Chapitre 3: Le test

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Les portes s'ouvrent sur un long couloir baigné dans la lumière artificiel. Je m'avance de quelques pas en regardant de gauche à droite. Vraiment malin Wil ! Tu as oublié de demander quel sous-sol ! Je regarde ma montre, le cadrant indiquant six heures moins trois minutes précisément, je vais être en retard.

Une seule solution s'offre à moi. Je ferme les yeux en me concentrant de toutes mes forces. J'imagine un fils reliant le professeur à moi, me permettant de communiquer avec lui.

-Professeur ? Dans quelle salle dois-je me rendre ? demandais-je télépathiquement.

- Fais-toi confiance, me répond ce dernier.

Il coupe la communication qui m'a donné tant de mal à être mise en place. Je rouvre les yeux en constatant que rien n'avait changé, pas une porte ne c'est ouverte. Il doit il y avoir une vingtaine de sous-sols, je vais devoir les fouiller un par un et risquer d'être en retard. Je jette un dernier coup d'œil au cadran de ma montre, il sera six heures dans soixante secondes.

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Un certain stresse monte en moi, le professeur déteste les personnes en retard, il serait capable de me refuser au test... Je panique un peu. J'inspire profondément en ferme les yeux.

Je visualise tout ce qui se passe autour de moi, du tic-tac insistant de la montre au faible grésillement d'une lampe qui se trouve à une centaine de mètres de là. Je libère un flot d'énergie avec douceur pour ne rien casser. L'énergie se met à onduler tel un serpent dans les multiples couloirs à la recherche de la bonne salle.

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Trop lent, je suis trop lent ! Emploie à une certaine frustration, je pousse un peu plus dans l'énergie, augmentant sa puissance. Hors de contrôle, elle explose toutes les lampes des sous-sols, m'obligeant à rompre ma concentration pour éviter les éclats de verre.

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Je me relève brusquement et me mets à courir dans tous les sens. Me fiant à mon instinct, je pousse une porte au hasard et entre dans la pièce. Elle est sombre et froide, seul la lumière de la sortie de secourt l'éclairait. Quand je pense avoir échoué, une voie résonne venant du fond de la pièce.

-Il suffisait juste de te faire confiance, tu es pile à l'heure, le professeur s'avance en allumant les lumières.

-Il va falloir changer les lampes des couloirs je crois, dis-je à bout de souffle.

-Ce n'est rien, souri ce dernier. Commençons veux-tu ?

Il me désigne du regard une table avec trois objets, une bougie, un verre d'eau et un pot de fleur. Je m'approche en attendant les instructions.

-Allume la bougie, ordonne-t-il.

-Mais je n'ai pas ce type de capacité, c'est stupide, je commence déjà à râler.

-Allume la bougie, répète-t-il.

Je soupire et essaie ce qu'il me dit. Je place ma main devant moi et ferme les yeux. Dans mon esprit, je formule ma demande avant de rouvrir les yeux. Je sursaute et recule de quelques pas, la bougie flambait... Je regarde le doyen avec incompréhension, il reste de marbre et prend des notes.

-Augmente la flamme maintenant.

Je reporte mon regard sur la petite flamme qui danse dans l'air. Je la fixe intensément, lui ordonnant de grandir. Elle obéit et se transforme en un lance flamme, on recule pour ne pas finir en saucisse griller et je lui redonne sa taille normale. Je regarde l'homme en fauteuil en quête d'une quelconque explication, il se contente de me regarder sans rien dire.

-L'eau maintenant, donne lui une forme.

Je replace ma main face à moi en regardant le verre d'eau cristalline. Sous mon ordre, l'eau l'évite dans les airs comme s'il n'y avait plus de gravité. Je visualise dans mon esprit sa forme que je voudrais lui donner : une rose. L'eau change de forme et de texture, la rose prend vie et retombe avec douceur sur la table. Je m'approche les yeux écarquillés, jamais je n'ai fait cela auparavant. Avec délicatesse, je prends entre mes doigts la rose bleue turquoise, curieux, je la porte à mon nez pour sentir son odeur, elle a un parfum océan qui fait voyager.

Encore une fois, le paraplégique ne dit rien, se contentant seulement de prendre des notes.

-Le pot de fleur, accélère sa croissance.

-Un s'il te plaît ne serait pas de refus, pestiférais-je.

-Le pot de fleur, son visage se durcit.

Enervé, j'accélère le temps de croissance de la plante jusqu'à qu'elle pourrisse sans rien faire. Je vais décidément de surprises en surprises.

-Rend lui son état de graine maintenant.

Je soupire et remonte dans le temps. J'espère que je ne suis pas de niveau inférieur à trois dans cette histoire, je ne veux pas être inférieur à Logan.

-Alors c'est fini ? Je suis quoi ?

-Rejoint moi dans mon bureau à midi tapante. Tu connais la sortie.

Non mais c'est une blague ? Je ne peux m'empêcher de râler, je crois que ça en devient un super pouvoir, une passion. Je sors du sous-sol pour me retrouver dans le noir des couloirs. J'ai oublié ce petit détaille.

Une petite idée derrière l'esprit, je place ma main devant moi et me concentre. Comme avec la plante, je remonte le temps, en espérant que ça marche. Les bouts de verres s'élèvent dans les airs, s'assemblant et reformant leur forme initiale avant de reprendre leur place attribué. Bingo ! Ça fonctionne ! Satisfait, j'entre dans l'ascenseur en chantonnant. Mais quelque chose me tracasse, des questions en tête. Pourquoi je n'arrive à faire cela que maintenant ? Le Professeur X se serait-il trompé sur mes pouvoirs ? Non, impossible, il ne se trompe jamais. Je regarde le cadrant de ma montre, sept heures trente-quatre, je viens de passer une heure et demis la dedans sans m'en rendre compte.

Les portes s'ouvrent. Je sors tête baissé, en regardant mes mains intrigué. Je percute quelque chose de dur, je me décale et retente de passer mais je me le reprends de plein fouet. Je passe ma main sur mon front endoloris avant de lever les yeux, Logan me regarde avec un sourire malsain.

Oh oh, je crois qu'il n'a toujours pas digéré le yaourt... Je prends mes jambes à mon coup et retourne dans l'ascenseur. Dans un grognement rageur, il bloque les portes avant d'entrer à son tour. Il se colle à moi en bombant le torse, je me racle la gorge. La situation est vraiment comique, je le dépassais d'une demis tête. Il vient de perdre toute crédibilité le matou.

Rébellion - Avengers X MutantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant