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« Marisol ! Viens ici ! » Ma mère m'appelle au loin après la messe alors que je discutais avec cet infâme personnage qui râle de l'immigration.

Je m'approche d'elle à reculons lorsque je comprends qu'elle se trouve avec la famille de cette fille. Mes jambes se font très lourdes d'un seul coup, j'ai cette impression que ma timidité sort de mon corps et se montre ouvertement à tout le monde. Regardez Je Suis La !!

« Bonsoir. » je lâche très hésitante

« Marisol, je te présente la famille Schwartz, Joy a ton âge ! » ma mère est évidemment heureuse de me présenter une famille qui a une fille de mon âge et qui va à l'église.

« Enchantée Marisol. »

Quelle horreur de personne ! Je ne pense pas que le regard de braise et la main tendu soit nécessaire. Elle peut simplement me dire bonjour, et me demander dans quel lycée je vais.

« Moi aussi. »

Je n'avais jamais été aussi intimidée de ma vie. Son sourire narquois, son regard profond et sa taille imposante me donnent l'envie de fuir en courant. Sa silhouette s'élève presque au-dessus de celle de mon père. Un corps élancé avec de longues jambes surement l'emportant là ou elle désire parce-qu'avec un charme pareil on obtient tout ce que l'on veut. Sa chevelure me fait penser aux dégradés des années 60, ce qui lui rend un charisme original et surtout particulier, ce qui donne envie de continuer à regarder.

Je n'entends plus ce que ma mère raconte. Je suis encore bloquée dans cet état d'intimidation extrême. J'ai toujours cru que si je rencontrais une fille en présence de mes parents, ma peur première serait qu'elle me drague devant eux. Mais ça n'a pas l'air d'être le style de Joy. Elle parait compréhensive sous ses airs de personne froide et méchante. Son regard m'intrigue et me reste accroché.

Je jette un coup d'oeil significatif à ma mère en toute discrétion afin qu'elle comprenne que je dois rentrer, puis j'ai honnêtement envie de partir loin de ce malaise.

Gabriel me saute dessus en arrivant chez moi, ce qui vaut des soupirs provenant de ma mère et ma soeur.

« Désolée du retard, ma mère s'est précipitée vers cette nouvelle famille, les Schwartz...? » J'explique en arrivant dans ma chambre pour me changer.

« Encore des catho en ville, c'est pas étonnant. » Gabriel s'allonge dans mon lit comme d'habitude. Il s'est mit particulièrement beau ce soir, il avait envie. Il a fait le grand effort de changer de pantalon, de ne pas mettre ses jeans de tous les jours qui son beaucoup trop larges pour lui. Il porte un pantalon large noir de costume, surement appartenant à son père, avec un tee-shirt blanc rentré dans le pantalon.

« Attends, tu as mit du gel ? » je lâche en riant, Gabriel a plaqué ses cheveux de manière rock afin de donner un style qui ne lui appartient pas du tout mais qui lui va bien miraculeusement. Tout lui va.

« Arrête » dit-il en se caressant la chevelure.

Gabriel me scrute choisir mes vêtements et essaye comme il peut de me conseiller. Nous finissons pas choisir un jean et un haut noir dos nu qui fait habillé sans l'être trop. Je lâche mes cheveux blonds et ne met pas de maquillage. Je récupère une veste en jean trop large pour moi, mes dr Martens et nous partons vers la voiture en oubliant la présence de mes parents.

« Il y avait une fille à l'église qui s'appelle Joy, elle était un peu bizarre... » je raconte en laissant du suspens

« Elle t'a plu c'est ça ? »

« Non! » je ris nerveusement « Personne n'est LGBT dans cette ville pourrie, je préfère ne pas me faire d'illusions »

« Je suis lesbienne pour toi Marisol. »

JOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant