Chapitre 17: Théo

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Antoine était dans sa chambre depuis dix minutes, je décidais d'y entrer afin de discuter de ce qui venait de se passer :

— Antoine ! Ai-je appelé en frappant sur la porte.

— Quoi ?

— Tu sais...

— Vas-y, entre !

Je suis donc rentré dans sa chambre et me suis assis à côté de mon cher frère, qui semblait encore soucieux pour moi...

— Alors ? Ai-je commencé. On dit merci qui ?

— De quoi tu parles ?

— Tu sais très bien...

— Je t'ai sauvé tout à l'heure ! Tu crois vraiment que je vais te dire merci ?

— Ô que oui...

— Et pourquoi donc ?

— Parce que je l'ai fait exprès !

— Je ne te crois pas ! Râla-t-il. Ce n'est pas possible ! Arrête tes sottises !

En réalité, je savais que je n'avais pas vraiment géré ce coup-là ; je m'étais senti tiré vers le fond de la piscine. Comme si quelque chose ou quelqu'un... bref. C'était une force surpuissante contre laquelle, malgré mes cours de natation, je n'avais pas pu lutter.

— Tu te fous de moi ? Continua-t-il.

Je ne voulais pas paraitre bête donc je mentais, et si cela pouvait réjouir Antoine... Je me levais, les mains derrière mon dos.

— Crois-moi ou pas...

— J'ai dû plonger !

— Mais comment elle t'a regardé !

Ça y est : je l'avais eu. Les yeux de mon frère se sont arrondis et m'ont parus plus apaisés pendant près d'une minute, jusqu'à ce qu'il sorte de sa poche la carte détrempée trouvée dans la bibliothèque :

— La carte !

— Ce n'est pas de ma faute, me suis-je exclamé face au regard d'Antoine.

Je lui ai ensuite arraché des mains le papier, désolé d'avoir inventé toute une histoire autour de ma noyade. Je l'ai déplié avec précaution et lorsque je l'ai observé, j'ai vu que de l'encre s'étalait sur le parchemin avant de former des formes géométriques. La carte était maintenant un plan qui nous conduirait sûrement à la fin de tous nos problèmes. J'ai tout de suite montré fièrement le chef-d'œuvre à Antoine qui est redevenu complètement serein.

C'était l'eau l'élément du message trouvé avec celle-ci, qui permettait de rendre la carte fonctionnelle. On y voyait à présent des flèches qui menaient à des arbres situés – si mon orientation est bonne – derrière la ville, près de notre quartier. Après avoir envoyé un message à Léa, cette dernière nous assura qu'il s'agissait de la forêt mais qu'elle ne savait pas du tout ce qu'on pouvait y trouver. On décida finalement d'attendre avant d'y aller et de se rendre le lendemain, comme prévu, dans l'école juive.

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