Le soir venu, tandis que le soleil flottait encore dans le ciel, j'allai attendre Léa devant chez elle. Je n'eus pas trop de temps à poireauter, elle sortit de chez elle au bout d'à peine cinq minutes. Lorsqu'elle m'aperçue, son visage semblait ravit.
— Salut Antoine !
— Salut, on y va ?
— Oui, me répondit-elle. Pour une fois qu'on part quelque part sans rien risquer...
Elle referma son portillon et on se mit en route.
— J'aimerais en savoir un peu plus sur toi, me déclara Léa au bout d'un moment. Tu n'as pas des choses à raconter ?
— Je t'ais déjà tout dis, ai-je répondu assez embarrassé. Depuis qu'on est petits on déménage souvent et...
— A part ça ? Insista-t-elle en plongeant son regard dans le miens. Je ne sais pas... tu n'as pas une couleur préférée, une passion, un centre d'intérêt ?
— Si je... j'aime bien le bleu et j'ai fait à plusieurs reprises de la natation mais il n'y avait pas de club dans notre dernier village et j'ai dû arrêter...
— Il y en a un ici si tu veux... je connaissais quelqu'un qui en faisait aussi...
— OK, c'est bon à savoir...
— Ouais.
— Et toi, tu fais quoi ?
— Depuis que je suis petite je joue du piano.
— Ah ! C'est cool le piano, ai-je fais sans savoir quoi répondre.
— Oui...
On arrivait le long d'un sentier à côté d'un chemin de fer.
Au bout d'un moment, on aperçut qu'il y avait un homme assez louche de l'autre côté de la voie. Il avait un chapeau noir sur sa tête et il portait un long manteau aussi noir ; le tout le rendait sombre, seul son regard dépassait au-dessus de son col.
On ralentit un peu, il ne semblait pas nous voir. Un train approcha à toutes vitesses, après son passage entre nous, la silhouette n'était plus là. J'allai reprendre le rythme de la marche lorsque Léa m'arrêta net. Elle pointait son regard devant nous : l'homme était là, au loin, derrière un lampadaire.
— Je n'y crois pas ! S'est exclamée Léa.
— Il est vraiment bizarre, ai-je remarqué à voix haute.
— Je ne te le fais pas dire !
On continua tranquillement en essayant d'ignorer cet homme ; quand on passa devant lui, le temps fut interminable. Il marmonnait à voix basse des paroles dans sa moustache, on ne comprenait rien. Il avait vraiment l'air d'être dans un autre monde.
Léa pressa le pas, on s'éloignait alors de cette scène mystérieuse et nous nous approchâmes du centre-ville. J'aimais beaucoup cette ville, c'était calme et dynamique à la fois, on trouvait de tout dans un endroit champêtre.
On s'enfonça un peu plus dans un boulevard puis on s'engagea dans une petite rue un peu laissée à l'écart où se trouvait un fast-food.
VOUS LISEZ
Vengeance
Mystery / ThrillerAntoine et Théo, deux adolescents, viennent de déménager dans une nouvelle maison près de Bordeaux. Là, ils font la connaissance de Léa, leur nouvelle voisine qui sera dans le même lycée qu'eux. En rangeant les derniers cartons, ils découvrent d'étr...