Prologue

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Les adieux.

Ce ne sont pas des choses singulières, bien au contraire. Un jour ou l'autre, dans sa vie, chacun doit passer par cette étape. Invivable pour certains, anodine pour d'autres.

Aujourd'hui, c'est à mon tour de les faire.

Et je suis incapable d'exprimer un seul mot depuis que mes deux amis sont entrés dans ma chambre pour que je leur dise au revoir.
Je n'y parviens pas.
J'ai beau essayer, rien n'y fait.

Conclusion, je suis devenue muette depuis leur arrivée.

Clément me regarde de ses yeux bleus foncé, comme pour essayer de lire en moi. Puis, il semble comprendre ce que j'ai à peine trois secondes plus tard.

Mon ami s'approche de moi, tandis que je recule en lui faisant signe de ne pas approcher.

Je ne suis pas habituée à ça, et je regrette presque maintenant d'avoir réalisé une inscription pour aller étudier dans un lycée à l'autre bout du pays.

─ Hé, princesse, c'est rien, d'accord ? On se reverra.

J'aimerais tellement avoir ton optimisme Clem', pensé-je.

─ Et puis ─ Alex regarde son jumeau et recommençe à me parler ─ On pourra se téléphoner, faire des appels Skype, discuter par les réseaux, ou par messages si tu préfères.

─ Je sais mais...vous allez me manquer.

Les deux faux jumeaux se regardent dans le blanc des yeux, puis s'avancent vers moi.

─ On sait. Mais tu dois y aller. C'est ton rêve.

─ Ouais...

Je n'ose plus jeter un seul coup d'oeil à mes deux amis.
Je ne veux pas qu'ils voient mes larmes. Alors je me tourne, et l'instant d'après, je sens deux paires de bras m'entourer. Alex et Clément ont, eux aussi, les prunelles luisantes de larmes.
Mais ils font tout pour les cacher, je le sais.

Nous restons longtemps comme ça, dans cette étreinte.

Au moins dix bonnes minutes.

Mon téléphone sonne, et je vois mon rappel s'afficher.

J'y lis "Départ".

Ma mère entre soudainement dans ma chambre, et me demande de descendre, avec douceur. Elle sait que cela n'est pas facile pour une fille aussi émotive que moi de passer par cette transition.

Je mets mon sac à dos sur mon épaule, et mes deux amis me sourient.

À cet instant, je me déteste de les laisser tout juste avant la rentrée.

Alex me fait un signe de la main, tandis que Clément prend un rictus compréhensif sur son faciès.

En sortant de la maison, je vois les deux faux jumeaux et mon père, à la fenêtre de ma chambre, qui donne sur la rue.

Je ravale la boule au fond de ma gorge, et entre du côté passager de la voiture de ma mère. Elle démarre sans plus attendre, car elle sait que je pourrais changer d'avis au dernier moment. Ma génitrice me rend service en faisant ça, et je lui en suis très reconnaissante.

Tout le long du trajet, je reste la tête tournée contre la fenêtre, de sorte à ce que ma mère ne voit pas mes larmes.

Nous arrivons à l'aéroport une petite demie-heure plus tard, et je retiens mon souffle en passant le contrôle de sécurité, et l'enregistrement de mes bagages.

Ceci dure deux bonnes heures, jusqu'à ce moment que je redoutais tant.

─ Tu as tout. Tu es prête.

En posant ses mains sur mes épaules frêles, ma mère m'adresse un regard rempli de fierté.

─ Oui, je crois...

─ Fais attention à toi Silky.

─ Oui, maman.

Je la fixe dans les yeux, et elle me serre dans ses bras. Le câlin ne dure que quelques instants, et ma génitrice y met fin en entendant que tous les passagers doivent monter à bord de l'avion.

─ Je t'aime Silky.

─ Moi aussi maman.

Je monte dans l'habitacle, et vais m'asseoir au siège qui m'est attribué. Deux heures trente. Dans deux heures trente, ma vie changera, et prendra une toute autre route.

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So. [ FR ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant