Chapitre 34: Théo

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J'entendis des ricanements qui me poussèrent à ouvrir mes yeux. Il faisait encore nuit noir. Allongé sur mon lit, j'observais les ombres sur le mur face à moi, produites par les arbres à l'extérieur. En effet, je n'avais pas fermé les volets, sûrement que la fatigue m'avait envahie...

Je saisis mon téléphone portable pour regarder l'heure : 00h02. Au moment où je reposais l'appareil sur mon chevet, je vis sous la porte une faible lumière passer derrière celle-ci ; comme si quelqu'un se promenait dans la maison à cette heure-ci.

C'est vraiment à contre cœur que je me hissais hors de mon lit. A peine debout, je pris une lampe de poche que j'avais préalablement placé sur ma table de nuit depuis que les évènements mystérieux avaient commencé. Comme quoi, ça sert d'être prévoyant ! Je fourrai mes pieds dans mes chaussons et me suis mis à me diriger vers la porte de ma chambre.

Lorsque je posai ma main sur la poignée, je réentendis d'autres ricanements semblables à ceux de tout à l'heure. Ils paraissaient néanmoins beaucoup plus lointains, comme s'ils m'encourageaient à les suivre. J'ai vraiment hésité à ouvrir la porte par peur que quelque chose ne surgisse derrière celle-ci mais une autre chose au fond de moi me poussa à continuer. J'appuyais alors ma main sur la poignée et me glissa hors de mon antre en prenant soin d'éteindre la lampe que je tenais.

Je fis quelques pas et, après m'être assuré qu'il n'y avait personne autour de moi – du moins que je puisse voir dans l'obscurité – je rallumai le faisceau lumineux. Je me dirigeais ensuite vers la chambre de mon frère. Là, je vis qu'il dormait profondément sous sa couette, je n'ai donc pas osé le réveiller.

Je fis de même dans la chambre de mes parents jusqu'au moment où j'entendis un bruit venant du bas. Je me suis brusquement retourné et j'ai décidé d'aller voir ce qu'il se passait en prenant mes jambes à mon cou pour descendre les escaliers, toujours dans la pénombre.

Tout était redevenu silencieux.

J'entrais ainsi dans le salon, totalement plongée dans le noir lui aussi. Mon faisceau lumineux s'arrêta sur une figure pas plus grande que moi mais qui, par son regard terrifiant tourné vers moi, me fit tressaillir. C'était en vérité une statuette égyptienne que mes parents avaient ramené d'un voyage en Egypte. Je n'aimais pas trop sa présence ici habituellement mais à ce moment-là, en pleine nuit, j'avais encore plus peur qu'elle se réveille comme dans le film La Nuit au Musée que j'avais pu voir étant plus petit, et qui m'avait poussé à faire de nombreux cauchemars à chaque fois que je m'endormais. D'un coup, j'imaginais tous les objets autour de moi se mettant à bouger, mais un bruit venant de la pièce voisine cassa l'ambiance. Ça ressemblait à un objet métallique qui avait glissé ou un autre truc comme ça.

Je me mis à avancer en direction de la cuisine, toujours en éclairant devant moi à l'aide de ma lampe torche. Je n'étais pas très rassuré, j'avais peur que l'on vienne m'attraper par derrière

ou qu'un autre truc du genre arrive. Tout compte fait, je me mis à observer la pièce autour de

moi ; la lumière que je projetais reflétait dans les assiettes disposées sur l'égouttoir, mais cela ne dura pas longtemps car le faisceau s'éteignit subitement. « Mince ! » me suis-je exclamé en essayant de rallumer la lampe. Je n'y parvenais pas ; surement que les piles étaient mortes. Il ne restait à présent plus qu'un faible halo de lumière provenant d'un trou dans un des volets. Alors que j'allais quitter la cuisine pour retourner dans ma chambre, je vis une grande masse sombre devant moi qui me regardait. J'allais crier mais cette dernière appuya sur l'interrupteur situé sur sa droite, allumant ainsi le lustre suspendu au plafond. Je découvris qu'il s'agissait en réalité de mon frère ; il reteignit la lumière comme pour passer inaperçu et s'approcha de moi avec la lampe de son téléphone allumée dans sa main.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Lui ai-je demandé furieusement.

— Comme toi visiblement ; j'ai entendu des rires et...

— Mais tu étais dans ton lit il y a même pas deux minutes !

— C'est impossible puisque j'étais déjà ici !

— C'était qui alors ?

— Je préfère ne pas le savoir... me répondit-il en détournant son regard.

— Mais alors, qu'est-ce qu'on fait ?

Il se tourna vers les escaliers puis m'annonça :

— Il faut aller voir ce qu'il se passe en haut ; il y a quelque chose de pas normal.

Sur ces mots, je lui pris la main ; content qu'il soit là et en parti rassuré. Il ne semblait pas dérangé par ce geste mais plutôt enthousiaste lui aussi, que l'on soit à deux face au mystère qui envahissait de nouveau notre maison.

On se mit à avancer.

— N'ai pas peur, je suis là...

A chaque pas posé sur les marches de l'escalier, je sentais mon cœur battre de plus en plus vite. Mon frère, plus grand, passa sa tête en premier au-delà de l'étage supérieur. Il y balaya d'un geste toute la surface de sa lampe, avant de recentrer son visage maintenant choqué – comme paralysé – sur moi. « Il faut que tu voies ça » me chuchota-t-il.

C'est ainsi qu'il me prit d'un coup par l'épaule avant de m'entrainer voir ce qu'il se passait : le grenier était de nouveau ouvert, comme si quelqu'un – autre qu'Antoine et nos parents – en ce moment même, venait de l'ouvrir.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant