Chapitre 12

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Daniel trouve enfin le courage d'agir, pose ses lèvres sur les miennes, il se déplace sur mon corps et je retiens mon souffle, je ne le repousse pas, au contraire, j'écarte les jambes pour l'accueillir entièrement sur moi, et mes mains voyagent sur ses épaules, ses bras, je touche à son torse, ses côtés, et termine dans son dos pour l'enlacer, lui montrer mon consentement... on parlera... on prendra notre temps pour discuter, mais pas ce soir.

Cette nuit, nous noirons notre peine d'une manière charnelle, et malheureusement, éphémère.

- J'ai envie de toi, Mia, je vais le faire... geint-il en remuant des hanches pour me prouver ses dires.

- J'ai également envie de toi, Daniel. Nous avons besoin de ce réconfort, mais un jour, il faudra...

De nouveau, Daniel pose ses lèvres sur les miennes, il me fait taire, mais je sens un subtil hochement de tête. Il confirme. Il parlera. Le soulagement m'envahit, c'est tout ce qu'il me fallait. Une promesse silencieuse qu'un jour, il n'y aura plus de secret, et il m'embrasse. Il me dévore la bouche avec timidité d'abord, et très vite, il se fait plus ardent, réveille le brasier tout en laisse un poids dans ma poitrine.

Joshua...

Pourquoi est-ce que je pense à lui en ce moment ? Je ne devrais pas, malheureusement, Daniel agit avec si peu d'assurance, tout en étant doué avec sa bouche. Il dévie de mes lèvres pour mordiller mon cou, descend encore pour lécher mes seins qu'il malaxe, titille, torture avec délice. Daniel fait une chose étrange, il me regarde tout le temps, observe mon corps, et mes mimiques, il lève les yeux sur les miens comme s'il cherchait à s'assurer que c'est bien moi, que je suis là, que je le veux, le désire vraiment.

Et j'en fais autant, mais pas pour les mêmes raisons. Il me faut une ancre à la réalité, je l'observe embrasser mon ventre, descendre lentement vers mon intimité, et bien que ça me gêne de le voir là, que l'envie de fermer les yeux et ressentir son souffle sur mes chairs sensible, je suis envahie pas une nostalgie étrange car Daniel place mes jambes sur ses épaules, écarte mes plis et contemple cet endroit secret comme s'il la voyait en voyait un pour la première fois, sourire niais sur les lèvres, émerveillé par je ne sais quoi.

Dieu, que c'est gênant.

Et il s'avance pour presser sa joue contre moi, il dépose quelque baiser qui m'envoie de douce décharge électrique dans le corps, Daniel inspire et l'embarras m'envahit, mais pas longtemps car il lape mon sexe plusieurs fois, mes pensées s'éparpillent et je me recouche pour savourer le contact de sa langue partout sur moi. Seigneur, il me dévore... littéralement.

Je gémis, divague tant c'est bon, le bruit de succession et les grognements de Daniel sont un puissant aphrodisiaque. Je me crispe, me tends, m'accroche à sa tête pour l'éloigner, ou le tirer un peu plus contre moi, je ne sais plus, je suis perdue. Tout ce qui importe en ce moment est qu'il n'arrête pas. Mon corps est tendu, mais c'est délicieux, j'en veux plus, je vais exploser, je vais... non... Daniel se recule malgré ma main qui tire encore ses cheveux.

- Daniel, grogné-je frustré, qu'il y retourne, merde.

- Laisse-moi être en toi, Mia, exige-t-il.

Mon bas ventre se crispe si fort sous l'intensité de son regard que la frustration me quitte, et je tire sur ses épaules pour qu'il le fasse, j'ai tellement besoin de le sentir, cependant, je ne fais rien pour l'encourager. J'attends de voir s'il osera aller jusqu'au bout, sa réaction lorsqu'il sera en moi, s'il va jusque-là. Mes mains sur ses omoplates, je savoure le tendre baiser qu'il me donne, contemple son regard éblouit, et toujours un brin honteux. D'un geste rapide, il tend la main et ouvre un tiroir de la table de chevet pour en sortir un sachet argenté.

Sa main descend entre nous, il saisit son sexe pour le recouvrir et le guider en moi, je tressaillis, me tends pour ne pas le repousser afin de le chevaucher et calmer le désir devenu presque douloureux sous l'attente. Daniel ouvre la bouche, l'air quitte son corps dans un gémissement déchirant, et il pousse en moi jusqu'à la garde. Je me contracte sous la douce invasion, comblée, je le tire contre moi, cherche sa bouche pour l'encourager, mais Daniel ne bouge pas.

- Putain, c'est si bon, Mia, c'est... le paradis, gronde-t-il le souffle court.

Ses mots propagent la chair de poule sur ma peau, ce ton, cette façon de parler, c'est encore lui. Son front contre le mien, j'essaye de jauger son expression, mais ses hanches se mettent à faire de petits mouvements, électrisent chaque nerf de mon intimité, c'est tellement bon que mes jambes s'enroulent autour de lui, je veux plus, non, j'ai besoin de plus.

- S'il te plaît...

- Quelques secondes, Malia, juste un instant je t'en prie...

Sa plainte est une supplique, Daniel dépose de petit baiser sur mon visage, mon cou, et il se met enfin en mouvement. Je le sens entièrement, son sexe m'étire, m'échauffe, éveille en moi un tas de chose oublié de puis longtemps. J'ai quelque relation à mon arc, malheureusement, je n'ai jamais vraiment pris mon pied dans nos rapports. Avec Daniel, j'ai l'impression de sentir tout si distinctement.

Un de ses bras s'aventure sous ma jambe qu'il relève, ses coups de rein s'intensifient, Daniel claque en moi, fait que le plaisir monte encore et encore, il me soulève, me prépare pour un vol plané destination septième ciel, et je m'accroche à lui, mes ongles ravagent son dos, je veux profiter encore un peu, je veux le sentir, je veux tout de lui.

Ses gestes se font alors plus brusque, Daniel grogne littéralement, il m'observe je le sens, mais je ne peux pas ouvrir les yeux, je suis propulsée dans un autre monde, un autre univers. Mon corps est secoué par des spasmes prolongés car Daniel but encore quelque fois en moi avant de s'effondrer sur mon corps de tout son poids, il me sert contre lui si fort que je glousse un instant... un court instant seulement, Daniel tremble sur moi... il pleure ?

- Daniel ? Qu'est-ce...

- Une seconde, renifle-t-il, je... Attends un peu, s'il te plaît.

Mon corps épuisé lutte pour réconforter cet amant si fragile. J'ai déjà entendu dire que certains hommes pleuraient après l'orgasme, mais je n'aurais jamais cru que Daniel faisait partie de cette catégorie. Pas après sa grossièreté lors de notre rencontre. Pas après avoir vu le genre de femme qui lui plaisaient. Madison ne semble pas être de celle qui réconforte les larmes de l'après baise.

Et pourtant...

Daniel se redresse, glisse sur le côté en évitant mon regard, mais je refuse qu'il me fui après cet échange. On a dit qu'on essayerait de se comprendre. Je nous couvre et me redresse sur mon coude pour l'observer, je le trouve étrangement souriant pour quelqu'un qui vient de pleurer, il ne reste plus que l'humidité sur ses joues pour prouver qu'elles ont bien existées. Le bien-être qu'il ressent me réchauffe le cœur et je me blottis contre lui avec satisfaction.

- C'était tellement bon, susurre-t-il en me prenant dans ses bras.

- Mhm...

- Je pourrais recommencer très bientôt, poursuit-il dans un rire amusé.

- Mhm, ronronné-je encore, en sentant le sommeil me tirer un peu plus vers l'inconscient.

- D'accord, d'accord, on attendra demain, se moque-t-il, nous avons tout le temps du monde à présent, Mia, je ne partirai plus.

Ses derniers mots provoquent une chose étrange dans les ténèbres du sommeil. Comme un éclair de lucidité, mais il passe si vite que je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Je m'endors, des rêves envahissent mes songes, plus rien ne compte, d'ailleurs, je ne suis plus sûr d'avoir bien compris.

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