Chapitre 19: Léa

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On s'était finalement décidés d'aller dans l'école juive dont nous avaient parlés les documents découverts. J'avais pu me lever plus tard étant donné qu'on s'était fixé un rendez-vous beaucoup plus tard que d'habitude et je ne le regrettais pas du tout !

Une fois que j'avais rejoint mes deux voisins avec qui je partageais l'aventure depuis le début, on marcha jusqu'à l'école située près des champs. Personne ne parla durant le trajet, je compris qu'on était tous assez abasourdis et un peu fatigués par l'aventure : chacun de nous était comme plongé dans une bulle qui, on espérait, allait éclater lorsque nous aurions trouvé l'issu de nos problèmes.

Une fois arrivée devant le bâtiment, on s'arrêta face à une porte en bois plutôt robuste qui semblait être l'entrée principale. Elle paraissait scellée et elle était recouverte d'une grille afin que personne ne puisse pénétrer dans l'enceinte de l'école.

— Zut ! Qu'allons-nous faire ? demanda Théo en s'acharnant contre la grille métallique toue rouillée.

— Du calme ! lui répondit son frère en l'écartant de la porte. Il y a sûrement un autre moyen de rentrer ! C'est une école après tout...

— Tu as sûrement raison...

Ils se sont ensuite tous les deux tournés vers moi comme s'ils s'attendaient à ce que je sache par où rentrer – je trouvais ça assez drôle au fond de moi mais je savais que c'était sérieux donc je me suis abstenue.

— Cette école est abandonnée ; il n'y a plus personne. Toutes les entrées doivent être bloquées. On ferait mieux de trouver un autre moyen...

On s'est donc éloigné de la porte pour faire le tour du bâtiment mais, malheureusement, les portes étaient toutes bloquées comme la première et toutes les fenêtres étaient aussi condamnées. Il n'y avait décidemment aucun moyen de pénétrer dans l'établissement. On allait jeter l'éponge lorsqu'Antoine s'arrêta d'un coup, m'obligeant à me stopper nette pour ne pas lui foncer dedans.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Regardez ! s'écria Antoine en s'approchant de la grille qui recouvrait la porte de tout à l'heure.

— Quoi ?

— Là ! Nous indiqua-t-il en tâtant le pourtour de la plaque de métal. La grille ! Elle n'a pas laissée de trace sur le mur contrairement aux autres ce qui signifie qu'elle est fréquemment ouverte !

— Cool ! S'écria Théo qui avait un regain d'enthousiasme.

Antoine allait tirer la grille mais la porte de derrière se mit à vibrer. On entendait de petits cliquetis comme si quelqu'un introduisait une clé de l'autre côté. Sans perdre de temps, on s'éloigna de l'entrée jusqu'à ce qu'une voix de femme nous interpelle :

— Qu'est-ce que vous faites ici les jeunes ?

On se retourna tous les trois très lentement, comme pour éviter cette discussion. C'est ainsi qu'on découvrit une jeune femme qui devait avoir environ 40 ans ; elle était habillée normalement et n'avait rien de louche en apparence. Elle sortait pourtant d'un endroit clos et abandonné...

— Euh... rien, assura Antoine. On se promenait juste...

— Mais vous ! S'exclama Théo en avançant d'un pas avant de se faire retenir par son frère. Qu'est-ce que vous faites ici dans cette école abandonnée ?

La dame s'approcha de nous très calmement et reprit d'une voix douce :

— Moi je suis professeure d'histoire et j'aime m'aventurer dans ces lieux remplis de mystères.

— Vous aimez ce grand bâtiment lugubre ? demanda Théo d'un ton moqueur.

— Autant que tu aimes les jeux vidéo... Il s'est passé tellement de choses ici après le début de la guerre...

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant