So. [ FR ]

Chapitre 35 : Live like.

Cette décision est irréfléchie, impulsive, mais je n'en ai absolument rien à faire. 

Rien ne me retient ici de toute façon. 

Enfin si, deux personnes. Mon frère et surtout elle. 

Et même si cela m'emmerde de l'avouer, si Silky décide de ne pas partir, je ne partirais pas. Je ne vais pas m'en aller seul loin d'ici. Je n'y vois pas l'intérêt. 

Elle me fixe, les yeux totalement ouverts et sa bouche fait de même. Lorsque je la vois toucher ses cheveux et baisser la tête, je sais que ma petite-amie ne sait pas comment me dire ce qu'elle pense réellement. Je crois que la terminale a peur que je réagisse mal. 

"Nathan, on ne peut pas partir comme ça ! Et puis, les vacances sont dans moins de deux semaines...attendons jusque là et on partira pendant. Non ? 

L'image de Matt qui me pousse dans l'eau et celle où il avait ses mains sur ses bras me revient subitement en tête, et la colère prend possession de moi. 

-Il a essayé de me tuer et toi, tu décides de ne pas partir d'ici. Dis-le moi si Evan risque de te manquer. 

Putain, je suis con. Vraiment trop con. 

-Mais...c'est pas dans le sens-là que je veux dire ça...je...

-Alors dans lequel Silky ? 

Ma voix est accusatrice, et je croise mes bras sur mon torse, la fixant étrangement, dans l'attente de sa réponse. 

-Dans le sens où je ne peux partir. Et puis, tu voudrais aller où ? 

-Chez toi. A Orlando. 

Son regard est d'un coup affolé et dans l'incompréhension. 

-Mais vivre...mais...

-Laisse tomber. C'était une mauvaise idée. 

-Mais non dis-moi !

-J'ai dis non Silky. 

-Ne commence pas une phrase sans la finir !

-Putain mais je t'ai dis d'oublier ! Alors arrête à la fin ! T'as dis non, c'est bon, j'ai pigé. 

Je me lève de son lit, vexé sans même comprendre pourquoi. Mais ma tête me fait mal d'un coup et je suis forcé à me rasseoir. Ma main se plaque contre ma tempe, et un gémissement de douleur s'échappe de ma bouche. Je ne sais même pas ce qu'il m'arrive à cet instant. Sûrement un effet secondaire de ma mort de tout à l'heure. 

J'en parle trop normalement. C'est...tellement étrange. 

Cette sensation de souffrance au creux de mon cœur est véritablement douloureuse et insupportable. Je n'ai plus ressenti ça depuis longtemps. Silky me fixe avec inquiétude, mais je peux voir dans son regard de l'amour. Depuis la première fois depuis mon accident il y a sept ans. Je ressens de la peur aussi, j'ai peur, qu'elle me laisse tomber. Pourquoi d'un coup cela me fait cet effet-là ? 

-Nathan ? Ça va ? 

-Euh...oui, je crois. 

Elle vient vers moi, et sa main se pose sur mon bras. Je n'ai aucune idée de comment, mais je suis triste que Silky ne m'est pas dit oui. Ses yeux se plantent dans les miens avec rapidité et une tension se loge entre nos deux corps. Ma petite-amie se met à côté de moi sur le lit, et j'ai l'impression de tout découvrir, tout retrouver comme avant. 

Je ne sais pas ce qui m'arrive. 

Son visage s'approche du mien avec prudence, tandis que mon cœur semble prêt à sortir de ma poitrine. Ma grande main se place de l'autre côté de son visage, tandis qu'elle me fixe, la bouche à moitié ouverte. 

-Putain, je t'aime Silky. 

Ma petite-amie recule presque, mais je l'en empêche rapidement. 

Mes lèvres atterrissent sur les siennes avec une violence et une envie indescriptible. Seules mes hormones ont le contrôle de mes ges
tes et de mes paroles à cet instant. Silky ne tente plus de partir, ni de faire quoi que ce soit, mis à part m'embrasser à son tour elle aussi. 

Mes mains descendent le long de ses bras, doucement, et avec le désir d'aller plus loin dans ce baiser. Ses yeux sont comme les miens, subitement remplis d'émotions. Nos bouches se cherchent, essaient de se trouver.
Mes mains arivent sous son t-shirt et Silky frissonne. Il y a à peine dix minutes, j'étais plus qu'énervé, et maintenant je suis en train de vouloir aller plus loin avec elle ? 

Je me demande bien ce que j'ai d'un coup là. 

Mais tandis que j'étais prêt à lui enlever son t-shirt, mon téléphone sonne. 

Putain, on se croirait dans une vieille série américaine de base. 

J'ignore l'appel, et recommence à embrasser ma petite-amie, mais encore une fois, mon maudit smartphone se remet à siffler sa putain de sonnerie. Je soupire, et Silky me fixe. 

-Prends l'appel. 

-Ça peut attendre. 

-Ça peut-être important. 

Elle réussit à attiser ma curiosité, et je décide de décrocher, me levant et m'éloignant par conséquent de ma petite-amie. Une voix féminine à accent japonais est à l'autre bout du fil, et en l'entendant, sans forcément grande conviction, je ressens un mauvais pressentiment. 

-Allô ? Monsieur Cruz ? 

-Euh...oui...c'est moi. 

-Je m'appelle Alexandra Jan. Je suis la secrétaire de l'hôpital Saint Joseph, plus précisément du service des soins intensifs. 

-Oui, et donc ? Je ne vois absolument pas où elle veut en venir 

-Il faudrait que vous veniez immédiatement ici. 

-Je vous demande pardon ? 

-Je ne peux divulguer d'informations par téléphone malheureusement. Mais vous avez été noté comme la personne à contacter en premier en cas d'urgences. 

-Madame...euh...Jan, pouvez-vous me dire ce qu'il se passe s'il vous plaît ? 

-Non, je m'en excuse. Mais venez au plus vite Monsieur Cruz. 

-Attendez, s'il vous plait ! Ne raccrochez pas. 

-Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est par rapport à votre frère, Mickaël.

Et cette femme raccroche, me laissant dans l'incompréhension et l'inquiétude la plus totale. Silky vient vers moi lentement, se demandant tout autant que moi ce qu'il se passe. 

-Qu'est-ce qu'il se passe Nathan ? 

Je la fixe dans les yeux, et prononce cette phrase qui me donne l'impression d'avoir un poignard dans le coeur.

-C'est Mickaël."

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