy me trouve laide, surtout après deux semaines sans s'être vu.
J'applique alors du fond de teint qui va parfaitement bien avec ma couleur pâle de peau, et du mascara. Je pense que ça suffira. Je préfère rester naturelle pour ne pas qu'elle croit que son regard m'importe.
J'enfile un pull rouge avec un pantalon noir en velour que ma grand-mère m'avait offert. Puis je mets de grosses chaussettes pour réchauffer mes pieds.

Je descends voir ma mère.

- Tu es très belle Marisol. Mais chausses-toi, on est pas à la mosquée. elle lâche sans pression

Mes yeux s'ouvrent automatiquement en grand sous le choc de ses propos raciste et inappropriés.

- Quoi? Rien à voir Maman. Je ne vais pas mettre mes chaussures à la maison.. je réponds

- On accueille des gens ! Ne sois pas négligée s'il te plaît, pas ce soir.

- Quoi?! je n'arrive plus à la suivre

- C'est très mal élevé ! Écoutes ta mère. s'impose mon père. Ils sont très catholiques eux aussi. Pas de mauvaises impressions.

S'ils savaient...

Je vais donc, les épaules lâches et baissées, mettre mes converses noires basses. Mes chaussettes de Noël dépassent forcément.
Alors mon père me lance un regard noir.

- J'ai froid. je lâche

- Ok.. Ok..

Je m'affale sur le canapé au moment où j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et claquée. Je respire un grand coup en posant mes mains sur mes yeux. Puis, je me concentre pour paraître froide et indifférente.

Et la voilà. Dans mon salon avec ses parents et son frère qui ne doit pas être loin de l'âge de ma sœur.

JOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant