Lisandro
— Sandro, qu’est-ce que tu fous ? Ramène-toi ! braille Ez.
La porte se referme lentement sur « mon trouble ». Cette beauté sauvage disparait sous mes yeux et je peux enfin reprendre mon souffle. Je passe la main sur mon visage, chasse le malaise qui m’envahit tandis que le videur se place face à moi en me toisant de toute sa hauteur. Nous nous défions un moment sans qu’aucun des deux ne veuille céder, jusqu’à ce qu’un de ses collègues intervienne et me fasse signe de dégager.
Je longe la file d’attente, rejoins Ez. Mon esprit reste accaparé par la brune incendiaire que je viens de quitter Dès notre premier échange de regard, elle n’a cherché qu’à me fuir. Qu’est-ce qui l’a poussé à partir ? A-t-elle ressenti également ce putain de frisson ? Il m'a envahi sans que je ne puisse rien contrôler. Il faut que je la revoie et que j’en aie le cœur net !
Ez me sort de mes pensées en me donnant un coup de coude.— Quoi ?
— T’as pas entendu ce que je t’ai dit ?
— Non, pourquoi ?Il me considère quelques secondes avec un sourire en coin avant de reprendre.
— Pour rien… je disais juste que la brunette nous l’a fait à l’envers. Par contre, la petite Joye... j’en fais mon affaire dès qu’on entre.
— Vas-y doucement, tu as vu comment sa copine a réagi, ne joue pas au con !
— T’inquiète, je m’en charge ! Au fait, on a combien de temps devant nous ?Je serre la mâchoire, lâche un soupir en repensant à ce coup de fil qui me flingue les neurones et me vrille l’estomac.
— Un mois, un mois et demi tout au plus, dis-je en observant les nouveaux fêtards arriver.
Ez presse mon épaule en signe de réconfort.
— Tu sais que tu peux compter sur moi en cas de besoin.
— Merci ! C’est à moi de me bouger maintenant.
— T’as pas le choix ma poule, c’est le moment idéal.
— Je sais…Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux sous l'œil attentif de mon ami.
— Ne réfléchis pas. Je suis là, t’inquiète.
Bordel ! Pourquoi j’ai accepté ?
*****
Cali
L’ambiance bat son plein. Les corps moites dansent au rythme de la musique pop. Je m’avance jusqu’au bord de la piste pour jeter un coup d’œil mais je suis immédiatement aveuglée par des spots en plein visage. Bordel !! Je ne supporte pas ces satanés stroboscopes ! Retrouver Joye est un vrai parcours du combattant et ma patience est très limitée ce soir. Je plisse des yeux et fais un tour d’horizon afin de la débusquer au milieu de toute cette foule.
Je détourne mon attention et tombe enfin sur ma blonde, accoudée au bar. Aussitôt, je joue des coudes pour la rejoindre et tente de me faufiler entre deux armoires à glace. Le plus grand des deux, qui se prend sûrement pour un sex-symbol, ne trouve rien de plus intelligent à faire que de me bloquer le passage. Le bras placé en travers, il me reluque de son regard vitreux et de son air lubrique. Il ne manque plus que la bave aux coins de ses lèvres et j’ai le tableau parfait du super lourdaud.
Tu veux faire ton malin ? Tu n'as pas choisi le bon jour.
Il s’avance en titubant légèrement et d’emblée, un relent d’alcool me pique le nez.
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ÉVIDENCE
RomanceComment poursuivre sa vie quand en une fraction de seconde, l'enfer s'abat sur vous ? Cette question tourne en boucle dans ma tête depuis quatre ans. "Cali, tu dois laisser le temps faire son œuvre"... voilà ce que me répète Joye constamment. J'a...