LE ZOO FAIRY : Une nouvelle ère

17 - Les mystères de la grotte

Peu à peu, Calya reprenait ses esprits. Aussitôt, des barreaux lui barraient la vue. Brusquement, elle se redressait et la pièce autour d'elle vacillait dangereusement. Dépourvue de repères, la jeune fille se sentait étouffer.

— Ta tête, fait doucement.

Les yeux paniqués de Calya rencontraient ceux d'Azurtan. Il était calmement assis à côté d'elle, sur un banc de bois. Contrairement à elle, il semblait parfaitement détendu. Sans qu'elle ne puisse répondre, un bruit de ferraille détournait brusquement son attention. En face d'elle, appuyé contre les barreaux se tenait Idríl. Silencieuse, Níniel gardait son regard fixé sur ses chaussures. L'ambiance dans cette prison était pesante, ce qui n'aidait pas Calya à se sentir mieux. Azurtan était le seul à se rendre compte de l'angoisse qui l'envahissant. Il se rapprochait gentiment d'elle en tentant de la rassurer.

— Tout va bien du moment qu'on reste ensemble.

— Tout va bien ? répéta ironiquement Idríl, jouant avec ses ongles. Tout va même très bien ! Mis à part peut-être le fait que l'on soit retenus prisonniers de la pire race qui puisse exister !

Ce nouvel aveu l'interpellait. Calya fronçait les sourcils. Qu'entendait-il par « la pire race qui puisse exister » ? Cela voulait-il dire qu'ils avaient été faits prisonniers par d'autres Créatures ? Voyant son incompréhension face aux propos que tenait Idríl, Azurtan reprenait doucement la parole.

— Finalement, on avait eu raison de se méfier de cette grotte car elle appartient à des Humains.

Abasourdie, Calya restait perplexe. Prisonnier des Humains ? Comment cela était-il possible ? Les Humains vivaient tous à Algar ! Elle avait étudié en classe, avec Madame Buckette, que les Terres autour du Zoo étaient infestées de Créatures ; si un Humain s'y promenait, il avait de grandes chances de se faire tuer ou capturer. Alors comment se faisait-il qu'elle se retrouve dans une grotte, habitée par des Humains ? Des centaines de questions à propos d'eux fusaient dans son esprit. Étaient-ils en contact avec Hildegarde Hellvoutante ? Était-ce des espions ? Allaient-ils la dénoncer et la ramener à Algar ? Hermine, était-elle au courant que des Humains vivaient ici ?

— Maintenant, il nous reste à savoir s'ils sont en relation avec Algar, soupira Azurtan.

Le souffle coupé, la jeune fille ne savait plus quoi penser. C'était la troisième fois qu'elle se faisait prisonnière en quelques jours, elle commençait à être fatiguée. Le visage contrarié, peu à peu elle voyait ses ambitions disparaître. En balayant la petite cellule du regard, elle se rendait compte qu'elle n'était pas là seule à être terriblement angoissée.

— Je n'y crois pas ! On va mourir à cause de vous deux, les abrutis ! s'écria Idríl d'une voix aiguë.

On pouvait voir la panique danser telles des flammes dans ses prunelles.

— On ne mourra pas, répliqua aussitôt Azurtan sans bouger. On s'est fait capturer, c'est vrai. Mais avec le dialogue, on peut toujours essayer de négocier.

— Négocier quoi ? Notre mise à mort peut-être ?

— Comme tu peux être buté ! soupira Calya, lassée de cette conversation.

Au même instant des bruits de pas les interpellaient dans leur discussion. Pleine d'espoir, Calya jetait un rapide coup d'œil en direction de son ami, Azurtan. Là, elle se rendait compte que son calme apparent cachait en réalité une profonde lassitude. Il n'était pas difficile de remarquer qu'il en avait assez de se retrouver lui aussi prisonnier.
Il sentait le poids de son regard sur lui, puisqu'il orientait ses jolis yeux dans sa direction. Calya s'apprêtait à parler lorsque trois nouvelles personnes attiraient soudainement son attention. Trois hommes blonds se tenaient de l'autre côté des barreaux. Idríl faisait un bond en arrière.