Chapitre 35: Léa

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Il était 9 heures lorsque je me suis réveillée. J'ai tout de suite su que quelque chose n'allait pas : j'étais étalée sur le parquet au milieu de ma chambre. Comment étais-je arrivée là ? Il m'arrivait de bouger dans mon sommeil mais là... Qu'est-ce qui s'était passé ?

D'un coup tout me revint en mémoire, cet homme je l'avais vu mais... ce n'était pas possible. Etait-ce un rêve ou la réalité ? Toutes ces questions me trottaient dans la tête, me rendant nerveuse dès mon réveil. Il fallait absolument que je prévienne les autres. Et si je passais vraiment pour une folle ? Et si tout cela n'était que dans ma tête ? Je décidais finalement de descendre et de prendre mon petit déjeuné sans réfléchir davantage.

Après avoir englouti mes tartines et bu mon bol de lait, j'aperçus un mot sur un bout de papier posé à côté de moi. Je saisis ce message, c'était de la part de ma mère. Au moment où je commençais à lire le mot, les caractères se mirent à bouger. Certaines lettres prenaient la place d'autres. Les mots changeaient de sens ; le message était nouveau. Il n'y avait plus aucune trace de ce qu'avait écrit ma mère...

Si tu veux revoir ton Clébard, dirige plutôt ton regard vers les choses intéressantes. A rien ne sert de s'attacher à un être dont l'existence est compromise par l'histoire, ni à ceux qui peuvent détruire celle-ci. L'être est cruel, l'ignorer l'est d'autant plus.

Ah non ! Là ça en était trop ! Traiter Yuki de clébard... J'allais vraiment m'énerver quand quelqu'un frappa à la porte. Je sentais ma tension monter, qui pouvait bien me déranger à cette heure-ci ? C'est alors que j'entendis une voix qui m'était familière provenant de l'extérieur.

— Léa ! C'est moi ! Il s'est passé quelque chose de bizarre !

Je reconnue la voix d'Antoine. Je lui ai dit d'attendre deux minutes et, prise au dépourvu, je me suis hâtée de m'habiller. Lorsque j'ai ouvert la porte, j'aperçue Antoine adossé au mur, les cheveux noirs en bataille – un peu plus que d'habitude.

— Salut ! me lança-t-il.

— Salut, lui répondis-je en essayant de paraître apaisée.

— Tu vas bien ? tu fais une tête bizarre...

— Euh... Disons que les choses sont de plus en plus étranges en ce moment...

— Qu'est-ce qui s'est passé ? me demanda-t-il, inquiet.

Je lui ai alors raconté toute mon histoire en omettant quelques détails, il avait vraiment l'air de me croire et j'avais de moins en moins l'impression d'avoir rêvé. J'allais ensuite lui proposer d'entrer quand j'aperçue mon téléphone portable dans la poche de son jean.

— Comment tu as eu ça ?

— Justement, il faut que tu viennes voir : il s'est encore passé quelque chose d'étrange dans le

grenier.

— Encore ?

— Oui... c'est vraiment intriguant, suis moi...

Je sortis, claqua la porte et me mis à le suivre en me demandant comment mon téléphone avait bien pu se retrouver en sa possession. Je l'avais encore hier soir dans ma chambre ! Tout était fermé, personne ne pouvait entrer et pourtant il l'avait bien fallu... à moins que... je préférais ne pas y penser.

Il faisait humide dehors, Antoine marchais devant moi. Je me sentais toujours aussi petite derrière lui. Arrivés sur le palier de leur maison, il me laissa passer devant lui. En entrant dans la maison, je vis Théo dans une pièce à côté pianotant sur le clavier de son PC.

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