Chapitre 25: Antoine

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C'était une main glaciale qui me fit bondir, un cri parvint des entrailles de mon corps mais malgré ma bouche ouverte le son ne parvint pas à franchir mes lèvres. Je me suis retourné après que Léa et Théo, surpris comme moi, ont fait un bond de la bûche sur laquelle ils étaient assis. Je me suis retrouvé alors nez à nez avec une femme, assez proche de la cinquantaine ; les cheveux roux-orangers, séparés de ses yeux verts par des rides. Ses mains, qui tenaient mes joues, tremblaient. Ses yeux plissés laissaient couler des larmes – je le sentais – de joie. Mais quelle joie ?

Elle me prit dans ses bras...

— Lucas ! s'écriait-elle à plusieurs reprises. Je savais que tu reviendrais !

— Excusez-moi, ai-je enfin osé à lui dire. Je...

— Oh mon dieu ! Continua-t-elle au milieu de ses sanglots. Merci ! Merci !

Je regardais mon frère et Léa qui étaient incompréhensifs, tout comme moi. J'essayais de me dégager des bras de l'inconnue mais je n'y suis pas parvenu ; elle avait une sacrée force. C'est au moment où je commençais à désespérer qu'elle me lâcha. Je ne sentais plus mes bras ; ça a vraiment été dur de reprendre mes esprits après ce choc.

— Comme je suis contente que tu sois rentré ! reprit-elle, tandis que je me massais encore les bras.

— Mais je... je ne suis pas Lucas. Je m'appelle Antoine Bushman et...

Sans m'écouter, elle me prit la main droite avant de m'embarquer quelque part. Je lançai un nouveau regard interrogatif vers mes deux acolytes qui me répondirent par un haussement d'épaule.

— Viens à la maison je...

Alors qu'elle allait continuer à me prendre pour je ne sais qui, je secouai très fortement ma main de manière à la déloger de sa poigne. Une fois que je fus libéré, on s'arrêta en se regardant avant de se calmer. Léa et Théo nous ont rejoints.

— Excusez-moi mais qui êtes-vous ?

— Lucas ? Tu ne reconnais pas ta mère ?

— Je ne suis pas Lucas madame.

— Mais si tu n'es pas mon fils, qui êtes-vous donc ? demanda-t-elle en regardant Léa et Théo,

comme si elle venait seulement de s'apercevoir qu'ils étaient là.

— Je vous l'ai déjà dit, ai-je rappelé. Je m'appelle Antoine et eux s'appellent Théo et Léa.

Sur ces mots, la femme retomba en larmes – mais de chagrin cette fois ci. Elle s'assit sur la mousse qui occupait le sol et plaça sa tête dans ses mains. J'ai alors essayé de la réconforter en m'approchant d'elle qui murmurait des paroles incompréhensibles :

— Vous voulez bien nous expliquer ce qui se passe ?

— Les temps sont si tristes en ce moment jeune homme, me répondit-elle en relevant sa tête.

Mon fils Lucas a disparu depuis deux semaines. Il devait partir à Paris pour voir son père mais

il n'est jamais revenu !

— Et vous avez prévenu la police ? demanda Léa.

— Ils ne me croient pas ; ils me prennent pour une folle quand je leur raconte toute l'histoire...

— Quelle histoire ?

La dame, accompagnée d'un petit sourire, tendit ses mains vers Léa pour qu'elle l'aide à se

relever.

— On sera mieux chez moi pour discuter, j'habite tout près d'ici...

— Dans la forêt ? demanda mon frère interloqué.

— Oui, répondit la femme d'un ton étonné comme si tout le monde habitait là. Suivez-moi...

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