Vengeance

Chapitre 23: Léa

Je me réveillais très doucement sur le sol humide, bercée par le tic-tac d'une horloge. J'ouvris lentement mes yeux et vis que je me trouvais dans une pièce fermée. Des bruits de l'extérieur me parvenaient très indistinctement. Je ne pouvais cependant pas voir ce qui se passait car il n'y avait pas de fenêtre dans la porte métallique qui était d'ailleurs verrouillée. Que pouvais-je donc faire ? Je décidais de coller mon oreille contre la porte afin d'écouter ce qui se tramait... J'entendis aussitôt des bruits de pas qui se rapprochaient de moi.

Je m'éloignais alors le plus rapidement possible de la porte afin de ne pas me faire prendre. Tous mes sens en alerte, je ne savais pas quoi faire ni où aller. J'ai subitement eu le réflexe de m'allonger par terre et de faire comme si je dormais encore. Une seconde à peine plus tard, la porte s'ouvrit. « C'était mois une » ai-je alors pensé.

J'entre-ouvris mes yeux afin de voir ce qu'il se passait : il y avait un jeune homme d'une vingtaine d'années, assez bronzé et costaud qui était accompagné d'un vieux à la moustache blanche. Ils entreprirent une discussion – ou continuèrent celle déjà commencée :

— Pourquoi n'est-elle pas encore réveillée ?

— Je... je ne sais pas, répondit le garçon. Le choc a peut-être été trop fort...

— Bon... dès qu'elle est réveillée tu me l'amène, il faut lui apprendre à elle et à ses amis les bonnes manières.

— Ca marche monsieur, je vais attendre ici...

L'autre personne sourit avant de sortir de la pièce. Je me demandais ce qu'il fallait que je fasse. Je pouvais sauter sur le garçon, mon bourreau, et faire en sorte qu'il me laisse sortir ; ou encore courir directement vers la porte malgré le fait qu'il me suive pour me chasser. Tous ces scénarios défilaient dans ma tête jusqu'au moment où le jeune homme prit la parole :

— Léa... Tu peux te lever ; je sais que tu es réveillée...

J'ouvris directement mes yeux, abasourdie par la révélation qu'il venait de me faire. Comment savait-il que je ne dormais pas ? Et puis comment était-il au courant de mon nom ?

— Je...

— Ne t'en fais pas, c'est juste que tu devrais déjà être réveillée depuis un bon bout de temps vu le coup que je t'ai fait.

Le ton que donnait le garçon me fit sourire mais je repris un air offensif, toujours énervée de ne pas savoir ce qu'il se passait.

— Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

— Hé ! du calme, reprit-il en se levant de la chaise sur laquelle il s'était assis. Ne fais pas trop de bruit sinon on va se faire prendre.

Il s'approcha de moi et reprit :

— Je fais semblant de faire partit de l'organisation et je dois te tenir prisonnière. Je n'ai cependant pas envie de vous laisser vous faire tuer par ces minables. Je te demande alors juste une seule chose : tu me suis et tu pars quand je te le dis.

— Mais... quelle organisation ?

— Chut ! Suis-moi juste.

Toujours dans l'ignorance, je décidai de suivre l'homme qui paraissait sincère. On sortit de la pièce et on enjamba un long couloir. J'étais sûre d'encore être dans les sous-sols de l'école juive ; je reconnaissais en effet les murs, le sol, les lampes...

— C'est par là ! Me lança-t-il en montrant du doigt un autre couloir, non-éclairé cette fois-ci. Il faut que tu ailles toujours à droite. Tu verras ce sont de longs souterrains, ça prend un certain temps ; dès que tu seras à la surface tu réapparaîtras près du centre-ville...