Vengeance

Chapitre 43: Léa

On arriva face aux ruines mystérieuses. C'était de gros blocs de pierre écroulés devant nous, sur une grande étendue bordée d'arbres, identique à celle où se trouvait le manoir dans notre rêve de la nuit précédente.

— Pourquoi sommes-nous venus ? demanda Théo perplexe.

— Parce qu'on nous y a convié, répondit son frère.

— Mais il n'y a personne... ai-je glissé avant d'entendre une voix rauque derrière-nous :

— Vous dîtes ?

Nous nous retournâmes et nous retrouvâmes avec un petit homme très âgé. Il avait un chapeau noir sous lequel sa moustache déjà grise paraissait encore plus sombre. Il portait un manteau noir, tel l'homme qu'on avait déjà croisé ces derniers jours. Il s'approcha de nous en regardant les ruines.

— Enfin vous voilà ! déclara-t-il. Je vous attendais...

— Mais euh... hésita Antoine avant de reprendre pas très convaincu. Pourquoi vous nous attendiez ?

— Vous le découvrirez par vous-même, ne me posez pas trop de questions.

Le vieux nous fit signe de le suivre et nous entraina dans les décombres. Au milieu de l'amas de pierres, on aperçut un gros bloc de béton à moitié enfoncé dans la terre. Le vieux s'en approcha et fit coulisser une face qui laissa apparaitre une ouverture.

— Allez-y, nous convia-t-il.

Sans plus tarder, nous nous y faufilâmes. On descendit les quelques marches et entendîmes le bruit de notre seule issue qui se refermait derrière nous.

— Où est le vieux ? ai-je demandé.

On s'est alors mis à chercher de tous les côtés avant de nous rendre compte qu'il ne nous avait pas suivis mais qu'il nous avait tout simplement piégés.

— C'était couru d'avance, grommela Théo.

— Pas vraiment, rectifia son frère en s'avançant vers l'issue condamnée. Il avait l'air sincère.

Après maintes tentatives d'ouvrir cette foutue porte on eut fini par désespérer et nous nous résignâmes à chercher ailleurs.

Antoine sortit de sa poche son téléphone portable et alluma le flash ; une lumière vive éclairait à présent notre chemin. On avança, nos pieds sur la terre humide, dans la pénombre.

Très rapidement, un générateur sur le mur fut éclairé par le rayon de la lumière.

— Vous pensez qu'il fonctionne ? demanda Théo, son visage dans l'ombre.

— Il n'y a qu'à essayer pour le savoir, ai-je dis en m'approchant du boitier.

Le long tunnel s'illumina quelques secondes après que j'eus abaissé le levier. On reprit notre route, dans cet endroit qui ressemblait fortement à un tunnel routier abandonné ; nos pas résonnants à présent sur la pierre. De longs bruits sourds nous provenaient des entrailles de la terre, rendant l'atmosphère beaucoup plus pesante.

Au bout d'un moment, Théo ne put s'empêcher de remarquer :

— Vous n'avez pas l'impression de tourner en rond ?

Il avait raison : depuis tout à l'heure, notre chemin se répétait en boucle. Ma réflexion fut complétée par Antoine annonçant d'un air perplexe :

— Notre chemin s'enfonce sans cesse sous le sol en tournant sur lui-même.

— Le professeur Lidenbrock serait fier de nous...