Chapitre 30 : Stranger things.

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Allongé sur mon lit, apaisé par la faible lumière qui règne dans ma pièce, je ressasse tous les souvenirs de mon enfance, y compris ceux que j'ai du présent. 

De ceux partagés avec mon frère lorsque je n'étais encore qu'un gamin, aux plus récents, c'est à dire ceux que j'ai avec cette fille, avec Silky. Je ne repense qu'aux plus heureux, qu'à ceux qui me font rester le plus humain possible malgré ma maladie. Mon esprit coupe court à tous ces instants qui m'ont choqué, traumatisé par le passé. 

Je fais ça en ayant en tête deux choses : savoir ce que je ressens réellement pour cette fille, et tenter d'être sur la voie du pardon vis-à-vis de Mickaël. Mais cela est tout sauf simple. Et je sais que seul, je n'y parviendrais sûrement pas. Probablement jamais. 

Je me lève de mon lit, et jette la couette dessus sans faire attention à si il est correctement fait. De toute façon, je hais faire le ménage et le rangement. Je le fais uniquement pour ne pas passer pour un mec bordélique. Même si je crois que je suis le seul interne à faire ceci. Passant une main rapide dans mes cheveux bruns et remettant mon t-shirt noir, je repense au visage de Silky si énervé et si déçu de moi. 

Bordel, je crois que je n'aurais pas dû dire oui à Isabelle. 

Et je n'ai aucune putain d'idée de ce que je vais dire à ma "petite-amie". Je ne sais pas si je suis désolé ou pas. Même si je crois que oui. 

Cette fille me fait ressentir des tas de trucs. Des choses étranges. Mais cela semble m'aider alors je vais aller m'expliquer avec elle cet après-midi. Notre lycée faisant le pont à cause du Columbus Day d'hier, j'aurais tout mon temps pour lui parler. Enfin, je pense. 

Parce-que maintenant, je suis sur le chemin pour aller voir mon frère. 

*****

Putain je lui en veux à ce connard ! 

Il n'avait pas le droit de me faire ça. Tout simplement. Je l'aide, et le remerciement que j'ai, c'est qu'il aille encore une fois mettre sa langue dans la bouche d'Isabelle ? Je suis trop gentille, trop bête. Comme dirait l'expression, trop bonne, trop conne. 

Mais le pire là-dedans, c'est que je n'ai aucune idée de pourquoi je suis si énervée. Nous sommes censés faire semblant de sortir ensemble, donc je ne devrais pas être si touchée par ce que Nathan fait avec ses lèvres. Non ? 

Je crois que je commence à croire à notre mensonge. 

Or, je ne peux pas arrêter de l'aider. J'en suis incapable. Nous sommes si prêts du but, cela fait plus d'une semaine qu'aucune crise n'a refait surface. Et plus de dix jours qu'enfin Nathan ressent de nouvelles choses. Sans en avoir conscience, mais je sais que nos contacts physiques l'aident. Je suis persuadée que je suis la clé de sa maladie. 

Et c'est la première fois de ma vie que je suis réellement heureuse d'être aussi proche de quelqu'un. 

"Oh, princesse, tu te ramènes ou pas ? Qu'est-ce que tu fous dans ta douche ? Tu te masturbes ? 

Je vais tuer Alex. 

Je sors de ma salle de bain, étant déjà habillée depuis plus de dix minutes. Une fois sortie de la petite pièce, je vois mon meilleur ami brun me faire un immense sourire innocent et être prêt de la porte de ma chambre. Clément lui, semble totalement dans son monde, il lit un livre sur ma chaise de bureau sans même nous prêter attention. 

Mes jambes me font courir jusqu'à à Alex, qui, par manque de chance, ne parvient pas à ouvrir le verrou de la barrière qui le sépare du couloir. Mon meilleur ami est coincé contre la porte, et alors que je le fixe avec une expression accusatrice, je me prends un coussin en pleine tête par l'arrière. Bordel, si même Clément s'y met, je crois que je suis foutue d'avance. 

So. [ FR ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant