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Le restaurant est en plein centre ville, la ou la circulation est à son apogée. Il est orné de grandes baies-vitrées qui nous offrent une vue sur la ville. J'aime beaucoup cet emplacement. On voit les gens courir, marcher puis la neige tombe à flot sur les voitures qui glissent dessus. C'est fortement agréable.


- Ta famille est vraiment catholique, non? Nathan me demande

- Oui, c'est assez compliqué d'ailleurs.

- Et toi, tu l'es ?

- Je crois en quelque chose, mais pas spécialement en Dieu.

- Comment tu fais alors ? Tu es constamment obligée d'aller a l'église, faire des prières.. il s'inquiète

- Je m'adapte. Ça fait 18ans que je m'adapte. je lâche ça froidement


Il sourit, puis le serveur arrive. On commande rapidement, et il repart aussitôt qu'il est venu.


- Perso, je crois pas à ce bordel de religion, mais je crois en la réincarnation de l'âme et surement à cette idée d'Enfer et Paradis, mais pas dans le sens de la religion. il m'explique

- Je suis d'accord avec toi, mais je pense qu'il y a quand même quelqu'un qui juge nos actes.

- Qui juge où est-ce-que tu vas aller ? il demande

- Oui, mais je n'arrive toujours pas à déterminer qui pourrait s'en charger. je réfléchis

- Dieu ?

- Jamais !


Il éclate de rire face à ma réaction.

Le repas fut excellent. J'ai vraiment dégusté chaque bouchées. Je ne pensai pas qu'un jour je serai invitée au restaurant par un garçon. Et encore moins être en couple avec celui-ci.

Mais bien que ce fut un agréable moment, je reçois un appel de ma mère qui me retire toute la joie qui se portait en moi.


- Allô?

- Ou es-tu Marisol ? elle demande calmement

- Au restaurant avec Nathan. je réponds sèchement

- Oh ! Super ça ! Dis-lui de venir à la maison cette après-midi.

- Non. On a autre chose de prévu.


Nathan plisse les yeux.


- Quel dommage, moi qui voulait faire un peu plus connaissance avec lui.

- Ok. Au revoir, le serveur arrive.


Le serveur n'arrive absolument pas.

Je raccroche. Je n'ai aucunement envie de lui adresser un seul mot de plus. Elle a été tellement mauvaise avec moi hier, et depuis toutes ces années. Tout comme cette conne de Louise.

Je pensais au moins que ma mère allait me consoler ou alors être furieuse contre moi, mais rien. Elle fait comme elle a l'habitude de faire, elle fuit la vérité, elle fuit ce qu'elle ne veut pas admettre. J'aurai préféré qu'elle arrête de me parler.

Pendant ce temps, Nathan ne fait que me scruter en plissant les yeux et en souriant. Il est si adorable que mon coeur se pince. C'est comme si mon corps réagissait a ma monstruosité.


- J'ai entendu, et moi je veux bien voir ta mère. sourit Nathan

- Mes parents ne sont pas comme les tiens. Ils ne me laissent même pas venir avec toi à la montagne.

- C'est pas très grave. On aura le temps de se rattraper parce-que on va partir dans ma maison de campagne aux vacances de Pâques. il m'annonce


Soudainement, je me souviens. Nathan et toutes sa bande partaient chaque années dans sa maison au bord d'un lac. Une rumeur racontait que ils se dépucelaient entre eux. Mais cela date du collège. Avec Gabriel on en rigolait beaucoup, comme d'habitude on se moquait d'eux. On disait même qu'ils se croyaient comme dans les films palmés, purement français comme Respire par exemple. Sauf que aujourd'hui, je suis invitée.


- Ah bon ? Je viens aussi?

- Évidemment. On ira avec Thomas, Maria, Joy, Gabriel et surement sa copine, Victoire.

- Ils sont ensemble ? je demande

- Oui, tu ne lui parles plus?

- Plus trop, j'ai pas mal de travail à faire. je mens

- Les légendaires deux bizarres sont désormais séparés. il lâche


Ses mots m'étranglent. Une énorme envie de crier ou de pleurer m'envahie. C'est comme si je n'arrivais plus à rester en vie sans cette moitié qui me soutenait à chaque fois. Malheureusement, cette moitié est partie en se rendant compte à quelle point je peux être cruelle.

Joy qui viendra aussi fera que empirer la chose. Elle sera collée à mon meilleur ami, sans que je ne puisse rien faire. Cette fille est arrivée pour me détruire la vie.

Je mérite vraiment cette souffrance ? Suis-je assez bête pour me faire mal à moi-même ?

JOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant