Nous décidâmes de retourner dans le couloir et d'arpenter quelques salles. C'était principalement des bureaux dans lesquels on ne trouva rien à part des livres de comptes. Ils étaient tous similaires avec leur style ancien et par leur état délabré. On aurait d'ailleurs pu croire que tout le bâtiment s'était arrêté de fonctionner dans le temps et avait commencé à vieillir.
Au bout du couloir se trouvait une porte face à nous d'où filtrait un rai de lumière. Après l'avoir franchie, on déboucha sur une cour pavée envahie de ronces et de verdure, qui gardait malgré tout un petit charme. Il y avait aussi des bancs en bois mais qui, eux non plus, n'avaient pas fait face au temps et qui tombaient malheureusement en ruine.
De l'autre côté de la cour, on aperçut un autre bâtiment à plusieurs étages. Nous décidâmes de nous en approcher jusqu'à ce qu'on aperçoive une robuste porte entre-ouverte. « On devrait y aller » expliquai-je à Antoine et Théo en désignant l'entrée.
Dès que j'ai voulu ouvrir davantage la porte afin d'entrer dans le bâtiment, j'eu beaucoup de mal : elle semblait peser des tonnes. « Alors ? On bloque ? » Plaisanta Antoine avant de venir m'aider.
C'est avec beaucoup de mal qu'on réussit à pousser la porte de quelques centimètres en plus. On put ainsi se glisser de l'autre côté du mur et arriver dans une sorte de grand hall qui ressemblait maintenant plus à une sorte de petite grande. En effet, sous le halo de lumière qui provenait des petites fenêtres épaisses situées de l'autre côté de la pièce et à moitié brisées, se trouvait des tas de matériaux déposés – voire jetés – sur le sol.
Il y avait une autre porte au fond de la salle, elle était plus petite que nous mais nous décidâmes quand même de l'emprunter. On n'eut aucun mal à l'ouvrir et on se mit rapidement à descendre les escaliers qui prenaient place derrière l'entrée.
On arriva dans un couloir creusé dans la roche qui, d'ailleurs, par sa couleur, ressemblait à du grès. Il y avait déjà tout un réseau d'éclairage récent installé au sol ; Antoine brancha le câble à l'entrée et, par chance, tout s'alluma. J'eu peur que les circuits ne grillent étant donné que les murs regorgeaient d'humidité mais rien ne se passa.
Quelques minutes plus tard, alors qu'on s'était un peu avancés, on découvrit une nouvelle porte. Cette dernière, encore plus petite que la précédente était peinte en noire. Elle avait l'air étrangement beaucoup plus récente que le reste de la bâtisse ; comme s'il y avait eu quelqu'un qui été venu la remplacer. Mais pourquoi ? Pourquoi changer cette pièce parmi d'autres ? Qu'est-ce qu'il y avait derrière ce panneau de bois ? Il fallait le découvrir.
Je m'avançai donc pour voir ce qu'il se cachait. A peine je me mis à pousser la porte que celle-ci se mit à grincer – cela m'a d'ailleurs surpris pour une nouvelle porte.
Je m'imaginais une petite salle sobre et assez peu remplie mais je tombai des nues lorsque je vis que ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. Je fus alors prise d'un profond malaise puis d'une soudaine nausée. Je me retournais le plus vite possible en lançant un regard effrayé à mes deux amis. En voyant ma tête, Antoine passa son visage par la porte entrebâillée et recula à son tour d'un bond après avoir claquer la porte.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Théo.
— Il... il y a...
— Une pile de squelettes avec des murs repeints de taches marron-sang, finit Antoine à ma place.
Ce dernier était devenu blanc comme un linge mais s'en remit assez rapidement. On devait tous se demander ce qu'il s'était passé derrière ces murs mais personne n'avait la réponse. Alors que j'essayais de réfléchir, Antoine me serra contre lui pour me rassurer. « Hé... calme toi ! Tout ça c'est fini... » Me souffla-t-il.
Tout en reprenant mes esprits et en essayant de me retirer – sans succès – l'image horrifique de la scène précédente que j'avais, on s'engageait dans un autre couloir. On marchait à présent d'un pas pressé, comme pour fuir ce qu'on avait vu. Soudain, le pied d'Antoine heurta un câble qui était relié aux sortes halogènes de chantier.
— Qu'est-ce qu'il fait ici en plein milieu celui-là ?
— Il va dans cette salle, annonça Théo en montrant une double porte sous laquelle passait le fameux câble.
Poussés par notre curiosité hors norme, on s'y enfonça malgré la crainte de tomber sur d'autres macchabées. Il n'en fut rien : c'était un minuscule couloir qui débouchait sur deux salles ; une de chaque côté. Je choisis d'aller dans celle de gauche pendant que les garçons se dirigeaient vers celle de droite.
Dans cette dernière, j'y trouvai parmi des tas de coffre un livre posé par terre que je ramassai donc. La couverture était en cuir et les pages jaunies. J'ouvris une page au hasard après avoir déroulé un fin lacet de cuir, et tomba sur une magnifique écriture à la plume que me je mis à lire :
« 23 juin,
Ils sont encore venus. On a entendu un coup de feu et Monsieur Bruck n'est jamais revenu... On espère qu'il reviendra ; car lorsqu'on demande de ses nouvelles, ils menacent de tous nous tuer. Je ne sais plus quoi faire. »
C'était tout ce qu'il y avait sur cette page. J'en lus d'autres comme aspirée par ces écrits jusqu'à tomber sur celle-ci :
« 02 juillet,
Tout le groupe d'Eli a été descendu, on a dû porter les cadavres dans les souterrains. Je sais qu'on va y passer si personne ne fait quelque chose mais j'ose encore espérer qu'on va survivre. »
A la suite de cette page, il n'en restait que des blanches. Après m'être imaginée comment tout cela avait fini, je relevai ma tête du cahier et me rendis compte que j'avais passé dix bonnes minutes à lire. Je décidais donc de rejoindre Antoine et Théo qui devaient s'impatienter mais dès que je sorti de la pièce et que je regardai autour de moi, je ne vis ni Antoine ni Théo.
Je décidais donc de retourner dans la pièce qu'ils avaient explorés afin de comprendre où ils avaient pu passer. Une fois dans celle-ci, je découvris une échelle au beau milieu de la salle vide qui permettait d'accéder à une trappe située dans le plafond. Je me mis à gravir les échelons mais lorsque j'arrivais sous la trappe et que j'essayai de la pousser, celle-ci resta bloquée. En effet, la planche de bois tremblait mais ne s'ouvrait pas. Je retentais donc ma chance plusieurs fois sans plus de succès. Je finissais alors par me demander si mes deux amis se trouvaient actuellement au-dessus de moi... « Antoine ! Théo ! Vous êtes là ? » Ai-je demandé en frappant le plus fort possible sur la trappe. Il n'y eu aucune réponse.
J'ai alors décidé de retourner à la surface pour voir où ils avaient bien pu déboucher s'ils étaient remontés – c'était quand même l'idée la plus probable. J'espérai en tout cas qu'ils ne leur étaient rien arrivés, qu'ils ne pouvaient simplement plus redescendre ou quelque chose comme ça... De toute manière, il n'était pas possible de les appeler étant donné nos portables n'avaient plus de batterie.
Alors que je revenais aux escaliers que nous avions empruntés pour descendre un peu plus tôt dans les souterrains, je remarquai qu'il y avait à présent un cadenas qui verrouillait la porte. « Mince ! » ai-je lancé d'un ton énervée en tirant de toutes mes forces sur l'objet. Je commençais à m'acharner contre la porte quand j'entendu soudainement un bruit qui venait de derrière moi. « Antoine ! » me suis-je exclamée pleine de joie, avant de me retourner et de voir qu'il s'agissait en réalité d'une personne en cagoule qui levait une barre en acier dans ma direction. La dernière chose dont je le souvienne est d'avoir ressenti une très vive douleur lorsqu'il asséna un coup sur mon crâne.
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Vengeance
Mystery / ThrillerAntoine et Théo, deux adolescents, viennent de déménager dans une nouvelle maison près de Bordeaux. Là, ils font la connaissance de Léa, leur nouvelle voisine qui sera dans le même lycée qu'eux. En rangeant les derniers cartons, ils découvrent d'étr...