Chapitre 22

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Je me sens épuisée par les faux semblants de cette société. Comment peuvent-ils se montrer aussi hypocrites ? Ma tentative de suicide les amuse plus qu'autre chose, pourtant, ils feignent la compassion, et un faux intérêt pour mon bien-être présent. Mes frères... Bon sang, ce ne sont pas mes frères, je ne dois pas oublier d'où je viens. Mon frangin, c'est Thomas.

Et il me déteste...

- Daniel, m'interpelle cette voix stridente, elle me hérisse les poils, pourtant, ce cœur entame malgré moi une course effrénée. Est-ce que je peux te parler, Dan ? S'il te plaît... juste une seconde.

Je me tourne pour lui faire face entièrement, la dévisage sans cacher mon dégout, étrangement, je la trouve très belle aujourd'hui et les souvenirs de notre dernier entretien me reviennent en tête. Elle m'a embrassé. Madison s'est jeté sur moi, et j'étais pétrifié pas ses gestes. Mon corps à reconnu celle qu'il a tant chérie, je me suis senti frémir de désir.

Honteusement, je l'ai laissé déboutonner ma chemise, j'ai apprécier par intérêt sa bouche sur mon torse. Cette poitrine dont le cœur a été trahit, brisé. Heureusement que Malia est arrivée, parce que Maddie à certainement pensé gagner la partie. Elle a cru retrouver sa place et assurer son avenir dans le monde d'un LeGrand.

Les souvenirs de Daniel me donne la nausée, et par l'attitude de cette peste, j'en déduis qu'elle ignore combien elle l'a déçu, tout ce qu'il sait sur l'amour inconditionnel de sa bien-aimée n'est que mensonge. D'ailleurs, l'a-t-elle aimé un jour ? Certainement pas. Tout mon être le ressens, et je comprends ce qui s'est passé ce matin.

Daniel se moque de moi. Tout ce qui brille n'est pas or, et je l'ai jugé, comme les autres, je l'ai trouvé faible de refuser sa chance alors que la vie lui a tout donné. Tout, mise à part un amour sincère.

- Pourquoi accepterai-je, Maddie ?

- Je t'en prie, insiste-t-elle.

Soufflant d'agacement, je me contente de hocher la tête et de m'avancer vers ma chambre d'antan. Merde, ce n'est pas ma chambre, mais celle de Daniel. Maddie ferme la porte et me sort de ma torpeur, je déteste me sentir autant à ma place dans ce corps, je ne veux pas de tout ce qu'il propose. Si je vis, c'est pour ma mère, mon frère, et Malia. Point.

- Tu as une minute, grondé-je agacé.

- S'il te plaît, cesse de me traiter comme une pestiférée, implore-t-elle et je la regarde sans cacher mon sourire amer.

- Cinquante-cinq seconde, craché-je, elle tressaillit.

- Dan, que t'est-il arrivé, geint-elle en larme, tu n'es plus le même depuis ton réveille, tu agis comme si je n'avais jamais existé, et cette femme...

- Je t'arrête tout de suite, Madison, tu n'as aucun droit de me faire une scène, nous ne sommes plus un couple grâce à toi, alors va droit au but !

- Je t'aime, ose-t-elle dire.

J'ai envie de rire tant elle est ridicule. Me pense-t-elle aussi naïf ? Daniel l'était. Mon hilarité est rapidement évincée par une autre émotion. De la joie. Ce corps était désespérément amoureux, et je ne contrôle apparemment rien en la présence de Madison. Il la réclame. Malheureusement pour lui, l'esprit qui l'habite ne ressens que du dégout pour cette garce calculatrice.

Sa beauté ne changera rien à ça...

Malia est bien plus jolie.

- Nous savons tous les deux que c'est faux, Maddie, dis-je froidement. Quand on aime, personne d'autre ne compte, et toi, tu n'as pas cessé de chercher ailleurs ce que je voulais désespérément te donner.

- C'était une erreur, couine-t-elle avec désespoir, mon ventre se noue sous son chagrin et j'ai envie de me gifler, de rappeler à ce corps tout ce qu'elle lui a fait.

- Je t'ai surpris dans les bras d'un autre à deux reprises, énoncé-je, elle écarquille les yeux. La première, tu ne m'a pas vu, tu étais avec Paul, le chevauchant sur ce même lit ou je t'ai fait l'amour le matin même. Tu prenais tellement ton pied que tu ne m'as pas entendu partir.

- Dan, geint-elle pitoyablement alors que je retrouve cette rage si familière. La mienne.

- La deuxième fois fut plus douloureuse, car je m'étais convaincu, comme l'idiot que j'étais, que ça ne se reproduira plus, que c'était une erreur, tu comprendras ma déception, ricané-je, elle semble paralysée par ma réalité.

- Je suis désolée, bafouille-t-elle en s'approchant. Si tu savais comme je regrette, Dan, je... ça ne se reproduira plus jamais ! Je peux te le promettre, Daniel, si tu me donnes une chance, je serais exemplaire, mais ne me tourne pas le dos avec autant de froideur.

- C'est non, grondé-je, détestant ressentir les pulsations plaisante de ce cœur.

J'aimerais reculer, je n'y arrive pas, et quand ces paumes se posent sur mon torse, je frissonne agréablement. Reprends-toi, merde, cette peste s'est moquée de toi, elle t'a trompé plus d'une fois, elle a porté ton enfant, et l'a tué sans t'en tenir informé. C'est une garce sans cœur, qui ne jure que par les biens et le nom que tu possèdes. Elle aurait pu assurer son avenir avec ce môme, cependant, elle de devait prendre aucun risque et conserver ce corps de rêve.

Un corps au gout de rose.

Les larmes sur son visage me déplaise, ses prunelles azurées sont plus intenses, et ses lèvres rosées tremblent à cause du silencieux sanglot qu'elle retient. C'est une très belle femme, je l'admets, mais elle ment... elle avait la possibilité de vivre comme une reine, et elle a cédé à la luxure. Je devrais la jeter dehors, je le sais, je le sens, alors pourquoi ai-je envie de me pencher et gouter à sa bouche ?

Pris par un élan de rage, j'inspire, son odeur me fait frémir, mais je tiens bon, et la blesse comme elle a blessé Daniel.

- L'enfant que tu as enlevé devait être d'un autre pour que tu te soies empressées de l'enlever, non ? susurré-je, et Madison recule comme si je l'avais frappé. C'est a ça que j'ai pensé lorsque je me suis donné la mort, Maddie, à ce môme, à cette vie innocente qui te privais de concrétiser un avenir assuré.

- Daniel, comment...

- Franchement, je dirais que s'il avait été de moi, tu l'aurais gardé, un LeGrand de plus assurerais ta place dans la famille... ris-je amèrement en reculant, dégouté désormais pas ces larmes, il n'y a plus de compassion.

- D'accord, renifle-t-elle, tu as le droit de m'en vouloir, d'être déçu, de me dire tout ce que je mérite, abdique-t-elle faussement, j'encaisserais tout, Dan, absolument tout, mais ensuite, pardonne-moi, je t'en prie. Ne jette pas aux oubliettes des années d'amour... tu étais mon premier en tout, Daniel, et j'aimerais que tu sois mon dernier.

Je m'apprête à l'envoyer paître, mais mon souffle se bloque dans ma gorge. Bon sang, ses suppliques éveillent une joie incontrôlée. Je tente de la refuser, je me fiche de cette femme, pourtant, mon silence la pousse à être audacieuse, Madison approche, pose ses mains sur mon torse et se redresse pour m'embrasser rapidement.

Je m'attends à avoir un haut le cœur, mais rien n'arrive, au contraire. Son baiser est doux, chaud, humide, et lorsque Maddie recule, je ressens le froid de son manque. Merde, je ne veux pas ressentir ça. Je veux partir et retrouver Malia au parc avec mon petit frère Thomas. Je ne désire pas rester avec ces gens, et ressentir l'amour de Daniel pour cette femme.

Pourtant, c'est le cas.

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