Vengeance

Chapitre 16: Antoine

Après notre dure journée, nous sommes rentrés chez nous, encore secoués par ce que l'on venait de vivre à l'hôpital. Rien n'avait été compréhensible et une fois de plus, on se demandait vraiment si l'on avançait dans le droit chemin. Allions-nous retrouver Yuki et mettre fin au mystère qui nous poursuivait ? Pour le moment, nous étions loin d'y arriver.

Mon frère et moi sommes retournés chez nous pour déposer nos sacs, puis on s'est rendus dans le jardin de Léa qui nous avait invités. Elle voulait que l'on discute un peu plus de la situation et que l'on se détende un peu autour de sa piscine – pas mal en effet !

On arriva dans le jardin voisin, Léa nous rejoignit, trois verres remplis de glaçons sur un plateau :

— Sirop à la menthe pour tout le monde !

— Super ! s'exclama Théo.

Tandis qu'elle déposait le plateau sur une petite table située sous un parasol, je l'aidais à refermer la baie vitrée de sa maison. Léa et moi nous sommes ensuite assis sur deux transats pendant que Théo se préparait à plonger.

— Vous avez faim ? Nous demanda Léa.

— Non ça va merci...

Je fis de suite interrompu par un gros « Plouf ! » qui nous éclaboussa au passage.

— T'a un frère en pleine forme, me fit remarquer Léa en rigolant à pleins poumons.

Ce dernier, en maillot de bain, s'était installé sur une bouée gonflable et flottait à présent sur l'eau ; paisiblement. Il n'y avait personne d'autre et l'on pouvait discuter tranquillement sous le soleil encore haut dans le ciel.

— Quelle journée ! Ai-je poussé.

— Comme tu dis ! Je suis fatiguée...

— Moi aussi... mais au moins nous avançons.

— Oui c'est vrai, accepta Léa. Mais nous ne savons même pas ce que nous cherchons !

— C'est assez étrange... tu crois qu'on fait bien de s'aventurer dans tout ça ?

— Est-ce que ça serait bien de laisser la personne qui a kidnappé mon chien ?

— De toute manière on ne peut rien faire d'autre ; c'est comme si on nous manipulait...

Je vis, derrière mes lunettes de soleil, que Léa réfléchissait. On ne savait plus où aller, les indices nous manquaient, à moins que...

— L'école juive dont parlaient les documents à la menuiserie... on devrait aller y jeter un œil !

— Tu crois qu'on y trouvera quelque chose ?

— Personne ne peut en être sûr mais, comme depuis le début, on doit chercher pour comprendre.

Sur mes derniers mots, je détournais mon regard vers mon frère, bizarrement devenu calme, mais il n'était plus sur la bouée. Nous avons paniqué avec Léa, quand on a vu des bulles sortir de l'eau ; Théo savait pourtant nager mais ses bras qui s'agitaient montraient que quelque chose n'allait pas. J'ai jeté mes lunettes de soleil sur le transat en me levant puis j'ai enlevé mon t-shirt à la hâte – ouais ouais, comme dans les films ! Je me suis précipité vers la piscine puis j'ai plongé au secours de mon frère.

J'ai aperçu Théo dans la profondeur du bassin. Je l'ai, sans tarder, attrapé par son bras et je nous ai remonté le plus rapidement possible à la surface. Je l'ai ensuite, avec l'aide de Léa toute paniquée, posé sur le rebord de la piscine. Je me suis, à mon tour, hissé hors de la piscine, les cheveux dans les yeux, et me suis mis à secouer Théo qui toussotait en crachant de l'eau.

— Théo ! Ne fais pas l'idiot ! Reste avec nous !

Léa devait s'inquiéter de l'intensité avec laquelle j'agitais mon frère mais on s'en remit tous les trois quelques instants plus tard, lorsque Théo rouvrit ses yeux. J'étais soulagé car, même si parfois c'était la personne la plus embêtante qu'il puisse exister au monde, c'était tout de même mon frère et je ne pouvais m'en séparer.

Comme nous étions complètement trempés, Léa est ensuite partie chercher deux serviettes ; puis elle est revenue...

— Tu nous as fait peur, remarqua Léa à mon frère en lui passant une serviette.

— Ouais, dit-il presque remit de ses émotions. Désolé...

Une question devait trotter dans nos trois têtes mais personnes n'a voulu la poser. On savait qu'il s'agissait sûrement d'un événement de la suite logique de tout ce qui nous arrivait. Théo et moi avons décidé de rentrer chez nous pour attendre nos parents qui devaient arriver. J'ai donc ramassé mon t-shirt et mes lunettes ; puis, après avoir quitté Léa, nous nous sommes dirigés vers notre maison. Peut-être pas au bout de nos surprises...