Comment peut-on espérer ce genre de chose, c'est impossible. De ma main libre, je le gifle de toutes mes forces, retrouve ma liberté, mais au lieu de fuir, je suis figé par l'homme tétanisé qui se trouve devant moi. Sa lèvre saigne, son regard doré n'a jamais été aussi sombre, la déception, mais également un tas d'autre chose voilent ses prunelle... Comme Joshua. Quand il se faisait malmener sans se défendre.
- Je... Je suis désolée, murmuré-je, ignorant à qui je m'adresse vraiment.
- Est-ce que tes remords ne valent que lorsque je suis mort et enterrer, Malia ? demande-t-il d'une voix brisée, comme la sienne, merde.
- Arrête ça, je t'en prie, supplié-je, lasse, épuisée émotionnellement. Arrête de parler comme lui, d'agir comme lui, je...
- Je te dégoute, c'est ça ?
- Quoi ? Non...
- Tu as beau le nier, tu le ressens, Mia, tu doutes, je le vois, et ça te dégoute, insiste-t-il en reculant. On a couché ensemble, et alors que tu t'imaginais adoucir ton chagrin dans les bras du séduisant Daniel, et prends conscience que ce n'est que moi, Joshua... d'où cet écœurement.
Cette déduction est comme un poignard dans ma poitrine. J'ai l'impression de ressentir la lame déchirer ma peau, transpercer mes côtes, et tuer mon organe cardiaque tant ils sont cruels. S'il savait combien il se trompe, si Daniel savait... mais c'est impossible, ces mensonges sont tout simplement irréel, alors pourquoi me fait-il ça ?
- Non, ne dis pas ça, s'il te plaît, arrêt, geins-je, arrête de parler comme lui.
- C'est pour toi que je suis resté, gronde-t-il désormais furieux. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas rater ma chance, mais mon cœur à cessé de battre...
- Qu'est-ce que tu racontes, Je... ce que tu me dis est impossible ! m'emporté-je en lui jetant le cahier au visage. Daniel esquive, me foudroie des yeux et prend place sur le divan.
- Tu n'es pas venue pour mes funérailles, Malia, il n'y avait que maman et Thomas, mon ancien beau père également, mais il s'est senti forcé... Je venais tous les jours, et tu n'y étais pas, répète-t-il d'une voix rauque. J'étais en colère, déçu, je voulais venir te voir, te provoquer, me venger de la douleur ressentie, te blesser comme je me suis senti blessé, et tu es apparu, en larme...
- Je t'en prie, susurré-je en tombant à genoux, pourquoi continue-t-il à parler comme s'il était Joshua.
- Tes larmes m'ont déchirées l'âme, mais j'avais besoin de me montrer cruel, Malia, poursuit-il, le dos vouté, honteux. Très vite, je me suis dis que j'avais une seconde chance, que je pourrais vivre comme ça, tout es mieux dans cette vie, j'espérais te séduire, mais j'avais peur que tu ne découvres tout, que tu me détestes pour toujours, comme maintenant... J'ai savouré cette nuit, j'ai mémorisé chaque parcelle de ton anatomie, je te voulais tellement... c'était ma première fois, Mia... Ma véritable première fois à moi.
- Joshua, sangloté-je et il tressaillit puis se met à pleurer, comme si m'entendre l'appeler le faisait souffrir.
- Tu me faisais peur. Ta façon de me regarder était la même qu'avant. Elle le devenait petit à petit, et j'étais terrifié que tu n'apprennes la vérité, que tu me haïsses d'avoir été aussi lâche. Ensuite, il y a tes amies, cette vipère de Nadia, et ton silence...
Je redresse la tête, étonnée, pourquoi parle-t-il de Nadia comme ça, ils ne se connaissent pas tous les deux. Mon Dieu, que dis-je ? Ce n'est pas Joshua devant moi ! Je dois garder ça en tête, même si j'aimerais que ça soit le cas... j'ai tant de chose à lui dire. Malheureusement, ça ne peut pas être réel, il doit arrêter maintenant.
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Seconde Chance
RomanceLa mort est une fin. On n'a plus la possibilité d'exprimer les non-dits trop longtemps refoulés, on ne peut plus s'excuser de ses erreurs, on perd tout ce qui nous reste d'occasion d'aimer encore un peu. Il est trop tard. Je suis arrivé trop tard :...