Prologue

162 19 2
                                    


Un homme d'une soixantaine d'années entra dans la pièce avec une mallette dans sa main droite. Il s'approcha d'une autre silhouette, beaucoup plus petite mais plus âgée, qui attendait sous un néon au fond de la vaste pièce plongée dans l'obscurité.

Elles se sont saluées avant de s'échanger un dossier :

— Tout est là, annonça le plus petit des deux. Tu n'auras qu'à suivre les instructions.

— Très bien, répondit l'homme à la mallette tandis qu'un sourire maléfique se formait sur son visage. Voici votre dû...

Il lui passa ensuite la mallette qu'il tenait avant de repartir là où il était venu, le document sous le bras ; laissant ainsi l'autre homme, seul avec la mallette.

Ce dernier s'adossa contre un mur dans l'ombre, en poussant des gémissements. Quelque chose n'allait pas ; il souffrait. Il se laissa alors glisser sur le sol avant d'ouvrir l'objet mystérieux. Il resta en admiration devant la boite métallique, comme s'il attendait ce moment depuis longtemps, puis envoya valser tout un tas de papier – sûrement inutiles – et s'empara d'une étrange fiole dont il but d'une traite l'étrange contenu rougeâtre. Malgré les nombreuses grimaces qui ont animé son visage les instants qui ont suivis, il s'en est remis et paraissait maintenant apaisé voire un peu plus fort.

Il se releva, pris son chapeau posé sur une table et sorti dehors ; laissant derrière-lui la mallette et les papiers éparpillés par terre.

Quelques instants plus tard, on arrivait à peine à distinguer sa silhouette qui marchait le long d'un trottoir dans la nuit noire. Toutes les maisons étaient inanimées et baignaient dans le noir. Il n'y avait aucune voiture, seuls ses pas résonnaient sur les pavés.

Soudainement, au beau milieu de la rue déserte, le vieille homme perdit l'équilibre et s'accouda alors au lampadaire le plus proche. La lumière pâle de celui-ci éclairait ainsi sa figure blafarde et pleine de douleur.

Un groupe d'enfants arriva de l'autre côté de la rue mais ces derniers s'enfuirent aussitôt qu'ils le virent ; comme effrayés par un monstre qui se redressait à présent.

Il reprit sa marche dans la pénombre pendant plusieurs minutes avant de rentrer dans une des maisons de la rue, sans jeter un seul regard derrière lui.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant