On avait tous les trois prit le bus une nouvelle fois mais cette fois-ci pour aller au plein cœur de Bordeaux. On se rendait au Musée d'Aquitaine où quelqu'un nous avait conviés. Ce n'était pas prudent de notre part d'y aller mais il le fallait pour continuer dans notre enquête. Le bus nous déposa alors juste devant le musée, sur une place prévue à cet effet. Théo sortit de son sac les trois tickets qu'on avait reçu avec le courrier.
— Tenez, on devrait pouvoir passer tranquillement avec ça...
— Vous pensez qu'il faut vraiment y aller ? demanda Antoine.
— Je ne sais pas, ai-je franchement répondu. De toutes manières, il doit y avoir du monde et s'il devait nous arriver quelque chose...
— Impossible, fit Théo avant de partir en direction du grand bâtiment blanc sablé.
Ses colonnes qui partaient du premier étage semblaient porter le poids du ciel ; tout comme les figures sculptées sur la façade, partageant leur histoire, séparatrice, au-dessous du drapeau tricolore.
On gravit les quelques marches puis on poussa la porte centrale du musée. Notre trio pénétrait à présent dans l'immense hall, au milieu de colonnades. Il y avait déjà une petite queue de personnes à l'intérieur, devant un guichet, mais on s'en éloignait pour rejoindre une entrée sur la droite tandis que l'on possédait déjà des tickets.
— Bonjour, nous salua une dame. Vous avez vos billets d'entrée ?
— Oui, répondit Théo en lui passant son ticket.
— Très bien, bonne visite.
On ne savait pas vraiment où aller et on décida finalement de suivre le parcourt. Nous nous lançâmes alors dans une longue visite – ce qui ne me dérangeait pas, contrairement à mes deux amis, puisque j'aime les musées... – à travers les salles retraçant l'histoire de la région.
On traversait les différentes expositions ; de la préhistoire à l'époque gallo-romaine, du XVIIIe siècle au XIXe siècle. On entrait maintenant, après un peu plus d'une heure, dans la salle du XXe siècle où étaient présentées les deux Grandes Guerres. Tandis que l'on observait les différentes vitrines, je vis une femme qui me regardait droit dans les yeux. Elle me disait quelqu'un mais ça me semblait tellement loin...
— Regardez, ai-je glissé discrètement à mes deux voisins en fixant ma cible.
— Mais, commença Théo. C'est la prof d'histoire qu'on a croisé l'autre fois...
Elle s'approcha de nous.
— Charlotte ? demanda mon frère à la professeure. C'est ça ?
— Oui c'est bien cela, répondit-elle le ton grave. Vous pouvez me suivre s'il vous plaît ?
Sans réfléchir davantage, on s'est mis à la suivre.
— C'est vous qui nous avez invité ici ? ai-je demandé. Je me trompe ?
— Non, il fallait que je vous parle...
Elle nous ouvrit une porte et nous entraina dans une espèce de réserve dans laquelle étaient disposées de nombreuse caisses en bois empilées les unes sur les autres, débordantes de boules en polystyrène. L'éclairage était faible et produisait des ombres sur nos visages. Charlotte ferma à double tours la porte, ce qui laissa échapper un gros claquement.
— Plus moyen de sortir, lâcha-t-elle. Maintenant vous allez tout me dire...
J'eus mauvais pressentiment à cet instant ; on s'était trompés sur son identité. Sa gentillesse nous avait induits en erreur. Qu'est-ce qu'elle allait faire de nous ; Antoine, Théo et moi ? On n'aurait jamais dû venir ; notre enquête nous menait que dans de mauvaises situations, tel un piège tendu à nous trois. Mais pourquoi ?
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Vengeance
Mystery / ThrillerAntoine et Théo, deux adolescents, viennent de déménager dans une nouvelle maison près de Bordeaux. Là, ils font la connaissance de Léa, leur nouvelle voisine qui sera dans le même lycée qu'eux. En rangeant les derniers cartons, ils découvrent d'étr...