Chapitre 26

792 115 1
                                    


J'observe le corps endormi avec soulagement, Malia dort à point fermé, le jour se lève et la lumière traverse peu à peu la pièce jusqu'à éclairer ses magnifiques traits. Mon rythme cardiaque ne cesse de dégénérer, à chaque fois que ce rêve me revient en tête, que Maddie réapparait, ce corps réagit, se réchauffe, même si j'ai froid, moi : Joshua.

Ensuite, je me concentre sur Mia, et je me calme, me reprend lentement, déboussolé, écœuré par tout ce qui se trame dans ma tête. Je suis terrifiée à l'idée de perdre les commandes, je suis certain de pouvoir tenir le coup en observant la femme que j'aime, cependant, les émotions et sentiments imprimer dans cette chaire savent se montrer incontrôlables.

Comment se fait-il que je perde autant la tête ?

Comment gérer les souvenirs de Daniel, les dissocier des miens ?

Je me surprends à avoir plus d'affection pour les LeGrand, de l'admiration, ensuite, le visage de maman et Thomas me rappellent à l'ordre, et putain, je suis mort de trouille pour ce qui va suivre. J'ai peur de me perdre. Je suis terrifié à l'idée d'oublier qui j'étais. Qui pourrait me venir en aide ? Mon psy me ferait interner si je venais à aborder ce qui m'est arrivé. Et Malia aurait peur, tout comme moi.

L'envie de prendre mon carnet pour immortaliser mes propres souvenirs me traversent l'esprit, mais je n'ose pas quitter Mia des yeux. Je déplace ses cheveux, observe son visage, hume sa douce odeur, dépose de discrets petits baisers sur son front, et me colle toujours un peu plus contre son corps. Je l'aime tellement... C'est injuste ce qui m'arrive. Comment peut-on accorder une seconde chance à quelqu'un et lui enlever ce qu'il était ? Putain, qu'est-ce que je raconte ?

Souviens-toi, Joshua.

Souviens-toi de la douleur, de la solitude.

Souviens-toi de ton petit frère et de l'amour inconditionnel de ta mère.

Souviens-toi de cette jeune fille au regard compatissant.

Un sourire soulève mes lèvres, oui, j'aime ce souvenir plus que les autres. Bien que ce fut une horrible journée, que je me suis fait tabasser à deux reprises, et giflé par cette folle mythomane, Malia à su en faire le plus beau jour de ma vie parce qu'elle m'a suivi dans les toilettes. Ma lèvre saignait, la douleur intérieure dépassait tout le reste, la colère, l'injustice ressentie de ne pas avoir été écouté, et elle est entré.

- Tu vas bien ? a-t-elle demandé en grimaçant, comme si elle avait compris combien sa question était débile.

- Je ne vais pas bien, non.

Ma réponse m'a étonnée, pourquoi n'ai-je pas menti ? Pourquoi n'ai-je pas répondu le contraire, comme à chaque fois ? Mon estomac s'est contracté douloureusement, une douleur qui à lentement remonter le long de mon œsophage pour crisper ma gorge. Retenir un sanglot n'a jamais été aussi difficile, surtout devant son regard empli d'émotion. Ma langue s'est étonnement délié alors que Mia pénétrait les toilettes des garçons.

- Je n'ai rien fais à cette folle ! Je ne suis pas amoureux d'elle ! Je ne l'ai jamais regardé, mais personne n'a voulu me croire...

-- Je te crois, moi, a-t-elle insinué et je l'ai foudroyé du regard à travers le miroir. J'ai essayé de leurs dire, mais personne ne m'a écouté.

J'ai de nouveau déglutit pour éteindre ma peine, mais surtout, l'horrible espoir naissant. Pour qui se prend-elle ? Malia est aimée, respecté, n'a-t-elle pas peur d'être hué s'ils venaient à croire qu'elle m'aime bien, moi, le moins que rien ? Je me souviens avoir tenté de l'ignorer pour qu'elle s'en aille, mais elle est restée, silencieuse, et Dieu que c'était bon de sentir sa présence.

Seconde ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant