Chapitre 46: Théo

14 5 0
                                        


Pendant que mon frère et Léa commençaient à gravir l'échelle, quelqu'un me tira en arrière avant de placer sa main sur ma bouche, de manière à retenir mes hurlements. Ce fut Rosenfeld. Ce diable qui incarnait à présent la rage humaine. Il m'entraina de nouveau dans la salle où se tenait l'estrade, parmi tous les pantins issus de cadavres. Rosenfeld me jeta par terre aussi violemment que je suis devenu inconscient durant quelques instants. Juste le temps qu'il lui a fallu pour ligoter mes mains à l'aide d'une corde trouvée sur une table.

Quand j'ai retrouvé mes esprits, quelque chose avait changé mais je ne savais pas quoi. Rosenfeld remarqua alors que j'avais repris conscience et me frappa de ses pieds d'une infinité de coups. C'est alors qu'un garçon qui ressemblait étrangement à Lucas, rencontré un peu plus tôt, fit son apparition. Il était bien là, en chair et en os, juste derrière le vieux qui m'achevait. Il était entré par la porte – je crois – et s'approchait à présent de Rosenfeld, avec le même couteau que ce dernier tenait tout à l'heure en nous poursuivant. Il aurait pu le tuer car Rosenfeld ne se préoccupait que de moi, mais il heurta une boite qui s'est alors écrasée sur le sol en laissant retentir un claquement assourdissant. Tandis que le sosie de Lucas reculait, comme démuni de tous moyens, Rosenfeld me laissa agoniser et bondit sur lui. A cause de la rapidité de l'action, je ne pu m'empêcher de voir ce qu'il s'est ensuite passé : le vieux fou a arraché des mains du jeune le couteau et a transpercé ce dernier de la lame qui a alors refait surface dans son dos. Je restais tétanisé, cet assassinat était cent fois plus violent que celui de Charlotte par Lockington.

Alors que le tué s'écroulait sur le sol, il concentra son regard sur moi : il me disait une chose, il voulait que je parte, sans quoi je finirais comme lui. J'ai alors puisé mes toutes dernières forces pour me relever, sans l'aide de mes bras toujours liés, et je me suis dirigé en criant vers la porte par laquelle nous étions tous rentrés. Je passais à côté du cadavre tout frai qui suffoquait très bruyamment ; frôlant Rosenfelt toujours armé. Je poussais la porte comme je pu avant de débarquer dans un couloir, différent du tunnel que nous avions emprunté – moi, Antoine et Léa – pour venir ici. Je n'y comprenais plus rien. Comment échapper de ce lieu maléfique ? Il n'y avait pas trente-six solutions ; je décidais de suivre le couloir.

Alors que je courais au milieu de la galerie peu éclairée et dont le sol, jonché de pierres, comptait de nombreux trous, j'entendis crier loin derrière moi Rosenfeld : « Tu ne vas par t'en tirer comme ça ! ». Puis il tira deux gros coups de feu – comme ceux d'un fusil – dans ma direction ; ce qui me poussa à me jeter à plat ventre sur le sol avant de reprendre ma fuite dans des escaliers qui remontaient à la surface. Je n'étais plus dans la portée des tirs de Rosenfeld, beaucoup trop loin, et je reconnaissais l'endroit par lequel nous étions rentrés : une ouverture dans un bloc de pierre, maintenant rouverte.

A peine sorti de cet enfer, je me précipitais vers les arbres les plus proches et m'enfonçais dans la forêt. Quelque chose me surpris : il y avait une fine couche de neige, par-dessus l'herbe, qui commençait à fondre ; comme si il avait neigé récemment. Plus rien n'allait décidemment et je voulais à tout prix sortir de ce cauchemar.

Tandis que je courais le plus vite possible à travers les bois, j'entendis des aboiements derrière moi. Je me suis alors retourné et la joie s'empara de moi lorsque je vis qu'il s'agissait de Yuki, le chien de Léa qui nous avait embarqués dans toute cette aventure maintenant finie. Il sauta sur moi, tombant alors à la renverse jusqu'à ce qu'Antoine et Léa arrivent sur moi, en plein dans leur course.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant