Chapitre 24: Antoine

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Pendant que je prenais mon petit déjeuner, suite à la nuit épouvantable que je venais de passer, je reçu un message de Léa : « préparez-vous, on va dans la forêt quand je passe vous chercher. » Pourquoi voulait-elle continuer ? Tout s'agitait autour de nous ; rien ne s'améliorait, au contraire...

Mon frère arriva derrière moi déjà prêt alors que je ne lui avais rien dit...

— Alors ? Tu te prépares ?

— Comment tu sais ?

— J'ai juste fais marcher mon cerveau ; c'était évident qu'on irait dans la forêt parce que la carte nous l'a indiqué et... on part à l'aventure tous les jours maintenant...

Il me touchait profondément, je sentais dans sa voix de la crainte vis-à-vis de notre recherche. Mais l'on ne pouvait pas s'arrêter ici ; on en savait beaucoup plus aujourd'hui et on était à deux doigts de tout découvrir, ainsi que de retrouver Yuki. Je suis donc parti me préparer, passant au lavabo et me mouillant le visage afin de m'assurer que je ne rêvais pas. Je suis repassé dans ma chambre pour prendre la carte avant de redescendre les escaliers et d'enfiler mes chaussures.

Léa était déjà chez nous et discutait avec mon frère qui devait lui avoir ouvert la porte. Elle a souri quand elle m'a vue puis mon frère m'a interpellé :

— N'est-ce pas Antoine ? Comment c'était chaud hier soir !

— Ouais, répondis-je en m'approchant du duo.

— Mais on s'en est sortis !

— Théo m'a tout raconté...

Je ramassais ma veste posée sur le canapé et vis que mes parents y avaient laissé un message : « Il faut que l'on parle. Maman et papa. » Qu'est-ce qu'ils avaient bien à nous dire ? On était rentrés tard hier mais c'était les vacances, ils ne nous avaient rien dis... Qu'est-ce qu'on avait fait de mal ? Avaient-ils découverts des choses qui concernaient notre enquête ? Je fis en sorte que Théo et Léa ne le voient pas pour éviter de les angoisser davantage.

— La forêt n'est pas très proche, remarqua Léa. Vous avez des vélos pour y aller ?

— Oui, répondit Théo. Ils sont dans notre garage...

— Très bien alors, je vais chercher le mien. On se retrouve devant chez moi.

J'ai raccompagné Léa jusqu'à la porte puis, mon frère et moi sommes partis chercher nos deux vélos dans le garage. Nous avons ensuite rejoint Léa comme prévu et l'avons suivi le long du trajet.

On se rapprochait petit à petit de l'épaisseur des arbres, qui se trouvaient derrière de petites maisons récentes. Nous nous sommes ensuite approchés de l'entrée d'un petit sentier qui parcourait – apparemment – la forêt, où nous avons attaché nos vélos sur de vieilles barrières rouillées. La forêt était dense et l'épais feuillage des arbres rendait l'atmosphère sombre et écrasante.

Nous avons commencé à marcher le long du chemin à la recherche d'indices mais on se rendit vite compte de notre inefficacité.

— Qu'est-ce qu'on cherche au juste ? demanda Théo.

— C'est exactement ce que je me demande...

— Si la carte nous mène ici, c'est qu'on doit trouver quelque chose non ?

— Sauf si l'on s'est trompé...

— Regardez ! Nous indiqua Léa en montrant du doigt un gros arbre.

Sur le coup, mon frère et moi nous sommes regardés. L'arbre que nous montrait Léa n'avait rien de particulier, il ressemblait à un gros chêne ; enfin... lorsqu'on s'en est approchés, j'aperçu qu'il y avait un triangle barré qui était gravé dans l'écorce.

— Tu sais ce que c'est ? demanda Théo à Léa.

— Je ne sais pas ce que ça signifie, reprit alors Léa en touchant le tronc. Mais je l'ai déjà vue

quelque part...

Cela me rassura : on était bien là où il fallait, mais ça voulait aussi dire qu'il pouvait encore nous arriver des mésaventures.

— Il faut se séparer, affirma Léa. On sera plus efficace...

— Ok, on part alors chacun d'un côté ? Ai-je supposé.

— Non, je préfère que tu viennes avec moi.

Même si cette décision me surpris – quoi que personne n'avait envie de partir seul ; j'étais assez content que Léa veuille qu'on soit ensemble, alors bien sûr que je n'ai pas refusé ! J'ai quand même prévenu mon frère de ne pas trop s'éloigner et de crier s'il venait à rencontrer un problème...

Suite à notre séparation, nous prîmes deux directions différentes ; tandis que mon frère continuait sur le sentier, Léa et moi nous sommes éloignés de celui-ci. C'était assez effrayant d'imaginer de se perdre et de ne jamais retrouver notre chemin mais on continua. J'avançais aux côtés de Léa, la tête plongée dans mes pensées jusqu'au moment où j'en fus tiré par le bruit de ce qui devait être un animal sauvage. Lorsque je regardais vers la cime des arbres, j'apercevais quelques rayons de lumière traversant l'indomptable chevelure verte des arbres. Cela me fit du bien mais cette admiration devait me rendre ridicule car Léa se mit à rire :

— Alors, on flâne en forêt ?

— ...

Tandis qu'on rigolait, Léa s'est bloquée en fixant quelque chose derrière moi. Lorsque je me suis retourné, j'ai remarqué qu'il s'agissait d'une écharpe rouge accrochée à une branche basse d'un arbre. On s'est alors approchés du tissu. Il y avait deux initiales brodées dessus : L.D. Alors que j'allais m'emparé de l'objet trouvé, Léa hurla :

— Antoine ! Non !

Je ne comprenais pas ; elle se mit à courir au travers la nature dense, au milieu de l'épaisseur des arbres. Je l'ai alors rattrapé et, alors que Léa ralentissait la cadence après avoir parcourus plusieurs dizaines de mètres, elle s'est pris le pied dans une racine. Je ne sais pas comment j'ai fait mon compte mais elle est ensuite tombée dans mes bras.

— Merci, me chuchota-t-elle. Son souffle si proche de mon visage me fit frissonner.

C'est à ce moment que je m'aperçus que je tenais toujours Léa dans mes bras. Je l'ai donc lâchée sans la prévenir et elle est tombée par terre. Alors que je voulais m'éparpillais en excuses, j'entendis quelqu'un rire derrière moi. C'était mon frère :

— Qu'est-ce que vous faites tous les deux ?

— Il se trouve que ton frère s'amuse à me jeter parmi les feuilles...

Léa se releva d'un ton sévère ; je crus vraiment qu'elle m'en voulait jusqu'à ce qu'elle se mette à rire. Théo se rapprocha de nous...

— Pourquoi je vous ai entendu crier ? Il y a eu un problème ?

— Moi non mais...

— Si, me coupa Léa. Il y avait quelqu'un derrière l'arbre qui te regardait, Antoine. Au moment où tu t'apprêtais à prendre l'écharpe.

— Attendez... quelle écharpe ?

— On a trouvé une écharpe avec des initiales dessus ; comme si quelqu'un l'avait laissé...

Pris par le doute et par la fatigue, nous nous sommes tous les trois assis sur un tronc renversé sur le sol. C'est alors que je sentis quelque chose sur mon épaule.

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