Chapitre 38

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- Je suis désolée, entends-je au loin.

Quand je suis mort la première fois, il n'y avait que les ténèbres. J'étais si seul, mon corps pour prison, mon cœur devenu silencieux, mes poumons immobiles, un mal-être plus douloureux que jamais. Je sentais la vie me quitter. C'étais affreux, tellement effrayant, parce qu'un sommeil inégalé m'emportait vers les abîmes... J'avais peur... Je ne voulais plus de tout ça... Mais c'était trop tard.

-Antony Kriss, vous êtes en état d'arrestation pour enlèvement et tentative de meurtre !

- Daniel, nous sommes là !

- Tout va bien, mademoiselle, laissez-nous faire notre travail.

- Non, laissez-moi ! Laissez-moi ! non !!!

Cette fois, c'est différent. Je me sens mourir, pourtant, je suis conscient de tout ce qui m'entoure. Absolument tout, comme si mon âme était dissociée de ce corps étranger. Comme si elle cherchait cette paix éternelle que j'ai refusé la première fois. Pour elle. Pour eux. Malia, maman, Thomas. Je ressens tout. Je vois tout. Pourtant, je n'arrive pas à bouger... J'ai juste sommeil.

Le docteur Kriss à tiré sur moi. J'ai eu un bon réflex, j'ai protégé Mia de ce corps si abimé. Lorsque la balle a traversé mon épaule, à brisé l'os de mon omoplate pour percer mon poumon et se loger dans mes côtés, j'ai ressentis la brulure du métal, une douleur sourde avant que l'air ne tente de s'échapper à travers mes lèvres closes. Je n'ai pas quitté Malia des yeux, je voulais m'assurer qu'elle n'ait rien avant que le sommeil m'emporte.

Encore et toujours cette fatigue... Mais j'ai su voir qu'elle va bien.

Malia n'a rien.

Mes frères sont arrivés à temps. Il y avait la police, une ambulance, je suis spectateur de cette nouvelle mort. La peur m'a engourdi lorsque Mia s'est effondrée. Nous sommes pris en charge, tout ira bien. Tout iras parfaitement bien pour elle. Malia n'a rien, elle est juste émotionnellement épuisée, mais ses jours ne sont pas comptés, alors... tout va bien.

Peut-on pleurer avant de mourir ? Je ne me souviens pas avoir senti mes larmes la première fois. J'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai eu froid et j'étais épuisée tout le temps. Lorsque mon cœur à cessé de battre dans les ténèbres, j'ai été terrifiée, mais je n'ai pas pleuré... Pas de cette façon. Comment se fait-il que je sente de chaudes larmes sur ces joues ? Je pleure de désespoir, car nous étions si proche du bonheur, c'est peut-être la différence face à mon premier trépas.

Maman et Thomas allaient enfin vivre mieux.

Mia savait pour ma présence dans ce corps, elle m'a accepté, m'a aimé comme je l'ai tant rêvé.

Je voulais l'épouser.

Elle le voulait également...

J'étais si près du but, pourtant, mon délai semble avoir expiré, et je meurs comme je l'avais tant souhaité à un moment. Je n'avais plus d'espoir, mais ce n'est plus le cas désormais, alors pourquoi ? Pourquoi suis-je privé de tout ce que j'ai tant désiré ? Les ténèbres sont de retour, je suis tout seul, et j'ai sommeil, mais je ne veux pas... Je refuse de mourir cette fois.

Je veux vivre...

­- Quand j'étais petit, je me cachais sous le lit de Joshua pour l'espionner... Entends-je au loin. Thomas ? Maman travaillait beaucoup, et papa était parti, mais Joshua a toujours été là, avec moi. Cependant, Joshua était toujours triste. Il ne parlait pas beaucoup, pleurait en silence sans se douter que quelqu'un était là, sous le lit. Il souffrait beaucoup, mais ne l'a jamais montré.

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