Chapitre 1: Antoine

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La nouvelle maison était grande. Enfin... la huitième maison plutôt. Elle était plus grande que les précédentes et paraissait plus récente ; de l'extérieur c'était difficile à dire. Elle n'était pas trop mal, de toute manière, j'avais appris à ne pas trop m'attacher à nos environnements car ma vie était très... mouvante. Depuis que je suis petit, nous déménageons quasiment tous les deux ans pour le travail de mon père mais c'était la première fois que nous déménagions en Gironde. Nous étions situés assez près de Bordeaux, où allait désormais travailler mon père. Je fus tiré de mes pensées par mon frère, Théo, qui venait de foncer sur moi avec son carton :

— Convoi exceptionnel ! Lança-t-il. Laissez passer !

— Regarde ou tu marches le déménageur de l'extrême !

Tandis que mon frère me lançait un regard noir à travers ses lunettes, j'aperçu derrière lui, au loin, notre mère Nathalie qui décrochait le grand panneau Vendu du portail. Elle se dirigea vers la voiture, à côté de nous et, en attrapant deux gros cartons, nous demanda :

— Alors, elle vous plaît cette nouvelle maison ?

— Oui ! répondit Théo, enthousiaste. Tu viens ouvrir la porte ?

— J'arrive, Antoine prend le carton à tes pieds s'il te plaît.

Je m'emparai donc du carton sur lequel été inscrit mon nom et rejoignis Théo, devant la porte d'entrée. Ma mère gravis les marches et arriva avec deux gros cartons qu'elle peinait à porter. Elle les déposa devant la porte et fouilla dans son sac à main pour en sortir une clé. Elle ouvrit la porte et nous laissa entrer dans notre nouveau logis.

La salle à manger, au bout du couloir, était lumineuse. La cuisine sur notre droite menait au salon, qui faisait aussi office de salle à manger. Sur ma gauche, un petit escalier en bois menait à l'étage. Je l'empruntais et débouchais sur un assez large couloir qui desservait plusieurs pièces : une salle de bain au fond à droite, une chambre parentale qui donnait même sur un vaste balcon, et deux autres chambres qui seraient à moi et à Théo. L'une était bleue et blanche, l'autre grise et verte.

Je décidais de prendre celle la plus éloignée des escaliers, c'est-à-dire celle dans les tons verts. A peine j'eus posé mon pied dans ma nouvelle chambre, Théo vint tout chambouler...

— Qu'est-ce que tu viens faire dans ma chambre ?

— Ta chambre ?

— Oui, s'énerva mon frère. Ma chambre.

— S'il te plait...

— Non, c'est à toi de sortir.

Etant donné que je ne bougeais pas, il tourna les talons, et le bruit précipité de ses pas dans les escaliers parvinrent jusqu'à mes oreilles quelques instants plus tard. Il criait « maman ! » dans tous les sens et je les vis tous les deux débarquer dans ma chambre une minute plus tard.

— Antoine, commença ma mère. Tu es assez grand maintenant ; rend cette chambre à ton frère.

Je ne voulais pas quitter cette chambre mais avais-je vraiment le choix ? Je lançai un regard noir à ma mère et quitta à contrecœur la pièce pour me diriger vers celle qui m'était finalement destinée, ou plutôt imposée.

Elle était semblable à l'autre et tout compte fait, elle n'était pas si mal. Il y avait déjà une armoire sur ma gauche, contre le mur, une table de nuit aux côtés d'un lit contre le mur opposé à l'entrée ; ainsi qu'un bureau au pied du lit, sous une fenêtre qui donnait sur la terrasse. Une autre fenêtre, sur le mur droit, donnait sur le jardin de la maison voisine.

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