Cela faisait maintenant cinq minutes que Zoé dormait dans son berceau. Je refermais doucement la porte de la chambre en faisant en sorte de ne pas la réveiller lorsque j'entendis de petits coups discrets frapper à la porte d'entrée. Je me précipitais alors, toujours discrètement, en bas des escaliers.
En ouvrant la porte, je vis Antoine, assez gêné et timide sur le perron.
— Salut ! me lança-t-il. Tu as besoin d'aide ?
— Euh... elle vient de s'endormir...
— Alors je vais te laisser...
— Non, ai-je répliquée avant qu'il ne soit trop tard. Entre si tu veux...
Il me sourit.
Après l'avoir laissé entrer, je refermais la porte et je l'emmenais, comme la première fois, dans le salon.
— Tu veux boire quelque chose ?
— Un verre d'eau s'il te plaît...
Je me précipitais vers la cuisine, ouverte sur le salon, pour nous préparer deux verres d'eau.
— C'était bizarre cette nuit le message qu'on a découvert...
— Oui, repris-je en versant de l'eau dans les verres. On ne sait toujours pas ce que ça veut dire...
— La solution se trouve derrière les plus grands cauchemars juvéniles, mais... la solution de quoi ?
— Je ne sais pas, répondis-je franchement en retournant avec Antoine. Certains nous tournent la tête mais d'autres sont en danger, qui nous retourne l'esprit selon toi ?
Antoine semblait embarrassé par ma question.
— Si seulement on connaissait cette personne...
— Ca pourrait être Lockington qui a voulu nous tuer non ?
— Impossible...
— Pourquoi ?
— Tu as peut-être en partie raison mais... sa femme nous parlait de certaines influences, ça ne peut pas être totalement lui.
— Tu penses qu'il y a une micro-organisation ?
— C'est un peu ça, acquiesça-t-il.
Ses yeux, toujours d'un bleu aussi perçant, ne pouvaient me faire douter de ses affirmations. Je restais alors bloquée devant lui, son visage si apaisé – malgré la situation – contrastait avec le reflet du soleil sur la baie vitrée.
J'entendais à présent un bébé qui pleurait mais rien ; je restais toujours immobile. Il me fallut quelques instants pour revenir à moi-même...
Après coup, tout s'éclaircit dans mon esprit : c'était Antoine qui me tournait la tête. Zoé pleurait, elle venait de faire un cauchemar ; elle était en danger.
J'accourus, suivie d'Antoine, qui lui aussi venait de se tirer de ses pensées, dans la chambre où se trouvait ma cousine. C'était comme si le temps venait de s'arrêter.
A peine nous fûmes arrivés sur le palier après avoir enjambé les escaliers, Antoine prit tête en m'écartant de son chemin. Il poussa violemment la porte et on entra dans la pièce.
Là, on découvrit Zoé toujours dans son berceau, ses petits yeux verts entrouverts.
— Regarde ! me lança Antoine en montrant du doigt la fenêtre derrière laquelle une masse sombre semblait affronter la gravité terrestre.
Cette dernière avait laissé des traces noires dans la pièce qu'Antoine se mit à observer avant de se tourner vers moi d'un air sûr :
— Je crois que c'est le bon moment pour y aller.
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Vengeance
Mystery / ThrillerAntoine et Théo, deux adolescents, viennent de déménager dans une nouvelle maison près de Bordeaux. Là, ils font la connaissance de Léa, leur nouvelle voisine qui sera dans le même lycée qu'eux. En rangeant les derniers cartons, ils découvrent d'étr...