Musique : " Creep" Radiohead
— T’es prête ma douce ?
— Deux secondes, j’arrive ! je balance sèchement, les nerfs à fleur de peau.
Ce n’est pas possible, mais où est-elle passée ? J’étais pourtant certaine qu’elle serait près des tabourets...
Je passe derrière le bar sous le regard rieur de mon Appolon qui patiente la main sur la poignée de porte.
— Qu’est-ce que tu cherches ?
Je bouge chaque bouteille, zieute derrière le percolateur, aucune trace…
— Cali ! Tu me réponds au lieu de tourner en rond ?
— Aaaah ! J’en ai marre !
Je m’agace, me concentre sur mes recherches et décide de me mettre à quatre pattes pour vérifier au sol. Les fesses en l’air, je passe ma main sous le meuble dans l’espoir de trouver l’indispensable. Les pas de Sandro résonnent sur le parquet, se rapprochent peu à peu.
— Qu’est-ce que t’as perdu ?
— Ma culotte ! m’écrié-je en continuant de tâtonner sans succès. Impossible de mettre la main dessus. Je te préviens, je ne mets pas un pied dehors si je ne la trouve pas.
Il s’accroupit derrière-moi et je stoppe aussitôt mes recherches quand il se glisse insidieusement sous ma robe.
— T’es sûre de toi ? Pourtant savoir que tu n’en portes pas est plutôt excitant.
Du revers de la main, il m’embrase l’intérieur des cuisses, réveille mes sens déjà mis à mal par nos corps à corps successifs. Je resserre mes jambes afin de contrôler mes pulsions alors qu’il accède à mon intimité mise à nue. Je ne dois pas craquer !
— Cette position… c’est un appel au crime ma douce, un véritable appel au crime…
Sa voix rauque s’infiltre en moi, égratigne ma volonté qui s’étiole au contact de son corps contre le mien. De frôlement en caresses divines, il me soumet à ses désirs mais dans un dernier élan de lucidité, je me fais violence et saisis sa main.
— J’en ai autant envie que toi, mais…
À peine ai-je fait volte-face que Sandro scelle nos lèvres brusquement. Nos corps s’enflamment tel un brasier incandescent. Sa langue s’enfonce dans ma bouche, possède la mienne sans ménagement. Ma détermination se délite à vue d’œil alors avant que mon cerveau ne soit plus en état de marche, je le repousse et me recule à bonne distance, à bout de souffle. Aussi essoufflé que moi, ses yeux pétillent ardemment prêt à revenir à la charge.
— Stop ! Tu restes où tu es sinon on n’arrivera jamais à sortir d’ici …
— Peu m’importe ! C’est toi que je veux.
Il s’avance, je me recule encore.
— Seulement ! je rétorque, l’index levé. Je te rappelle que Fred ne va pas tarder à revenir. Il va tambouriner comme un malade à la porte comme tout à l’heure.
Tiraillé entre le désir que l’on ressent l’un pour l’autre et la réalité des faits, il soupire, capitule.
— C’est même certain, confirme-t-il en riant. Ok, t’as raison, viens !
Il se redresse et me tend la main. Je jauge la moindre de ses mimiques pour m’assurer qu’il ne me joue pas un mauvais tour. J’ai beau faire ma maline, je sais pertinemment qu’à la prochaine tentative je serais incapable de le repousser à nouveau.
VOUS LISEZ
ÉVIDENCE
RomanceComment poursuivre sa vie quand en une fraction de seconde, l'enfer s'abat sur vous ? Cette question tourne en boucle dans ma tête depuis quatre ans. "Cali, tu dois laisser le temps faire son œuvre"... voilà ce que me répète Joye constamment. J'a...