Chapitre 31: Antoine

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Je fus réveillé par un cri strident venant de la chambre d'à côté. Après avoir ouvert mes yeux doucement, je me suis assis sur mon lit et me suis rappelé de l'horrible cauchemar de cette nuit, heureux que rien de tout ça ne soit réel. J'ai enfilé mon peignoir ainsi que mes chaussons et suis parti dans la chambre de mon frère.

Quand j'ai ouvert la porte, je l'ai aperçu assis en tailleur sur son lit, comme s'il réfléchissait.

— Ça va ? Pourquoi tu as crié ? Qu'est ce qui s'est passé ?

— Rien, j'ai juste fait un cauchemar... mais toi non plus ça ne va pas fort...

— J'ai aussi fait un cauchemar et tu m'as réveillé quand t'as poussé ton cri, ai-je enchainé d'un air taquin.

Il m'a invité à m'assoir à côté de lui, un peu comme rassuré.

— C'était quoi ton cauchemar ?

— C'était très bizarre : les gens nous prenaient pour des criminels, on s'est cachés dans les égouts, on a assisté à un rituel...

— ...sur la plage ?

— Comment tu le sais ?

— Je crois que j'ai fait le même rêve que toi...

— Tu es sur ?

— Oui ; la police, Léa qui danse...

— Tu as raison, on a bien fait le même rêve... c'est assez étrange non ?

— Peut-être que oui mais avec ce que l'on vit en ce moment... il n'y a plus rien d'étrange.

Puis il s'est levé et a posé sa main sur son ventre :

— En attendant, moi j'ai faim !

— Ouais tu as raison, on reparlera de tout ça plus tard avec Léa...

Nous sommes ensuite descendus pour prendre le petit déjeuner que nos parents avaient déjà

préparé, une fois de plus. Notre père semblait déjà prêt à partir, on s'était pourtant levés tôt

avec toute cette histoire...

— Bien dormis les enfants ? nous a-t-il demandé en reposant sa tasse de café.

— On a juste fait quelques cauchemars mais à part ça oui...

— Quels genres de cauchemars ? demanda notre mère, intriguée.

— Oh rien... je ne m'en souviens plus très bien.

— Et toi Antoine ?

— C'est pareil...

Mon frère et moi nous sommes regardés puis notre père a quitté la table pour partir travailler :

— Je ne devrais pas rentrer tard aujourd'hui, à ce soir...

Puis c'est notre mère qui nous a quittés :

— J'y vais aussi. Je compte sur toi, Antoine, pour veiller sur ton frère...

— Rah ! Ça va, a maugréé le concerné. Je n'ai plus cinq ans !

— A ce soir m'man ! ai-je enchainé en souriant.

Après avoir bien rempli notre ventre, nous nous sommes douchés. Pour ma part, la douche est souvent un lieu de réflexion et aujourd'hui je n'y ait fait que de repenser à mon – ou plutôt à notre – rêve. Comment avions-nous pu rêver de la même chose ? C'est comme si on avait été transportés dans un autre monde le temps d'une nuit... Mais en quoi ce cauchemar pouvait-il avoir un lien avec notre enquête ? Peut-être qu'il n'y en avait pas et qu'il était juste le résultat de tout ce que l'on vivait en ce moment. Est-ce que Léa avait, elle aussi, fait ce rêve ? Il fallait que j'aille la voir...

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