L'affrontement (partie 3)

40 13 5
                                    

— Vous méritez bien pire, affirma Calya en reprenant une respiration normale.

— Et vous, vous devez mourir.

Brusquement, Hildegarde arracha le couteau planté dans sa poitrine. Calya n'eut pas le temps d'anticiper son geste, que la lame ensanglantée s'enfonça dans son abdomen, lui arrachant un cri de douleur. Aussitôt, elle se recula avant de se redresser. La tête chargée d'émotions, elle appuya une nouvelle fois sur le bouton... Hildegarde gémit en même temps que des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle suffoqua, sentant sa fin arriver à grands pas.
Calya retira violemment le couteau planté dans sa chair, puis vacilla sous les regards inquiets de ses amies. Elle sentit un poids s'abattre sur elle, lorsqu'elle toucha le sol de son dos. Le souffle coupé, elle observa Hildegarde penchée au dessus d'elle. Cette vermine ne pouvait donc pas mourir ?
Après avoir ramassé le couteau, Calya le planta de nouveau dans la poitrine de son ennemie, le faisant cette fois-ci tourner. Les yeux d'Hildegarde devinrent vitreux, ainsi, la vie quitta son corps.
Ida, les yeux écarquillés par cette horrible scène, tenta de se défaire des cordes qui la retenait prisonnière. Malheureusement, elle resta bloquée. À côté d'elle, Níniel pleura, incapable de faire le moindre mouvement.
Par un heureux hasard ou bien le coup du destin, Idríl et Lokri, le souffle coupé, trouvèrent l'appartement d'Hildegarde.

— Ida ! S'écria alors Lokri en se précipitant vers elle.

Les larmes coulèrent silencieusement sur les joues d'Ida. Incapable de bouger, Idríl retenait son souffle. En face, Hildegarde et Calya ne bougèrent plus. La rousse, d'une pâleur extrême avait les yeux clos. Du sang recouvrait aussi bien sa peau que ses vêtements... c'était une scène de carnage.
Contre toute attente, Lokri délivra sa belle, puis il aida Níniel à se détacher. Cette dernière voulu se jeter dans les bras de son aîné, mais il l'esquiva maladroitement avant de se précipiter vers la terrible scène. Violemment, il écarta Hildegarde qu'il jeta de l'autre côté de la pièce. À présent, il observa Calya et ses nombreuses blessures. Il déglutit, le cœur cognant contre ses côtes.
Non, elle ne pouvait pas être morte. Ce n'était pas de cette façon qu'il avait envisagé le plan.
Calya sembla sentir sa présence. Elle reprit peu à peu ses esprits. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle distingua Idríl penché sur son corps. Il était entrain de lui faire un garrot sans avoir prit conscience qu'elle venait tout juste d'émerger de l'inconscience.

— Idríl, murmura-t-elle aussitôt.

Elle avait comme l'impression qu'elle était entrain de rêver. Était-elle morte ? Pourtant il semblait drôlement réel. De même que la pièce qu'elle reconnaissait rapidement.

— Elle est vivante ! Hurla Lokri, fou de joie.

« Pourquoi tout cet engouement ? pensa Calya. »
Ida retint une exclamation de joie avant de prendre Níniel dans ses bras, malgré leur différence de taille plutôt impressionnante.
Idríl tourna rapidement sa tête vers la rousse après avoir terminé son garrot. Calya tenta de lui sourire lorsqu'il passa sa main sur sa joue. Là, il s'autorisa de nouveau à respirer, soulagé et réellement heureux de revoir sa petite Calya en vie.
S'étant vu mourir à plusieurs reprises, elle s'accrocha subitement à la main de l'elfe. Il avait dû mal à réaliser ce qu'il venait de se passer dans cette pièce. Quand il planta ses iris brillantes dans celles de la rousse, elle comprit qu'il se posait un tas de questions. Elle n'avait pour le moment, pas la force de tout lui expliquer.
Cependant, ses lèvres s'entrouvrirent, glissant ses quelques mots :

— Je l'ai tué, Idríl... c'est fini.

— Je sais, répondit-il en lui caressant tendrement la joue. On doit te sortir de là.

Ida jeta alors un coup d'œil à Lokri, qui sembla concentré et inquiet.

— Le second groupe est en danger, confessa-t-il. Je reste avec Idríl pour m'occuper de Calya... on se retrouve dans une heure.

LE ZOO FAIRY : Une nouvelle ère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant