Chapitre 15: Théo

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Encore une fois, on allait s'embarquer je ne sais où, mais bon... Tout ce qu'on découvrait ne voulait rien dire, il m'arrivait parfois même de m'interroger sur ce qui se passait réellement et de me demander finalement si toute cette histoire était réelle.

On venait d'emménager quelques jours plus tôt, fait la connaissance de la voisine ; et puis juste après comme par hasard, quand on découvre qu'on a un grenier avec des dossiers de phénomènes étranges, le chien Yuki de Léa disparait en laissant ses traces chez nous ! Les esprits tout ça, ce n'est pas trop mon truc mais là... croyez-moi, je ne savais plus trop quoi penser... Ce matin on avait de nouveau découvert un bout de papier en enfonçant juste un clou dans une étagère. Qu'est-ce qu'on allait découvrir à présent ? Une infirmière volante qui délivre les médicaments en jetant des boules de feu ?

On avait tous les trois pris le bus pour aller aux abords de Bordeaux, où se trouvait un hôpital psychiatrique, selon Léa, assez réputé. Antoine avait fait croire à nos parents qu'on allait aller au cinéma, en même temps on n'allait pas leur dire qu'on allait chercher un chien dans un hôpital psychiatrique ; ils nous auraient pris pour des malades mentaux justement. Une fois que le bus nous ait déposés, on prit la direction du bâtiment médical.

Le bâtiment semblait neuf, de ce fait, je me demandais s'il regorgeait d'histoires. L'immense bâtisse se détachait de tout le reste des petites maisons. Le parking était à moitié remplit ; des patients accompagnés d'infirmiers s'y promenaient. Au moment d'entrer Léa nous arrêta subitement :

— Vous pensez qu'on peut entrer ?

— C'est vrai qu'on n'y avait pas pensé, fit mon frère.

— Il n'y a rien de noté : on entre et s'il faut, on sort.

On est alors entrés dans l'hôpital. Il y avait peu de monde dans le hall, trois secrétaires nous regardaient bizarrement derrière leur écran et les quelques personnes levaient leur regard vers nous. On a néanmoins continué d'avancer en ignorant tous ces gens et nous nous sommes engagés dans un couloir sombre.

Je crois que personne ne savais où il fallait aller. Visiblement, il n'y avait pas de chambres au rez-de-chaussée, j'ai donc proposé de prendre l'ascenseur mais Léa et Antoine m'ont ignoré. On s'engagea dans une nouvelle branche de l'hôpital en passant une porte coupe-feu, et

voyant que rien ne s'y trouvait, nous nous résolûmes à emprunter un escalier vers l'étage supérieur.

Alors que l'on commençait à gravir les marches, les alarmes incendies se sont mises à retentir. Paniqués, on se hâta de rebrousser chemin mais on fit stoppés dans notre élan lorsque l'on vit que la porte coupe-feu était verrouillée. De la fumée voilait les hublots, on ne voyait pas ce qu'il se passait derrière. On entendait les gens crier à l'extérieur mais personne ne passait où nous étions.

On se lança tous un regard bref avant de nous élancer dans les escaliers à toute allure. Une fois arrivés sur le palier du premier étage, après une légère hésitation, Antoine me pris ainsi que Léa par la main et nous entraina vers une autre porte non verrouillée. On s'enfonça alors dans la fumée, vers l'inconnu, ne sachant toujours pas où aller. Immédiatement, la fumée se dissipa, comme aspirée, laissant encore quelques particules derrière nous.

Tout le décor avait changé : la peinture des murs, qui était passée du blanc à l'orange saumon, s'écarquillait. Le sol comptait de nombreuses bosses et l'éclairage jaunit était peu présent : il faisait sombre. Tout au long du couloir, il y avait désormais des portes avec des numéros sur chacune. On s'avança et devant la porte où était inscrit le numéro 354 je m'arrêtai brusquement.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant