JOY

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On entre chez moi, après 35 minutes de fuite, sous les regards perçants de mes parents. Maintenant qu'ils savent qu'elle est lesbienne ils vont se poser des questions sur notre « amitié ». Cela me déplais grandement à vrai dire, parce-que les jugements vont fuser quand son dos sera tourné et ceux des Reagan aussi, évidemment. Ils seraient très capable de critiquer leurs croyances et tout ce qui va avec, comme l'éducation qu'ils donnent à leurs enfants. C'est en y réfléchissant que je me rends compte de leur impureté. Le pire dans toute cette histoire, c'est que selon la religion, la pêcheuse, c'est moi.

Du coup, ils portent sur moi un regard interrogateur. Surement parce-qu'ils se doutent. Mais je sais pertinemment que ma mere n'y croira pas une seconde. Déjà de 1 parce-que ça lui ferai peur que sa fille aînée soit homosexuelle, et de deux parce-que je suis en couple avec un garçon. Et puis elle adore Nathan, elle porte un très bon jugement envers lui et donc elle pense que je suis amoureuse de lui. Il le pense aussi.

Ma cruauté est finalement là pour me sauver.

- Tu vas bien ma chérie ? me demande ma mère

- Oui, je vais bien. Oú est Louise ?

- Dans sa chambre avec Robin. précise mon père

- Il a gagné son pari !!!!! lâche soudainement Joy

Tout le monde la fixe d'un air surpris. Ses parents sont simplement horriblement gênés, donc ils la regardent avec mépris. Je lui fiche un tape dans les côtes pour qu'elle comprenne qu'elle a installé un malaise, et elle se remet rapidement en question en s'excusant et justifiant que c'est une blague entre frère et soeur.

Nous nous remettons a table comme si tout ce qui s'était passé auparavant avait disparu. Nous commençons le dessert sans ma soeur et Robin, pour attendre patiemment minuit.

Franchement, j'aime bien les fêtes de fin d'année, mais qu'est-ce-que je trouve ça commercial. J'ai appris que Joy, en revanche, attendait que ça pendant toute l'année. Je trouves ça étrange, cela ne va pas avec sa personnalité, je pensais qu'elle était du genre a s'en foutre de tout ce qui est tradition ou fêtes religieuse. Mais elle m'a très vite répondu avec un sérieux inébranlable :

- C'est vraiment le seul moment de l'année où tout le monde est heureux et excités. Noel suscite chez les gens soit une joie familiale, soit au vu des cadeaux, ou alors pour l'ambiance qui règne dans les rues ou même dans les foyers. Je crois de toute mon âme en la magie de Noel. explique-t-elle avec calme

- A Noel, il peut très bien se passer de mauvaises choses, horrifiantes ou morbides. je réponds

- Ce qui s'est passé ce soir me paraissait pas horrifiant. lâche-t-elle avec un clin d'oeil

Je rougis, je sens que je rougis.

Ma soeur descend soudainement accompagnée de Robin. Oula.

Ses joues sont rosées également et puis ses cheveux sont particulièrement en vrac, ce qui n'est pas à son habitude. Je ne préfère pas du tout m'imaginer ce qui a pu se passer là-haut...

Plongée dans mes pensées concernant cette peste, j'entends Elisabeth qui cri en fond :

- Il est 23h59 !!!!!!!

- Yes ! Enfin ! cri Joy a son tour

C'est juste une minute, voire un lendemain. Je trouve que toute cette folie n'est pas nécessaire.

- BONNE ANNÉE !!!!!!!!!!!!

Cette minute passée est devenue le moment insupportable ou l'on doit subir les câlins de tout le monde. J'aime pas le contact, et être entourée de bras fins pendant 20 minutes me perturbe. On me saute dessus comme des babouins.

Mais j'ai quand même embrassé tout le monde, sauf Louise qui ne mérite aucun signe d'affection de ma part. Joy, elle, s'approche de moi en dernière avec un sourire au lèvres. Elle me prend dans ses bras.

- Je vais faire de ton année l'une des meilleures. me chuchote-elle

Je lui souris et lui fait un bisou dans le cou.

La soirée s'est poursuivi jusqu'à 4h et quelque du matin. Mes parents, Elisabeth et Georges ont fini un peu soûls. Je ne sais pas où ils ont terminé par s'endormir, je sais juste que Louise s'est endormie sur le canapé avec Robin.

Vers 3h20, Joy voulait absolument dormir mais sa mère chantait des chansons sur la vierge Marie avec ma mère. C'était drôle à voir mais surement énervant pour Joy qui se rendait compte petit à petit qu'elle n'allait pas rentrer chez elle de sitôt.

- Offres-moi ton lit s'il te plait. Je n'en peux plus. me dit-elle avec un air nonchalant

Nous arrivons dans ma chambre et elle se jette sur mon lit très vite après avoir enlevé son pantalon, ses chaussures et son col roulé.

- Tu aurai un tee-shirt à me prêter ? elle demande avec une voix d'enfant

Je lui envoies un tee-shirt noir avec écrit « Esprit », je crois bien que c'est une marque de vêtement.

Elle l'enfile et se met sous ma couverture. Je ne peux résister de la scruter. Ses longues jambes fines sont magnifiques, so visage fatigué me donne envie de la prendre dans mes bras et puis le désir que j'éprouve envers elle ne fait que grandir et grossir.

Je m'allonge à côté d'elle et nous sommes couchées sur le côté, face à face.

- C'est bizarre de te retrouver là. je dis

- J'attendais que ça.

- Moi aussi tu sais.

Elle s'installe contre mon buste et je l'entoure de mes bras. Mon cerveau ne réalise pas encore que je suis avec la seule personne que je désire. Celle qui rend me fait stresser dès que je croise son regard, celle qui me fait paniquer quand elle arrive.. Je ne saurai décrire ce sentiment. Je dirai pas que c'est de l'amour pour le moment.

Je n'ai jamais connu le sentiment amoureux envers quelqu'un depuis que je connais ma sexualité. Mais rien que le fait d'être avec quelqu'un qui me plait réellement, selon mes vrais critères, je n'arrive pas a le concevoir. C'est irréel. J'ai toujours cru que je serai privée de ce bonheur jusqu'à-ce-que je quitterai le cocon familial. Mais non.

Je suis avec Joy. Et elle ressent la même chose pour moi. Donc je ne sais pas vraiment si la magie de Noel existe vraiment, mais je m'endors envoûtée par son doux parfum.