Chapitre 10: Antoine

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Théo et Léa marchaient à côté de moi, on avançait en direction de la menuiserie du village pas très loin de chez nous. Nous progressions dans notre enquête mais je me demandais quand tout cela se finirait. Tout tournait autour de la simple disparition de Yuki : Léa avait retrouvé les affiches qu'elle avait préparée, brûlées dans sa cheminée, la gamelle de son chien vide et d'autres éléments montrant que quelqu'un rôdait autour de nous ; mais qui et pourquoi ? J'étais persuadé qu'il y avait un lien entre tous ces phénomènes et il fallait à tout prix remonter jusqu'à la source du problème.

Ce n'était pas trop mon genre de partir enquêter comme ça, j'étais un ado qui aimait sortir et m'amuser – après le travail bien sûr ! Mais là... quelque chose au fond de moi me poussait à continuer. C'était une détermination sans faille – pour ne pas dire une sorte de rage – qui était ancrée en moi car la quête me touchait personnellement.

On arriva devant la menuiserie, c'était un bâtiment assez cubique qui était attaché à une maisonnette mais qui se confondait parmi les maisons voisines. Le bâtiment semblait alors être séparé en deux parties : un atelier et un lieu de vie. Il y avait un panneau sur le parvis de la menuiserie qui indiquait que celle-ci était ouverte.

On s'arrêta tous les trois lorsque Théo sortit la page de la une du journal trouvé dans la bibliothèque.

— Tu l'as volé ? Demanda Léa à mon frère paniquée. Il fallait le laisser, on n'a pas le droit de prendre les documents comme ça !

— Non ! Je t'assure que non !

— Calmez-vous, fis-je en essayant de trouver des explications. Où tu l'as eu ?

— Je l'ai trouvé ce matin sur mon bureau, regardez, c'est découpé tout autour !

— Tu es en train de nous dire que quelqu'un est venu le déposer sur ton bureau comme ça ? Tu crois vraiment aux fantômes toi !

— Arrête ! m'a lancé Léa. Il a peut-être raison, tu sais bien qu'en ce moment il y a des choses étranges... Il a peut-être tort mais...

— Mais il faut absolument découvrir ce qui nous arrive.

Sur ces mots, je quittais le duo en direction de l'atelier.

Je poussais les deux grandes portes en bois à l'entrée. « Il y a quelqu'un ? » ai-je crié mais personne ne répondit. Je fis signe à Léa et Théo d'entrer. L'atelier était grand, au milieu des hauts murs se trouvaient des tas de planches de bois. Il n'y avait pas d'éclairage électrique, la lumière provenait uniquement des vitres épaisses à travers lesquelles filtrait la lumière du soleil ; elles étaient tellement usées qu'on ne voyait plus à travers qu'une vague lueur jaune et des touches vertes. L'atelier avait l'odeur de bois et d'huile. Il y avait des meubles de tous les côtés : des chevets et des tables sur la gauche, des chaises et des portes disposées contre le mur sur la droite. Il y avait également au fond une ouverture qui donnait sur un petit jardin. « Eh ! nous lança Théo en montrant du doigt une caisse. Regardez ce que j'ai trouvé ! ». Léa et moi nous sommes approchés de lui en nous frayant un chemin parmi les outils qui étaient dispersés sur le sol.

La caisse correspondait exactement à celle photographié sur la une du journal ; elle était en bois et était large. J'avais du mal à croire qu'un cadavre avait été retrouvé là-dedans. On s'est tous reculés d'un pas par précaution quand Théo l'ouvrit, mais il n'y avait rien : juste des clous. Léa en pris un et me le passa : « peut-être que ça pourra nous servir » ; je m'empressais de le ranger dans ma poche. Je détournais ensuite mon regard vers des étagères qui étaient disposées devant nous, derrière de grosses machines.

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