Chapitre 40: Antoine

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Quelque chose me réveilla, un carillon sonnait dans une autre pièce de la maison. Mais dans quelle maison étions-nous ? Plus rien ne ressemblait à chez nous, nous avions été transporté quelque part pendant notre sommeil. D'ailleurs, j'ignorais combien de temps nous avions dormi mais je me sentais bien.

Je secouais Léa et Théo qui dormaient encore, à côté de moi, sur des tapis au milieu d'un vaste salon. Tandis que mon frère et Léa se plaignaient de mon intervention, j'admirais la pièce dans laquelle nous étions : Une lueur de la lune qui provenait d'une fenêtre du fond de la pièce éclairait les murs dont on ne pouvait pas déterminer la couleur, aux motifs détaillés plus sombres. Il y avait une grande cheminée blanche qui se détachait de tout le décor en face de nous, parmi des canapés en cuir. Une bibliothèque longeait le mur gauche, elle contenait beaucoup de livres ; et sur celle-ci se trouvaient de multiples statuettes. De grands tableaux habillaient également les murs, des grands lustres étaient suspendus au plafond mais aucuns d'eux n'étaient allumés. Le salon était lui-même plongé dans une ambiance bleutée d'une nuit d'été. Léa se rendit enfin compte que nous n'étions plus chez nous, elle me regarda encore un peu dans les vapes puis chercha autour d'elle pour trouver des réponses.

— Où sommes-nous ?

— Je ne sais pas...

— Rah les gens ! poussa Théo. Pourquoi vous m'avez réveillé ?

— Il s'est encore passé quelque chose, ai-je commencé en m'attendant à la réaction de mon frère. Nous ne sommes plus chez nous...

Théo commença à son tour à regarder autour de lui, il vit que nous ne rigolions pas. On se leva donc et nous nous dirigeâmes vers la pièce à côté. La porte était grande ouverte, comme si quelqu'un souhaitait que nous visitions la demeure.

On arriva dans une salle à manger, Théo essaya d'allumer la lumière mais l'action sur l'interrupteur ne répondait pas. Il y avait une longue table au centre de la pièce, les couverts étaient mis et deux chandeliers étaient allumés au centre de la table, comme si la maison allait prendre son repas. Léa s'approcha d'un buffet et nous montra un calendrier.

— C'est indiqué que nous sommes le 19 juin 1940...

— Ce n'est pas possible ! fit mon frère.

— Regardez ces murs, ces décors, ai-je entamé. Léa dit vrai : nous ne sommes plus en 2018. Lorsqu'on avait rencontré l'homme dans l'hôpital psychiatrique, Maurice, il nous avait dit qu'il y avait des choses que seule notre imagination pouvait voir. Nous avons voyagé dans le passé.

— Mais ce n'est visiblement qu'un rêve, ajouta Léa en me souriant.

Théo s'approcha de l'horloge carillon – sûrement celle qui avait sonné tout à l'heure. « Il est à peine minuit » dit-il. Tout semblait calme, et pourtant, on était en période de guerre si l'on était vraiment en 1940. Je m'approchais d'une fenêtre ; je connaissais ces lieux, ces arbres et ces collines en arrière-plan, mais à quoi tout cela correspondait ? Lorsque je me retournais, je vis que Léa et Théo avaient déjà déserté la pièce.

Je poussais une nouvelle porte et retrouvais Léa accompagnée de mon frère, dans un hall en train de fouiller un petit secrétaire en bois. Léa ouvrit un tiroir et en sortit une lettre scellée qui comportait des inscriptions.

— Regardez ! s'écria-t-elle avant d'entreprendre la lecture des notes. Lettre à Messieurs Buchman et Mademoiselle Dupret.

— Mais... commença mon frère.

— C'est nous ! ai-je complété.

— Qu'est-ce que tout cela signifie ?

— Il n'y a qu'à ouvrir, déclara Théo en prenant le courrier des mains de Léa.

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