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Victoire c'est la petite-amie de Gabriel maintenant. Je ne m'attendais absolument pas à tomber sur elle. Quand elle me reconnait, elle me sourit avec ses dents du bonheurs et ses pommettes décorées de tâches de rousseurs se soulèvent. Ses cheveux d'un noir corbeau sont attachés en un chignon désordonné. Elle porte tout simplement un jogging avec un sweat-shirt qui me parait familier. Il est d'une couleur grise foncée, je pense qu'il appartient à Gabriel.


- Marisol ! cri-t-elle pleine de joie


Elle m'agrippe et me serre fort dans ses bras fins.


- Salut Victoire. Bonne année. dis-je trop doucement

- Toi aussi !


Je suis assez surprise de sa réaction. Je ne l'ai vu qu'une seule fois après tout. Mais bon, peu importe, j'aime bien les personnes aussi joyeuses qu'elle. Cela me réchauffe d'un seul coup.

Derrière elle, une silhouette gargantuesque apparait. Gabriel.

Ses cheveux longs vénitiens sont en complète bataille, mais il remet rapidement de l'ordre avec sa main droite et il s'approche pour me dire de rentrer.

Victoire lui fait un bisou sur la joue et s'éclipse.

Je regarde attentivement Gabriel et il fait de même, ce qui installe un malaise général.


- Bonne année Gabriel. je lâche ridiculement

- Bonne année Marisol. il répond gentiment


Je souris comme une idiote et il esquisse, lui aussi, un minuscule sourire et me fait avancer jusqu'au salon. Sa maison ne change pas et me met dans une bonne humeur à chaque parce-qu'elle sent bon, comme lui. J'ai l'impression que cela fait des siècles que je n'ai pas mis les pieds ici. Rien qu'être ici me réjouie. Mais lui, pas trop.


- Pourquoi es-tu venue Marisol? demande-t-il sans aucun air énervé

- Tu penses vraiment que la question se pose? je dis Je suis là pour m'excuser. Même si je connais pas la raison de cette soudaine distance entre nous, je sais que c'est de ma faute. je souffle Je veux m'excuser Gabriel.


Il s'assoit sur le canapé confortable en retouchant ses cheveux et en me scrutant.


- C'est vrai. Je te dois évidemment des explications.


Il s'affale entre les coussins et m'invite à m'assoir à côté. Je m'exécute.


- Tu sais Sol, je te soutiendrai quoiqu'il arrive. Je sais que j'ai pris mes distances sans même te prévenir, mais j'en avais besoin. il respire. Je t'aime tellement que je savais pas comment m'y prendre pour te dire que tu fais de la merde, que tu fais du mal aux gens, beaucoup de mal. J'avais besoin de recul. il marque une pause. Je l'ai eu. Maintenant je peux te le dire que, Marisol, tu dois te sortir de cette divagation, c'est aller trop loin.

- Je sais Gabriel. Je m'en suis rendu compte. On m'a ouvert les yeux et je le savais même avant. Comme si mon corps me prévenait que je suis une bête monstrueuse. je réponds avec désespoir

- Nathan est amoureux de toi. Tu imagines? il rit. On le haïssait il y a plusieurs mois ! il s'arrête de rire. Tu es homosexuelle, et tu es en train de jouer un double rôle d'hétéro avec lui.


Il se redresse et pose sa main contre mon dos.


- Je veux que tu te rendes comptes à quel point tu vas lui faire du mal quand il va l'apprendre. il termine

- Nathan n'est pas un grand sensible. Il se passera vite de moi. je souffle. Je suis pas très intéressante et il voit très bien que notre relation n'est qu'une amourette de lycée.

- Détrompes-toi. Je communiques beaucoup avec lui en ce moment, me demandes pas pourquoi. Mais il veut à tout pris que nous nous re adressons la parole parce-qu'il pense que tu vas mal à cause de ça. A chaque fois le me dis « si il savait.. » Mais je suis obligé de mentir à quelqu'un qui me tient à coeur, par ta faute, mais je t'aime plus que personne d'autre, donc j'y suis contrains. il finit


Une larme glisse sur ma joue et tombe sur ma cuisse. Sans que je puisse me contrôler. Gabriel le remarque et il m'essuie la joue. Mon regard se pointe vers le sol automatiquement, je suis éprise par la honte, elle m'engouffre et rue de l'intérieur. Gabriel a toujours eu les mots adéquates pour me remettre à ma place, et souvent c'est brusque, comme maintenant. Sauf qu'instantanément il me prend dans ses gros bras. Son parfum, son étreinte, sa carrure, son souffle.. Tout me manquait. J'avais besoin d'une énorme dose de lui, et j'en aurai toujours besoin. Il est mon élixir à mon malheur et ma tristesse. Mon pouls ralentit petit à petit et mes larmes éclatent beaucoup plus facilement.


- Je suis là pour t'aider, tu le sais. Je veux que tu prennes les bonnes décisions. Je serai là pour les trouver, toujours, toujours, toujours. me chuchote-il

- Je suis désolée Gabriel, je t'aime. dis-je entre deux sanglots

- Moi aussi, je t'aime. 

JOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant