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La maison de Joy a tout ce qu'il y a d'ordinaire, comme la mienne, c'est une maison provinciale marron et blanche avec des fleurs un peu partout. Elle est le contraire de Joy qui n;est pas quelqu'un d'ordinaire, elle est l'opposé.

EN voyant la porte d'entrée entre-ouverte, je commence sérieusement a appréhender cette après-midi qui s'annonce étouffante. Gabriel le remarque alors il me fixe avec ses petits yeux bleus et il m'encourage à rentrer avec lui. Il a son bras autour de mes épaules, comme d'habitude. Il est largement plus grand que moi alors des fois il pose son bras sur ma tête comme un accoudoir. C'est pas très marrant, vue qu'il y met tout son poids, mais il éclate de rire a chaque fois. Heureusement que j'ai quelqu'un à mes côté qui a tendance à avoir le rire facile.

Joy nous ouvre la porte avec un grand sourire. Elle a cette coiffure que j'aime tant. Une queue de cheval basse avec ses deux mèches devant ses yeux. Elle porte même ses lunettes, alors qu'en général elle ne les met jamais. Juste au lycée des fois pour l'audio-visuel.


- Je suis contente que vous soyez venus. dit fièrement Joy

- Sois pas hypocrite, Joy. je sors ça tout seul

- Je te rassure, ça ne l'est pas. elle continue de sourire


Gabriel ne dit rien, il lève juste les yeux au ciel.

Je ne sais pas pourquoi je suis venue. Joy a forcement quelque chose derrière la tête, sinon elle m'aurait invité toute seule pour qu'on discute. Malheureusement, je suis tombée dans son piège et elle va vouloir me jouer un mauvais tour. Le regret commence a grimpé petit à petit.

J'arrive dans son salon en scrutant les moindres faits de cette pièce. Chaque visages que j'aperçois sont différents. L'une d'elles sourient de toutes ses dents en voyant Gabriel. Je suppose que c'est la fameuse future copine de Gab. Sa peau est blanche, ce qui fait ressortir à merveille ses yeux verts foncés sous ses sourcils épais noir. Sa chevelure se fait drôlement sombre également, d'une obscurité souterraine, mais c'est dommage que cela cache ses taches de rousseurs. Cette fille est dotée d'un charme aveuglant, Gabriel a de la chance.


- Et voici deux amis du  lycée. annonce Joy


On s'assoit a côté d'elles et on les salue. La fille qui doit se retrouver dans le lit de Gabriel avant ce soir s'appelle Victoire, celle qui ne fait que dévorer Joy des yeux s'appelle Nora et puis l'autre fille qui me fait beaucoup de peine s'appelle Loris. Elle reste dans son coin et ne parle pas beaucoup. Mais cette fille est moins inutile que moi ici, aujourd'hui.

J'oublies que je suis en train de nager dans le regret et je tente de m'incruster dans les diverses conversations qui peuvent être susceptible de me faire parler.


- Bon, Victoire, écoutes-moi. Nora coupe tout le monde. Imagines tu te fais violer par un ivrogne, ne va pas me dire que si tu avais la chance de le tuer, tu ne le ferais pas.

- Je ne donnerai jamais l'ordre de tuer quelqu'un. renchérit Victoire

- La Mort doit débarquer naturellement, pas par le souhait ou par l'ordre de quelqu'un. Quoiqu'il ai fait. je continue la discussion


Personne ne répond directement.


- Vous êtes des fragiles. lance Joy

- Clairement. Vous êtes faibles. Un humain qui heurte un autre humain se doit de mourir ou de souffrir. argument Nora

- Alors au fond de vous, vous n'êtes pas en paix. Vouloir retirer la vie de quelqu'un pour le punir c'est ridicule. La Mort est une délivrance, vous êtes juste pas assez conscients pour vous en rendre compte. Tous les gens qui parlent de peine de mort sont débiles. Comme vous. La Mort est la seule chose qui libère une âme de tout ce qui peut nous emmerder ici. La douleur, physique ou morale, les problèmes de santé, l'angoisse, la solitude, l'échec... Vous n'allez au bout de vos réflexions, alors vous donnez des avis incohérents. Comme la plupart des gens d'ailleurs. je lâche


Mon discours les a fait taire. Gabriel a même éclater de rire en chuchotant « putain je t'aime ». Joy a juste sourit, comme Nora.

Au fil des discussions qui ont continuées, Joy et Nora s'en sont allées quelque part. Je reste donc cloitrée avec Gabriel et Victoire qui se disent des mots doux et puis cette Loris qui n'est pas très interessante.

Mon ennui ne fait qu'augmenter que je décide de m'éclipser.


- Désolée de te couper Loris, mais je dois absolument boire de l'eau. Tu sais ou est la cuisine? je demande

- Oui, elle est à ta première à droite dans le couloir.

- Merci !


Je voulais aussi m'exiler pour ne pas entendre Loris me parler de cette Nora et de Joy. Elles n'ont fait que se toucher en riant aux éclats. Elles ont pleins de points communs, elles se ressemblent mentalement, elles s'entendent bien.. Je ne sais pas quoi penser. Elles n'hésitent même pas à montrer qu'elles ont envie l'une de l'autre avec des mains baladeuses.

En bref, je m'enfuis pour me ressourcer. Je cherche un verre et je me sers dans le robinet qui a un gout exécrable. Mais en buvant mon élixir, j'entends des voix graves et je ne peux m'empêcher d'aller espionner. Joy et Nora discutent mais avec le ton qui s'élève a chaque phrases qu'elles sortent.


- Tu n'as aucun droit de t'y approcher. lance Joy

- Joy, tu me plais beaucoup. Mais seulement au lit. Cette fille-là est gay ! J'ai envie de le découvrir. Ses idées et sa manière de se défendre me plaisent, c'est une fille bien. Ça crève les yeux. Ton prénom n'est pas gravé sur son cul. Elle ne t'appartient pas. répond Nora

- Au contraire, elle est pour moi. Et je suis pour elle. J'espère que tu m'as comprise. fini Joy sur un ton sévère


Joy sort de la pièce d'un pas décidé, donc forcément, elle me voit. Elle ouvre grands les yeux et ne dit rien. Je ne sais pas quoi dire non plus.

Elle repart retrouver les autres dans le salon. Je la suis.

L'énervement s'empare de moi, de mes veines, de mes yeux, de mes mouvements, de mon corps entier. Elle n'a aucun droit de parler de moi comme ça, comme si j'étais sa proie ou sa priorité. Je déteste ça. Je ne sais pas pour qui elle se prend, elle se la joue chasse gardée, c'est dévalorisant. Je la prends brutalement par le bras pour l'emmener sur la terrasse dans la fraicheur de l'hiver.


- T'aurai pas du entendre ça Sol. parle en premier Joy

- Je ne t'appartiens pas. Tu peux pas parler de moi comme si j'étais ta proie.


Elle éclate de rire.


- Quoi ? Tu vas me dire que tu appartiens à Nathan? Celui à qui tu mens? Tu es une manipulatrice sans coeur. Tu arrives même pas à t'en rendre compte que ton égoïsme est en train de détruire une personne a petits feux. son rythme de voix est tellement régulier et calme que cela rajoute un coup violent

- Tu ne sais pas de quoi tu parles.

- Nathan est mon ami. Ça fait un mois que je suis ici et je l'ai vu sous toutes ses formes. Celle-là je l'avais jamais vu, il tient à toi. Vous allez perdre tous les deux à ce jeu. Tu es mauvaise et destructrice mais t'arrives même pas à le voir ! Gabriel finira bien par s'en rendre compte aussi. Tu finiras seule. elle marque une pause. Tout ça pour protéger ta réputation de catho sainte-nitouche, mais ce que tu ne sais pas, c'est que ta réputation est déjà au plus bas.


L'eau salée de mes larmes brulent mes joues collantes. Ma respiration est saccadée. Mes yeux voient troubles. Mes membres tremblent comme une feuille morte. Mes lèvres restent bloquées.

Je ne sais plus quoi penser, mis à part que je suis blessée.

Je sors de chez elle en pleurs, Gabriel me voit, mais Gabriel ne bronche pas.

Je suis sérieusement destinée à vivre seule dans mon mensonge.

JOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant