LE ZOO FAIRY : Une nouvelle ère

12 - Le plan d'évasion

Un drôle de bruit l'interpellait. La fièvre devait altérer son jugement, car elle peinait à distinguer la réalité du rêve. Pourtant, quelle ne fut pas la surprise de Calya, lorsqu'elle observait la porte de son cachot s'ouvrir ! Trois nouvelles silhouettes la rejoignaient.
Se tenaient devant elle : Marilyn, Patrick et enfin Hermine. Les trois personnes qu'elle aimait le plus. Aussitôt, elle pouvait sentir son cœur se remplir d'une joie inespérée et d'un soulagement intense.

Calya se redressait avec difficulté. Hermine était la première à se précipiter vers elle, la prenant brusquement dans ses bras. La jeune fille en profitait pour prendre appuie sur elle le temps de quelques secondes. Ainsi, elle jetait un rapide coup d'œil à ses parents. Remarquant avec un pincement au cœur que leurs visages étaient drôlement fermés comparés à celui de son amie. Calya commençait d'ailleurs à étouffer sous son emprise, alors gentiment, elle se décalait.

— Calya ! s'écria la brune. Je me suis fait un sang d'encre pour toi ! Comment te sens-tu ? Ils ne t'ont pas fait de mal, hein ?

Les larmes aux yeux prêtes à glisser sur ses joues, elle attrapait la main de Calya, pour lui montrer tout son soutien.

— Hildegarde nous a tout expliqué, poursuivit-elle, et je refuse d'y croire.

Peu à peu, son visage était déformé par les larmes. Pourtant, elle était bien obligée d'y croire, puisque c'était la simple vérité. Calya avait quelque peu appréhendé cet instant, s'interrogeant sur la réaction qu'aurait Hermine lorsqu'elle saurait que sa meilleure amie était un Elfe. Finalement, elle réagissait plutôt bien. Cela se voyait qu'elle s'était fait énormément de souci pour Calya. Elle tenait à elle, peu importe ce qu'elle était.
Doucement, Calya lui pressait la main avant de la reprendre dans ses bras.
Marilyn et Patrick ne bougeaient pas. Ils assistaient impuissant à cette terrible scène.

— Ils n'ont pas le droit de décider de te tuer ! sanglota Hermine.

— Malheureusement, ils le peuvent, soupira Calya d'une voix étranglée. Grâce aux anneaux d'or, j'ai appris en même temps qu'eux que j'étais un Elfe. Par la suite, ils ont analysé mon sang qui l'a confirmé.

La jeune fille était elle-même impressionnée par l'aisance et la facilité avec laquelle elle parlait de sa probable mise à mort. Visiblement, c'en était trop pour Marilyn qui se détachait précipitamment de son époux. Elle accourait vers Calya, repoussant Hermine, s'emparant aussitôt de ses mains. Elle poussait un hoquet de terreur : elles étaient abîmées, ensanglantées, et un peu de peau avait été arraché en partie à cause des murs de pierres.

— Ils te battent ? s'inquiéta-t-elle, les yeux écarquillés.

— Non, répliqua doucement Calya.

— Oh ! Mon enfant ! Comme je suis navrée de ce qu'il t'arrive.

Les reniflements d'Hermine rendaient le silence un peu moins pesant. Calya ignorait toujours la raison de leurs présences. Était-ce pour lui dire adieu ?

— Pourquoi êtes-vous ici ? demanda-t-elle sans attendre une minute de plus.

— J'ai pu négocier une visite de quelques instants avec toi. Contrairement à ce que nous avions imaginé, Hildegarde s'est montrée plutôt compréhensive avec nous, avoua son père.

Calya fronçait les sourcils. Que lui arrivait-il ? Même s'il lui devait soumission et dévotion jusqu'à la fin de ses jours, ce n'était pas dans ses habitudes de dire du bien d'Hildegarde.

— J'imagine très bien dans quel état d'esprit tu trouves ma chérie, reprit Marilyn d'une toute petite voix. Hélas, nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous pour pouvoir répondre à chacune de tes interrogations.