Chapitre 24

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Malia est tellement belle dans cette robe à fleur. Elle rit et passe la main sur les cheveux de Thomas, j'imagine qu'il l'a un peu embarrassé et ça me fait sourire. Mon petit frère à toujours eu cette tendance à dire tout ce qu'il pense, je l'ai envié pour ça, je l'ai encouragé. Il ne faut pas garder ces questions pour soi, car nos réponses ne vaillent pas grand-chose face à l'avis d'autrui.

Ensuite, lorsqu'on se sent mal, blessé, perplexe par le comportement ou les dires de quelqu'un, il est plus judicieux de l'exprimer, quitte à blesser. D'un, parce qu'on remet son interlocuteur à sa place, qu'il ne recommencera pas, et de deux, car il est inutile de garder la douleur pour soi, de souffrir en silence alors que l'autre a certainement oublié sa pique.

Comme c'est risible. J'ai de belles leçons de vie, moi, Joshua, le moins que rien qui s'est donné la mort parce qu'il n'a jamais su se défendre, répliquer. Si je m'étais défendu, quitte à recommencer plusieurs fois pour me faire comprendre, je n'aurais pas été aussi pitoyable. Voilà pourquoi je suis fier de mon petit frère, j'admire sa capacité à parler sans craindre ses mots.

Matthieu et Joseph sont comme ça. Ils ont appris à le faire, parce que Robert les a encouragés à l'expression, de plus, ils en avaient la capacité, le droit, tous leurs tombaient du ciel, ou presque. Non, ce genre de chose vient de soi, de leurs caractères, leurs forces intérieures. Daniel en possédait peu, et ça l'a mené à une tragédie. La même que la mienne.

Mia me remarque et me sourit, Thomas ne tarde pas à se retourner et je me tends, car ses sourcils se froncent, et une moue agacée ne tarde pas à se dessiner sur ses lèvres. Ça comment bien. Assez mal à l'aise, je mets mes mains dans mon jeans, espérant ne pas être vêtu de manière trop élégante, d'être normal, mais je ne sais plus vraiment comment je m'habillais avant.

Je les rejoins, Malia pose inconsciemment sa main sur l'épaule de mon petit frère, je la vois la presser un peu pour l'encourager, ou lui rappeler sa promesse et mon sourire devient moins crispé. Elle est là, et tout ira bien. Je dois me détendre un peu, ce n'est que Thomas, et je sais tout de lui, je sais qu'il peu se montrer méfiant, mais il ne juge personne, au contraire. Il se lie si facilement d'amitié, et si on ne l'aime pas, alors il s'en va, et cherche des personnes qui lui conviennent.

Je lui conviens.

J'en suis certaine, parce que malgré ce corps, je reste Joshua.

- Bonjour, Daniel, s'esclame Mia, tu as passé une bonne journée ?

- La routine, je bafouille, mon cœur bat la chamade. Et vous deux ? Que faites-vous de beau ?

- Maman travaille, tu dois le savoir, et nous sommes censé passer un moment ensemble le temps qu'elle termine, grommelle Thomas, je suis étonné qu'il me parle, mais ça me fait plaisir à un point.

- Elle a demandé à faire plus d'heures, me défends-je tout de même, vous allez manger ensemble ?

- Oui, j'avais prévu d'aller dans un fast-food, répond Mia, car Thomas semble étonné par je ne sais quoi.

- Et si nous allions à L'Auréole, nous dînerions et lorsque Anna terminera, vous rentrerez ensemble ?

Ma proposition les laisse perplexe, leurs silences prolongés me gêne et je recule pour les laisser décider. Je n'aime pas vraiment que mon frère soit aussi proche d'une autre personne que moi, mais c'est Malia, et j'ai une confiance aveugle en elle. Mia prend soin de mon petit frère, il voulait tellement la rencontrer, et c'est arrivé... dans de tristes circonstances.

- Maman pourra manger avec nous, ou tu vas la forcer à nous servir ?

- Thomas, couine Malia, outrée, moi je suis plutôt amusé.

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