Vengeance

Chapitre 14: Léa

Antoine était devenu farouche quand ma mère avait parlé de Jim hier. J'étais partie ce matin avec lui pour le voir une dernière fois avant son départ ; ça me pinçait le cœur d'y assister, surtout que l'on se connaissait depuis toujours, il était comme un frère pour moi.

— Bon allez, me disait-il. Tu trouveras quelqu'un d'autre et puis on s'appelle OK ?

— Ouais, ne t'en fais pas...

Je n'arrivais pas à retenir mes larmes. On dit toujours que lorsqu'une porte se ferme une autre s'ouvre ; Jim partait, Théo et Antoine étaient arrivés. Mais pour combien de temps ? Certes, j'avais d'autres personnes sur qui compter mais c'était différent... Enfin, tout était fini et je ne comptais pas raconter tout ça à mes deux nouveaux amis.

Jim était parti et je les attendais justement dans la bibliothèque, assise au fond d'un fauteuil en bouquinant un petit roman que j'avais trouvé. Un garçon du même âge que moi mais assez petit me surprit : il s'était glissé devant moi quand j'avais les yeux plongés dans mon livre. Lorsque je l'aperçue, il souriait bêtement. « Salut ! me lança-t-il. Tu... tu t'appelles comment ? » Je ne voulais pas être méchante avec lui mais il m'énervait déjà ; « En quoi ça t'intéresses? » Lui ai-je alors répondue sèchement. À cet instant, son sourire changea de forme, ses yeux verts profonds derrière ses lunettes rondes à la Harry Potter me donnaient pitié de lui. Je me suis alors empressée de m'excuser et le climat s'est ensuite apaisé.

Je vis à l'entrée de la bibliothèque qu'Antoine et Théo venaient d'arriver. Je m'excusai une fois de plus auprès garçon et rejoignis les nouveaux venus. « Alors tu nous présente ton petit ami ? » Balança Théo en regardant le gars qui m'avait accosté. Ils se sont tous les deux mis à rire, je vis que le risible était gêné et j'ai donc lancé un regard noir à Antoine qui s'est directement arrêté en donnant un coup de coude à son frère.

— Il n'est pas plus grand que toi ! Ai-je rétorqué à Théo avant de les inviter à me suivre. On y

va ?

— On te suit, me répondit Antoine un peu gêné.

On s'est alors dirigés vers la pièce où nous étions l'autre fois, là où il y avait plein de documents locaux.

— Vous pensez qu'on peut trouver quelque chose ici ? Demanda Théo.

— Je ne sais pas mais...

Je fus interrompu par un bruit strident qui venait de la pièce d'à côté. « Allons voir » proposa Antoine.

On entra dans cette pièce assez différente des autres ; le plafond était haut et les étagères, identiques à celles de la menuiserie, montaient jusqu'à lui. Elles étaient remplies de gros livres aux couvertures déteintes.

Il y avait un ouvrier à croupis sur le sol qui réparait les plinthes, c'était lui qui produisait tout ce boucan avec sa perceuse. Il nous a souris quand il nous a vus. On s'approcha d'une étagère installée contre un mur au fond de la salle. Antoine se mit à tâter le bois pendant que je lisais intérieurement les titres des livres disposés devant nous.

— Regardez ! Lança le frère de Théo en montrant un trou sur une planche verticale de l'étagère.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Théo. Tu as trouvé quelque chose ?

On se rapprocha de ce qu'Antoine nous montrait. Un trou. Juste un trou.

— Qu'est-ce que tu vois ? Lui fis-je d'un ton moqueur.

— Ce n'est pas drôle ! Maugréa-t-il. Théo, passe-moi le clou qu'on a trouvé.

Théo sortit le clou de sa poche et le tendit à son frère. Antoine le prit et commença à l'enfoncer dans le trou.