Chapitre 39: Antoine

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Sur le chemin du retour, j'essayais en vain de m'imaginer le personnage mystérieux que Léa tentais de me décrire. C'était assez bizarre, quelqu'un devait nous surveiller : il apparaissait d'un côté puis de l'autre. Léa semblait être la seule à le voir mais pourquoi ? Et puis comment tout cela avait commencé ? Etait-ce lié à notre quête ?

Au bout d'un moment, Léa me tira de mes pensées.

— Tu penses à quoi ?

— Euh... à un peu de tout. Tu ne trouves pas bizarre ce qui se passe en ce moment ?

— Un peu oui, disons que je commence à m'y habituer ; mais... franchement, je suis contente de partager tout ça avec vous deux. avoua-t-elle.

— T'es sérieuse ? ai-je demandé un peu gêné.

— Oui, pourquoi ?

— Juste comme ça ; moi aussi je suis content que tu sois là...

Nous nous sommes regardés et on a souri.

Nous avons ensuite repris notre chemin en restant silencieux ; je savais cependant au fond de moi, qu'on était en train de repenser à ce qu'on venait de se dire honnêtement.

Je me sentais bien avec Léa, je voulais qu'elle le sache mais je ne trouvais pas le bon moment pour lui dire. Qu'est-ce qu'elle pourrait penser de ma déclaration si, pour elle, je n'étais qu'un simple voisin ? C'est à cette question sans réponse que je songeais le reste du trajet...

En arrivant devant nos maisons, je lui proposai de rester avec moi et de regarder un film. Elle accepta avec enthousiasme à condition de prévenir ses parents :

— Bon j'y vais, je reviens tout de suite...

— OK, je vais t'attendre chez moi.

Je me suis alors dépêché de rentrer chez moi, j'ai retiré ma veste et me suis convié à préparer le large choix de films lorsqu'on sonna à la porte. Mes parents n'étaient pas là, on allait pouvoir être tranquilles, prolonger ce moment hors du danger ensemble...

Je m'empressai d'aller ouvrir et invita Léa à entrer. Tout se passait bien jusqu'à ce que mon imbécile de frère décida de rentrer en scène.

— Salut vous deux ! lança Théo.

— Tu ne dors pas encore toi ?

— Coucou toi, repris Léa en m'ignorant. Tu vas bien ? Puisque tu es avec nous, tu peux rester pour le film...

Je jetai un regard noir à mon frère qui me répondit par un sourire qui voulais sûrement dire « Tu ne pensais pas que j'allais te laisser seul avec la voisine ». Pourquoi devait-il toujours intervenir dans ces moments-là ? Léa avait l'air ravie alors je me suis tu et je les ais entrainé devant la pile de DVD que j'avais commencé a préparé.

— Vous voulez quoi ? ai-je demandé. Il y...

— Ca ! m'a coupé Théo en prenant la boite d'un film d'horreur.

Sur le coup, on s'est regardés avec Léa et on a sûrement dû restés bloqués pendant une petite éternité pour que mon frère nous interpelle.

— Eh oh ! Allô la Terre ! Ne me dîtes pas que vous avez peur du film !

— Bon allez passe-moi ça et fait pas genre de ne pas avoir peur ; la dernière fois tu avais fini par dormir avec moi dans ma chambre parce que tu ne faisais que des cauchemars !

On a tous rit et nous nous sommes installés au fond du canapé, moi au milieu, Léa à ma gauche. Et nous nous sommes mis à regarder le film d'horreur que Théo avait choisi – ce ne fut peut-être pas le meilleur choix avec tout ce qui nous hantait ces derniers temps...

Les premières images défilaient. Je voyais la femme dans sa douche, sûrement heureuse d'avoir finie sa journée, ne se doutant de rien. La musique s'accélérait et devenait de plus en plus dramatique, aigue et accentuée ; une grande masse sombre venait de surgir de nulle part et vint poignarder cette dame par de multiples coups. Le sang coulait maintenant aux côtés de l'eau et s'écoulait avec elle.

Cette scène était dramatique ; pourquoi tout cela ? Cette femme était-elle consciente de tout cela ? Quand on s'engage quelque part, y a-t-il toujours des choses inattendues ? Qu'est-ce qui allait nous arriver maintenant ? Maurice, l'homme au fond du lit à l'hôpital psychiatrique nous avait dit que l'on ne pouvait renoncer une fois que l'on s'était engagé. Allions-nous retrouver Yuki et remettre les choses dans l'ordre ? Comment allions-nous faire ? Qu'était-ce toute cette histoire et pourquoi nous ?

Léa avait sa tête posée sur mon épaule, ses yeux s'étaient fermés. Mon frère dormait déjà, j'étais le seul à rester éveillé mais plus pour très longtemps... mes paupières s'alourdissaient, comme ma tête qui semblait maintenant peser des tonnes.

Je m'endormais.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant