Chapitre 3: Antoine

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— Tu penses que c'est quoi le coffre dans le grenier ? Me demanda mon frère. Faudrait en parler aux parents non ?

— Ca doit juste être des vieux documents qu'un psychopathe a gardé.

— Et comment expliques-tu le coffre renversé et le bazar qui s'est produit ?

— C'est peut-être maman, essayai-je de le rassurer. Si elle est restée ignorante face au tas de documents c'est peut-être parce qu'elle-même l'a renversé.

— Hum, fit-il. Pas très convaincant...

— Ecoutes, ça ne sert à rien de déranger papa et maman pour ces idioties. Et puis on n'est pas dans un film, il ne va rien nous arriver...

Nous avons été interrompus par nos parents qui venaient de rentrer. Nous sommes alors descendus et, après leur avoir dit bonjour, nous nous sommes dépêchés de mettre la table de manière à diner le plus rapidement possible. Tandis que notre mère préparait encore le repas, notre père vint nous voir...

— Alors elle vous plait cette maison ?

— Oui ça va, répondit Théo. Manière on en a juste pour deux ans...

C'était le cas, mon père était ingénieur en informatique et il devait souvent bouger selon la demande de ses employeurs au risque de se faire licencié. On attendait, évidemment une mutation pour nous poser une bonne fois pour toutes, même si moi, j'allais bientôt devoir partir pour mes études.

On passa à table. Pendant le diner, il n'eut pas beaucoup de discussions mais bon, ça pouvait se comprendre avec le changement d'environnement. Seul mon frère semblait me parler, et pourtant, il n'eut pas ouvert sa bouche une seule fois. Il ne faisait que de me regarder. J'entendais des voix multiples, semblables à la sienne, qui tournaient autour de moi. Toute cette agitation me coupa l'appétit et, cette fois-ci, sous le regard de ma famille, je remontais dans ma chambre ; cherchant à fuir ce trouble qui me hantais depuis – en y réfléchissant – qu'on venait d'emménager. A croire que cette maison nous réservait des surprises, tout comme cette région regorgerait de mystères...

Après m'être fait ma toilette, je suis retourné dans ma chambre et me suis assis sur mon lit. J'ai ensuite installé mon Mac sur mes genoux et me suis mis à regarder des vidéos sur YouTube. Il faisait noir dehors, le soleil s'était vite couché et les étoiles prenaient peu à peu leur place dans le ciel. Cinq minutes plus tard, j'entendis une série de coups très discrets frappés à ma porte.

— Ouais ! Entrez !

Tandis que je refermai mon Mac, mon frère entra et s'installa à côté de moi.

— Salut... tu...

— Qu'est-ce qui se passe ?

— La maison et tout... je n'arrive pas à dormir.

— Allons, ça va aller. Faut pas flipper comme ça ; on en a déjà fait plein de déménagements et...

— Mais je sens que là c'est différent.

Je m'arrêtais car il avait raison. Je ne savais pas pourquoi mais je le sentais ; peut-être avec ce qu'on avait découvert dans le grenier avec... bref. Nous ne savions pas à quoi nous attendre, ni ce qu'étaient tous ces papiers dans le grenier. Après quelques instants, Théo les yeux mi-clos, décida tout de même d'aller se coucher car il était fatigué. Avant de se lever de mon lit, il déclara :

— Tu sais, je crois qu'elle m'aime bien la voisine...

— Ah ouais ? Me moquai-je, énervé de ce qu'il m'annonçait. Et bien je suis content pour toi ! Va dormir maintenant !

— Et pourquoi je partirais si je n'en ai pas envie d'ailleurs ?

Il cherchait vraiment les ennuis. Comme il semblait alors jouer au plus malin, je me suis levé et l'ai poussé jusqu'à la porte. Je lui ai claqué cette dernière au nez, avant qu'il ne la rouvre...

— Oh c'est bon je rigolais ! Me glissa-t-il. Tu aurais vu ta tête...

Avant de fermer la porte, il me dit « tu sais, je crois qu'elle t'aime bien aussi » puis je l'ai entendu rentrer dans sa chambre. J'ai fait de même et je me suis mis à réfléchir. Enfin, essayer plutôt. Mon frère m'énervait tellement à certains moments ! Pourtant j'étais quand même heureux de l'avoir.

Je m'endormis en songeant à ceci. Cela dit, je me suis réveillé une heure plus tard. Je me suis alors emparé de mon téléphone afin d'écouter ma playlist ; j'ai mis mes écouteurs et suis plongé dans mon univers. Soudain, un autre bruit que la musique que j'écoutais est parvenu à mes oreilles, me faisant stopper ma distraction. C'étaient des bruits sourds et longs qui provenaient du plafond. Il y avait également des crissements et des sons stridents qui semblaient venir de l'extérieur. Tous ces bruits étaient tous aussi étranges les uns des autres et l'orchestre semblait lui-même représenter quelque chose de mystérieux. Qu'est-ce que ça pouvait être ? Papa ou maman étaient-ils réveillés ? Ou Théo ? Pour en savoir un peu plus, je décidai de sortir de mon lit et j'allai vers la fenêtre opposé à celui-ci. Là, je soulevai de quelques centimètres les stores et m'accroupissais pour voir ce qu'il se passait dehors. Il y avait quelque chose d'accroché dans l'arbre devant moi. Ça ressemblait à un foulard ou quelque chose du genre, qui s'agitait avec le vent. Derrière l'arbre, la pleine lune éclairait la scène. Cette scène qui me faisait penser à un thriller où quelque chose pouvait surgir à tout moment.

Quelques instants plus tard, je me suis recouché malgré l'angoisse et les bruits se sont tus. J'ai alors pu replonger dans un profond sommeil jusqu'au lendemain matin.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant