Photo Ez ( juste pour le plaisir des yeux 😉 )
Musique : Pony / GinuwineCali
L’atmosphère devient plus tendue quand Fred agrippe durement le bras de Sandro et qu’ils s’isolent dans la cuisine. Joye, enjouée, crochète mon bras et m’embarque en direction de la terrasse sans tenir compte de ce qui se déroule à côté.
—Doudou, tu nous rejoins ?
Elle lui décoche un sourire plein de sous-entendus qui embraserait n’importe quel homme sur cette planète.
—J’arrive dans…
—Ez reste avec nous ! le coupe Fred avec un ton sec qui m’inquiète. J’ai besoin de lui parler à lui aussi !
—Ouais bah tu vas attendre cinq minutes, j’ai envie de pisser depuis des heures. Tout ça à cause d’une folle qui me l’a interdit durant le voyage.
—T’as assuré mon Doudou !
—J’ai la vessie explosée avec tes conneries.
Ez file dans le couloir qui mène à la salle de bain sous les rires de son tyran lui promettant de se faire pardonner. De mon côté, je m’adosse au garde-corps de façon à pouvoir observer discrètement Fred. Les messe-basses vont bon train et Sandro semble de plus en plus contrarié.
Je donnerais cher pour entendre leur conversation.
—Le pauvre, reprend Joye en claquant la baie vitrée, m’extirpant de mes pensées par la même occasion, je ne l’ai pas épargné.
—T’es folle, tu le sais ça ?
—Attends, j’ai été gentille, je lui ai autorisé un arrêt à mi-chemin. C’est quand même pas mal, non ?
—Sur combien d’heures de route ?
Elle examine sa montre, compte rapidement sur ses doigts et balance toute guillerette :
—16 heures environ.
—T’es dingue ! C’est bien ce que je disais. À sa place je t’aurais lâché sur l’autoroute, au moins j’aurais pissé tranquille.
—Ho ça va ! C’est pas de ma faute s’il a une vessie de moineau, on serait encore à la frontière si je l’avais écouté. Tu avais besoin de nous, j’ai agi en fonction des circonstances.
Elle me tend une cigarette sortie de son sac que je refuse aussitôt. Je n’ai aucune envie de fumer. Instinctivement, je jette un coup d’œil en direction des garçons, le temps qu’elle trouve son briquet dans son foutoir.
—Ma chérie, ça va ?
—Hein !?
D’un signe de tête, elle me montre la cuisine.
—Ça va… ne t’inquiète pas.
—Alors pourquoi tu restes scotchée sur eux ?
—Je me demande ce qui se passe. Regarde Sandro, son visage est complètement fermé.
—Laisse tomber, ne commence pas à te faire des films. Sandro t’en touchera deux mots si c’est vraiment important.
Elle passe son bras autour de ma nuque, me serre contre elle quelque secondes avant d’ajouter :
—Arrête de cogiter, tu vas finir toute ridée, ajoute-t-elle en se penchant pour me souffler la fumée en plein visage. Ah ! Mais ça commence déjà…
Du bout de son index elle pointe le sillon tracé entre mes sourcils en se pinçant les lèvres.
—Tu t’y mets toi aussi ?! J’avais assez de Ruben pour me le faire remarquer, t’avais pas besoin d’en rajouter une couche.
VOUS LISEZ
ÉVIDENCE
RomanceComment poursuivre sa vie quand en une fraction de seconde, l'enfer s'abat sur vous ? Cette question tourne en boucle dans ma tête depuis quatre ans. "Cali, tu dois laisser le temps faire son œuvre"... voilà ce que me répète Joye constamment. J'a...