Chapitre 29 : Mensonges...

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Cali

À peine ai-je posé mes fesses sur le canapé avec mon café à la main que Sandro me fait signe d'approcher. Curieuse, je me tourne légèrement de son côté en prenant appui sur le sofa, une jambe repliée sur moi-même. L'épaule dénudée, je réajuste son tee-shirt qu'il m'a forcé à enfiler après l'avoir ôté sous mes yeux. D'après mon cher voisin, ma nuisette en coton basic était trop sexy à son goût pour m'afficher devant Manu ce matin. J'ai des doutes vu son rictus, il était bien trop satisfait face à mes joues empourprées pour être honnête. Je le soupçonne d'être un poil exhibitionniste juste pour le plaisir d'enflammer mes hormones. Il a bien compris hier que le spectacle m'avait plu.

- Un peu grand mais il te va bien, fait-il remarquer en inclinant légèrement la tête, appréciant sans gêne, aucune, la vision de mes cuisses à découvert.

- La prochaine fois, tu vas m'obliger à mettre un pyjama pilou ?

Son rire retentit face à ma mine consternée.

- Ne me tente pas !

Une lueur de défi brille dans ses iris avant qu'un bruit provenant de la salle de bain, derrière moi, n'attire son attention et que ses traits ne se crispent.

- Je n'aime pas sa façon de te mater, murmure-t-il, soucieux. Et savoir que cet enfoiré utilise mes horaires de boulot comme prétexte pour allonger les travaux, m'énerve encore plus.

- Si ce n'était que la durée mais la facture aussi ! Il me prend pour la Banque de France. Vu la note, c'est une douche en or massif qu'il va installer, cet escroc !

- T'as une autre option...

Sandro se rapproche d'un mouvement souple pour qu'on ne puisse entendre notre conversation.

- Tu stoppes tout et t'attends que quelqu'un d'autre soit libre. Tu peux venir chez moi autant de temps qu'il le faudra, ce n'est pas un problème.

- J'y ai pensé cette nuit, figure-toi. Le problème, c'est qu'en arrêtant, je perds toutes les billes déjà versées et je ne peux pas me le permettre. Mais c'est egalement lui avouer qu'il me fiche la trouille. Il jubilerait et ça, je m'y refuse. Tant qu'il en restera à ses coups d'œil lubriques, je m'en accommoderai mais, s'il tente quoique ce soit, j'arrête tout immédiatement et je lui colle les flics au cul.

Sandro me répond d'un sourire contrit pour donner le change. Supporter Manu chaque matin durant des semaines, est loin de nous enchanter...
Le beau brun parait absorbé dans ses pensées tout en prenant une gorgée de son café quand tout à coup il reprend :

- J'ai un truc pour toi !

Il pose sa tasse sur la table basse et saisit une clé dans la poche avant de son jogging et me la tend.

- Au cas où tu aurais besoin et que je ne sois pas là, tu pourras entrer chez moi à ta guise.

Je le remercie et dépose la clé sur la table. Quand je me relève, Sandro ouvre en grand ses bras en me proposant d'un air malicieux :

- Un câlin ?

- Ça te prend comme une envie de pisser ? demandé-je en obtenant pour seule réponse son rictus enjôleur.

Je le scrute attentivement sans bouger d'un pouce tout en buvant mon précieux nectar avec la ferme intention de m'amuser avec lui.

- Je ne sais pas si tu le mérites, rétorqué-je, d'humeur joueuse, avant de reprendre une gorgée caféinée.

Son expression change du tout au tout et son regard revêt un voile faussement triste, tandis qu'il affiche une moue boudeuse, sa lèvre inférieure ressortant exagérément.

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